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Inktober 2018 – Mes dessins

Pour la deuxième année consécutive, j’ai décidé de participer à l’Inktober ! Pour ceux qui ne sauraient pas de quoi il s’agit, je vous avais fait un petit topo sur le sujet dans l’article qui présentait mes dessins, l’année dernière.

Comment s’est passé l’Inktober cette année ?

Cette année, j’ai décidé de prendre mon courage à deux mains et de passer du noir et blanc à la couleur. J’ai enfin ressorti mes aquarelles et mes pinceaux, ça m’a fait beaucoup de bien. Mais, évidemment, j’ai eu beaucoup plus de mal à tenir le rythme d’un dessin par jour pendant trente et un jours.

Au final, il me manque deux dessins et certains ne sont pas colorés (c’est voulu pour le 19ème mais pas pour les autres). Mais, bon, je suis quand même très fière de moi parce que ça représente un sacré progrès par rapport à l’année dernière déjà. Et par rapport à mon état de santé et à ma confiance en moi et en mes capacités, surtout.

Je vous laisse découvrir mes dessins ci-dessous. Quant à ceux qui voudraient en savoir encore plus à leur sujet, sachez que j’ai détaillé mon travail au jour le jour sur Instagram. Vous y trouverez aussi des photographies de ces dessins en cours de réalisation, des anecdotes, leur petite histoire à chacun.

Mon Inktober 2018 :

Thèmes de l'Inktober 2018
Thèmes de l’Inktober 2018

Ces dessins vous plaisent ? Pensez aux boutiques Studinano !
Vous y trouverez des reproductions de divers formats et sous différentes formes, des vêtements, des bijoux, des accessoires et des créations originales pour faire plaisir aux grands, aux petits, à toute la famille et pour toutes les occasions !

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Inktober 2017 – Mes dessins

Cette année, pour la première fois, j’ai trouvé (pris ?) le temps de participer à l’Inktober ! Pour ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux, ça n’est pas une grande nouvelle : vous le saviez déjà car j’ai posté régulièrement mes dessins sur Instagram, Twitter et Facebook. Pour les autres, voici mes 31 (un peu plus en fait ;D) dessins regroupés ici.

Inktober, c’est quoi ?

L’Inktober existe depuis 2009. C’est l’artiste américain Jake Parker qui l’a créé pour améliorer ses propres compétences de dessinateur, à la base. Et, de fil en aiguille, de plus en plus de gens ont décidé de participer.

L’Inktober n’est pas vraiment un concours. On ne gagne rien, on participe si on veut et on s’arrête si on le souhaite. On peut choisir de suivre les thèmes de l’année (disponibles sur la page officielle de l’Inktober ou sur les réseaux sociaux, et que je vous mets aussi ci-dessous) ou créer les siens si on veut travailler sur des thèmes particuliers, par exemple, ou augmenter la difficulté selon son niveau. On peut aussi choisir d’y aller en freestyle, selon l’inspiration du jour.

Normalement, le but est de dessiner à l’encre (d’où le « ink » qui signifie « encre »). Mais ça n’est pas toujours évident. Maintenant, les artistes viennent avec leurs propres techniques et leurs propres envies et c’est encore plus fun, je trouve. Ça permet de découvrir d’excellents artistes d’horizons divers, qui travaillent soit de manière traditionnelle (crayons, feutres, encre, peinture…) soit sur ordinateur. Pour ma part, j’ai opté le plus souvent pour un bon vieux crayon gris (crayon de bois ? Crayon à papier ? J’ai vu que, comme pour le pain au chocolat, les gens commencent à se battre sur la bonne façon de dire : donc POUR MOI ce sera crayon gris et petit pain, bordel).

Mon Inktober 2017 :

Thèmes "officiels" du Inktober 2017.
Thèmes « officiels » du Inktober 2017.

[Work in progress] Peinture : Au temps des Maraudeurs

Informations

Titre : Au temps des Maraudeurs
Medium : Peinture acrylique sur toile
Dimensions : 33 x 24 cm
Date : 2015
(Vendue)


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Résultat final :

Au temps des Maraudeurs Peinture acrylique sur toile 33 x 24 cm 2015
Au temps des Maraudeurs
Peinture acrylique sur toile
33 x 24 cm
2015

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Des reproductions de cette peinture (sous forme de posters, cartes, impressions sur toile, aluminium et même vêtements ou accessoires pour téléphones, ordinateurs ou tablettes) sont disponibles sur la boutique Redubble de Studinano.

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Cliquez ici pour voir mes autres peintures

Le Steampunk : bienvenue chez les héritiers de Jules Verne

Sommaire de l’article

Un simple accident de train ?
Le steampunk, c’est quoi ?
Ce qu’est et n’est pas le steampunk
Les uchronies steampunks : mondes parallèles et Effet Papillon


Un simple accident de train ?

Le 22 octobre 1895, un accident spectaculaire survient à la gare de Paris-Montparnasse : un train ne ralentit pas suffisamment avant son arrivée en gare, il traverse donc tout le bâtiment jusqu’à aller défoncer la façade, la traversant littéralement jusqu’à terminer sa course folle dans la rue. C’est le Studio Lévy & fils qui photographie l’accident à l’époque.

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Studio Lévy & fils, Accident de la gare Paris-Montparnasse, 1895.

accident-train-paris-montmarnasse-1895-autre-vuePlus d’un siècle plus tard, le peintre et illustrateur français Didier Graffet s’empare de la scène, devenue historique, pour en tirer une superbe toile steampunk. En témoignent les dirigeables survolant la scène et les petits robots flottant autour de la carcasse de la locomotive.

Il n’y a pas âme qui vive dans cette image : ni homme, ni femme, ni enfant. Pas même un chat ou un chien errant. Les « personnages » principaux ne sont autres que cette pauvre locomotive et les robots qui s’activent autour d’elle pour constater les dégâts. Comme nous savons que cette peinture fait référence à un évènement bien réel, survenu au XIXe siècle en France, nous pouvons dater la scène. En tout cas, à première vue. Toutefois, la date (1885) ne colle pas avec la technologie qui s’affaire autour du train. Sauf si…?

BIM BADABOUM ! Le train ne s’arrête pas à temps, il défonce la façade et nous voilà plongés au sein d’un univers steampunk. Comme cette locomotive, notre temps vient de dérailler. Et j’aime autant vous prévenir que cet article ne va pas être de tout repos !

Didier Graffet, Montparnasse, Acrylique sur toile 90 x 117 cm  Exposition Daniel Maghen (catalogue) 2012,  Steampunk- De vapeur & d’acier, Editions Le pré aux clercs, 2013.
Didier Graffet, Montparnasse,
Acrylique sur toile 90 x 117 cm
Exposition Daniel Maghen (catalogue) 2012,
Steampunk- De vapeur & d’acier, Editions Le pré aux clercs, 2013.
Comparaison entre la photographie originale de l'accident et la peinture de Didier Graffet.
Comparaison entre la photographie originale de l’accident et la peinture de Didier Graffet.

Le steampunk, c’est quoi ?

Daniel Riche (dir.), Futurs Antérieurs, Paris, Fleuve Noir, 1999.
Daniel Riche (dir.), Futurs Antérieurs, Paris, Fleuve Noir, 1999.

Le steampunk est un genre de la science-fiction qui revisite notre pas comme si le futur y était survenu plus tôt. Nous devons cette définition à Douglas Fetherling, poète, écrivain, rédacteur, érudit et artiste visuel. Mais c’est Daniel Riche, journaliste, écrivain et scénariste pour le cinéma et la télévision, spécialiste de la science-fiction et du fantastique, qui le cite et rend cette définition célèbre en France, dans sa préface de Futurs antérieurs en 1999. Il intitule d’ailleurs cette préface « Le passé est l’avenir de l’homme ». Tout un programme ! (de quoi ravir mon historien préféré, je pense ;))

Si l’on revisite notre passé comme si le futur était arrivé plus tôt, les évènements historiques s’en trouvent généralement transformés et cela finit par former une sorte de réalité parallèle. Un roman steampunk se passe donc dans notre monde tel qu’il aurait été si tel ou tel évènement (plus ou moins abracadabrantesque : dans certains romans, la rupture est vraisemblable, dans d’autres elle tient de la pure fiction et va même emprunter à la fantasy) s’était produit. On appelle ce type d’histoire une uchronie. Alors que d’autres romans ou films de science-fiction vont plutôt opter pour la dystopie (par exemple, un futur post-apocalyptique, une guerre humains-robots, la terre envahie par des extraterrestres assoiffés de sang…) ou l’utopie (beaucoup plus rare, il faut bien avouer, parce que l’auteur de SF n’est généralement pas une personne très optimiste… Je n’ai d’ailleurs pas d’exemple à vous donner, pour le coup).

Il se trouve que j’ai travaillé sur le steampunk quand j’étais encore en Master Recherche et je sais que des définitions, vous en trouverez à la pelle et à rallonge sur internet. Avec plus ou moins de points communs et de différences entre elles. Difficile, donc, de faire le tri.
Pour ma part, et d’après mon haut niveau d’expertise (hum.), je crois pouvoir dire que le steampunk est un genre de science-fiction qui prend place dans notre passé (le plus souvent aux alentours du XIXe siècle, mais ça n’est pas toujours vrai). Le steampunk revisite notre passé, comme je le disais plus haut, et le transforme (un peu, beaucoup, tout dépend) jusqu’à donner naissance à une réalité alternative : il s’agit bien de notre passé mais il n’est pas tout-à-fait celui qu’il a vraiment été.

Le steampunk : notre passé revisité

Johan Héliot, La Lune seule le sait, Paris, Editions Mnémos, 2007.
Johan Héliot, La Lune seule le sait, Paris, Editions Mnémos, 2007.

Prenons un exemple avec le très bon roman de Johan Heliot, La Lune seule le sait. Il s’agit du premier volume d’une trilogie rétrofuturiste. Oula ! Ne fuyez pas ! Ca n’est pas un gros mot ! Je vous explique : le steampunk est un genre de science-fiction rétrofuturiste (et oui, il y a d’autres genres de rétrofuturismes, j’en reparlerai rapidement plus bas). Autrement dit, plutôt que de foncer vers un futur indéterminé et des galaxies lointaines, très lointaines… et bien on retourne dans le passé. Et on y retourne plus ou moins loin. Le steampunk, comme je le disais, se situe plutôt au XIXe siècle. En fait, pour être tout à fait précise, je devrais dire qu’il emprunte l’esthétique de ce siècle : un contexte de roman steampunk, c’est la Belle Epoque, le siècle de l’industrialisation, de la vapeur et de l’acier, de la Reine Victoria (et de l’ère victorienne) en Angleterre, de Napoléon (plutôt le neveu, j’ai remarqué, parce que personne ne l’aime, bien souvent, et qu’il fait un bon méchant… ce qui peut se comprendre) en France. Ca peut aussi être le Far West américain, comme dans Wild Wild West, vous voyez ?

Pause précision : D’autres genres rétrofuturistes remontent un peu moins loin dans notre passé : le dieselpunk (qui se situe plutôt après la Deuxième Guerre Mondiale, dans les années 50), par exemple, ou l’atompunk (qui serait presque un sous-genre du dieselpunk, par certains aspects, et qui prend plutôt place dans des réalités alternatives inspirées par la technologie atomique, donc Deuxième Guerre Mondiale toujours et années 50 aussi). Je ne m’attarde pas spécialement sur eux car ces genres sont contestés. On peut en effet se dire que ça fait beaucoup de noms en « punk » pour pas grand-chose et que la volonté de précision finit par faire un peu fouillis. Soit. Mais j’aime être précise quand même. Du coup, certaines personnes vous parleront exclusivement de steampunk (parce qu’elles ne reconnaîtront que l’existence du steampunk) et d’autres voudront absolument faire la distinction entre tous ces genres en « punk », même s’ils sont globalement tous des sous-genres du rétrofuturisme. D’ailleurs, pour être encore plus exacte, sachez qu’on pourrait même parler d’un autre sous-genre du rétrofuturisme, qui s’appellerait le rétrofuturisme lui-même, car le rétrofuturisme n’est pas nécessairement steampunk, dieselpunk ou atompunk… Il n’est même pas nécessairement uchronique ! Comment vous dire ? C’est le bordel. Bref, sachez, en tout cas, que ces termes existent.

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Johan Héliot, La Trilogie de la Lune, Edition intégrale, Paris, Editions Mnémos, 2011.

Revenons-en à nos moutons : Johan Heliot, vous disais-je, a écrit la Trilogie de la Lune qui commence par un premier volume intitulé La Lune seule le sait. Ce premier volume est clairement steampunk : nous sommes à Paris, en 1889. Dix ans plus tôt, en pleine Exposition Universelle, un vaisseau extraterrestre s’est installé dans la Capitale et n’en a plus bougé. Résultat, Napoléon III est toujours au pouvoir et est plus tyrannique que jamais. Pendant ce temps, un certain Jules Verne (héros du roman), aidé par son mentor, Victor Hugo (tant qu’à faire), essaye de déjouer les plans diaboliques de l’Empereur qui compte bien conquérir l’Espace après avoir volé leur technologie aux aliens. Et, comme le titre du roman vous l’indique, de toute façon : une partie de l’histoire va se passer nulle part ailleurs que… sur la Lune ! (et, bordel, envoyer Jules Verne sur la Lune, je trouve ça couillu, je suis sûre qu’il aurait adoré)

Ce qu’est et n’est pas le steampunk

Le roman de Johan Héliot est à la fois l’exemple même de ce qu’est et n’est pas le steampunk. Exemples ? Mais bien sûr :

  1. Certains vous diront que le steampunk est TOUJOURS victorien : faux, dans ce roman, nous sommes en France, pas en Angleterre et pourtant, ça fonctionne à merveille. D’autres exemples existent comme Les Confessions d’un automate mangeur d’opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit. Quant à Coeurs de Rouille de Justine Niogret, il prend carrément place dans un monde non-daté. Ce qui ne l’empêche pas d’être un des romans les plus steampunks (et géniaux) qu’il m’ait été donné de lire. Dans le film Wild Wild West, avec Will Smith, on se retrouve en plein Far West steampunk, bien loin du Royaume Uni. Et dans le Demi-Monde de Rod Rees nous nous trouvons carrément dans un programme informatique.
    Dans l'ordre : Le Demi-Monde : Hiver de Rod Rees - Coeurs de Rouille de Justine Niogret - Confessions d'un Automate mangeur d'Opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit
    Dans l’ordre : Le Demi-Monde : Hiver de Rod Rees – Coeurs de Rouille de Justine Niogret – Confessions d’un Automate mangeur d’Opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit

    La violoniste la plus célèbre du web, Lindsey Stirling, propose également des performances musicales plutôt steampunks dans leur genre. L’une de mes préférées, Roundtable Rival, nous propulse dans un univers à la Wild Wild West et prouve une fois encore que le steampunk n’est pas que victorien. Vous pouvez écouter et voir cette performance ci-dessous, parce que c’est bien et que ça fera une bande sonore agréable pour le reste de cet article :D

  2. D’autres vous diront que le steampunk, c’est FORCEMENT de la vapeur et/ou des rouages et/ou de la rouille et encore de la rouille : faux, la technologie peut-être totalement autre et il arrive même qu’elle ne soit pas humaine (chez Johan Heliot, elle est donc extraterrestre) mais il peut aussi arriver qu’elle soit magique : dans Les Lames du Cardinal de Pierre Pevel, il y a des fuckin‘ dragons ! (bon, ok, d’aucuns diront que ça n’est pas steampunk, que c’est juste de la fantasy uchronique…) Et dans sa série de romans Le Paris des Merveilles (dont les couvertures pour les éditions Bragelonne sont tellement belles que je vous les mets toutes ci-dessous), « la tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes ont investi la Seine, les farfadets, le bois de Vincennes, et une ligne de métro rejoint le pays des fées… ». Et oui, ça, pour moi, c’est de la fantasy steampunk ! Comme quoi, en plus de tout le reste, le steampunk ne tient même pas toujours de la science-fiction
    Couvertures de la réédition de la saga "Le Paris des Merveilles" de Pierre Pevel chez Bragelonne.
    Couvertures de la réédition de la saga « Le Paris des Merveilles » de Pierre Pevel chez Bragelonne.

    Je continue ? Non, parce que dans le même ordre d’idée, dans New Victoria de Lia Habel, une jeune femme de la haute société lutte contre une invasion de zombies (!!!). Et je ne vous parle même pas de Anno Dracula de Kim Newman, qui voit la Reine Victoria épouser le Comte Dracula lui-même…
    Plus classique, dans Burton & Swinburne : L’Étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder, un curieux duo (qui n’est pas sans rappeler Sherlock Holmes et le Dr. Watson) doit faire face à des loups garous et une étrange créature démoniaque du folklore populaire anglais, surnommé Jack Talons-à-Ressort (Spring-Heeled Jack) qui aurait pu inspirer Jack l’éventreur. Et je peux aussi remonter plus loin dans le temps, puisqu’un des premiers romans steampunks, Les Voies d’Anubis de Tim Powers, raconte comment son personnage principal affronte des magiciens égyptiens bien décidés à ramener les dieux antiques de leur mythologie à la vie… Et ce ne sont que quelques rares exemples !
    Ceci dit, il est vrai que le steampunk aime bien la vapeur, les rouages, les dirigeables, etc. Il n’est donc pas rare d’en trouver. Même si cela n’est pas toujours particulièrement utile au récit. C’est plutôt pour l’ambiance, vous voyez ? Mais les hauts-de-forme ou un petit automate par-ci par-là peuvent parfois suffire.

    Dans l'ordre : Les Lames du Cardinal de Pierre Pevel - New Victoria de Lia Habel - Burton & Swinburne : L'Étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder - Les Voies d'Anubis de Tim Powers
    Dans l’ordre : Les Lames du Cardinal de Pierre Pevel – New Victoria de Lia Habel – Burton & Swinburne : L’Étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder – Les Voies d’Anubis de Tim Powers
  3. Vous pourrez aussi entendre dire que le steampunk se passe TOUJOURS au XIXe siècle : et… ça n’est pas forcément vrai. C’est pour cela que vous disais plus haut que le steampunk emprunte essentiellement l’esthétique de ce siècle (la vapeur, les rouages, les dirigeables, la mode victorienne, l’Art Nouveau, etc…) sans s’y dérouler forcément. La Trilogie de
    la-venus-anatomique-xavier-maumejean
    Xavier Mauméjean, La Vénus Anatomique, Paris, Editions Mnémos, 2004.

    la Lune, de Johan Heliot commence au XIXe siècle avec La Lune seule le sait et s’achève bien après (du coup, elle s’éloigne un peu du steampunk, si l’on veut, pour devenir plus dieselpunk ou atompunk, puisqu’elle s’achève dans les années 50… à condition qu’on considère que le dieselpunk ou l’atompunk existent, comme je vous le disais plus haut). Je reprends aussi l’exemple des Lames du Cardinal de Pierre Pevel qui se déroule au XVIIe siècle. Mais comme tout le monde ne s’accorde pas à le classer dans la catégorie « roman steampunk », je peux aussi vous citer La Vénus Anatomique de Xavier Mauméjean qui se passe au XVIIIe siècle. Quant à Coeurs de Rouille de Justine Niogret, encore une fois, il se passe à une époque indéterminée.

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    Représentation des différents Docteurs de la série anglaise Doctor Who jusqu’à Matt Smith.

    Mais, pour faire dans le plus célèbre, nous pouvons citer la série Doctor Who qui, depuis sa reprise en 2005, parvient à créer une ambiance steampunk (et, plus globalement, rétrofuturiste) jusque dans des scènes censées se passer dans un futur parfois très, très lointain. Mais, là encore, on ne peut pas dire que Doctor Who est à 100% une série steampunk. En fait, elle fait référence à d’innombrables éléments de la culture pop, de la science-fiction jusqu’au fantastique, en allant même piocher jusque dans nos légendes les plus anciennes, voire nos textes sacrés les plus célèbres (le Docteur rencontre le Diable, bordel ! Lucifer est un fuckin’ alien !!). Quant à son ambiance steampunk (ou rétrofuturiste) elle la doit en partie au fait d’être la plus ancienne série de science-fiction jamais créée à ce jour. Elle conserve ainsi une certaine unicité de par son côté volontairement désuet et décalé… C’est ce qui fait son charme et je dois dire que ça fonctionne vraiment bien, je trouve. Par contre, une série comme Warehouse 13 se revendique comme steampunk. Et elle a bien raison, pour ce que j’en ai vu (non, je ne passe pas mon temps à regarder des séries, vous voyez… des fois je regarde des films, aussi, alors j’ai pas le temps). Pourtant, elle se passe à notre époque.

    warehouse-13
    Les différents personnages de la série Warehouse 13.

(ça vous en fait, des choses à lire et à regarder :D)

Bref ! Le steampunk, c’est de l’imagination et de l’imaginaire ! Il est fait d’aventures rocambolesques, qui tiennent plus ou moins la route, qui sont plus ou moins vraisemblables, mais l’important est avant tout d’être transporté dans un univers qui nous amène à voir notre monde autrement. Le steampunk repose sur le principe du « Et si… » : « et si… » une bande d’extraterrestres avaient un jour débarqué sur la Tour Eiffel en pleine Exposition Universelle ? Tout le reste de l’histoire est le résultat d’une réaction en chaine de ce qui se serait passé, d’après la folle imagination de l’auteur. Est-ce que ça tient la route ? Peut-être pas toujours. Peut-être pas du tout, en fait. Mais parce que le but n’est pas là : le roman de Johan Heliot, comme beaucoup d’autres romans steampunk, est une aventure extraordinaire. Et ça tombe bien puisque l’une des principales sources d’inspiration du steampunk provient justement du père des aventures extraordinaires : Jules Verne. Or, qu’attendaient les lecteurs d’un roman de Jules Verne ? Du rêve, pardi ! Vous demanderiez à vos rêves qu’ils aient l’air parfaitement vrai, vous ? Quel ennui…voyages-extraordinaires-jules-verne

Les uchronies steampunks : mondes parallèles et Effet Papillon

Attention, toutefois ! Une uchronie n’est pas toujours steampunk. Changer un détail de l’Histoire peut donner naissance à toutes sortes de « mondes parallèles« . Il suffit pour cela de provoquer une réaction en chaine. Une sorte d’Effet Papillon, si vous préférez.

Mais comment savoir quel détail est vraiment insignifiant et lequel peut changer entièrement le cours de l’Histoire ? Quel élément peut faire de notre monde un monde steampunk, par exemple (car, comme je viens de vous le dire, une uchronie ne vire pas forcément au steampunk), et lequel le rendra seulement un peu différent du nôtre ? D’ailleurs, l’uchronie est une pure vue de l’esprit : nous ne pouvons pas être sûrs que si nous n’avions pas agi de telle ou telle façon au cours de l’Histoire, notre monde aurait été radicalement différent (même s’il y a fort à parier que oui, quand même).
Et je ne vous parle même pas de la théorie des univers multiples (façon multiverses de Marvel, oui, par exemple) qui voudrait que notre monde existe dans différentes « dimensions »… Comme dans la série Fringe, par exemple.

uchroniques-rejouez-l-histoireCela étant, si vous voulez mieux comprendre ce qu’est une uchronie, je vous invite à en faire simplement l’expérience grâce à l’excellent Uchroniques : Rejouez l’Histoire (http://uchroniques.nouvelles-ecritures.francetv.fr/). Il s’agit d’un site hébergé par France Télévision où vous pouvez, comme son nom l’indique, rejouer différents grands évènements historiques. Pour chaque épisode, un petit jeu vous est proposé : par exemple, empêcher le Titanic de foncer dans un iceberg… Si vous réussissez, vous déclenchez une histoire. De même que si vous échouez. Chaque fois, vous voilà plongés dans une uchronie parce qu’un détail (bon, ok, un iceberg n’est quand même pas un « détail »…) de l’Histoire a changé. Certains scenarii possèdent jusqu’à quatre fins alternatives. A vous de jouer pour les voir toutes ! (j’avoue que je n’ai pas encore réussi à tout débloquer, personnellement)

BIM BADABOUM ! Vous foncerez peut-être dans un iceberg comme le train de Didier Graffet dans sa façade. Parmi, réalité et fiction sont indissociables. Mais vous verrez que même si certaines choses ne changent pas, d’autres peuvent prendre un tournant radicalement différent malgré tout.
Notons cependant, avant de nous quitter, que Didier Graffet n’est pas le seul à avoir rejoué l’accident de Montparnasse car il apparaît également dans le film Hugo Cabret, réalisé par Martin Scorsese en 2011. Voici ce que cela donne :


steampunk-de-vapeur-et-d-acier-didier-graffet-xavier-maumejean-le-pre-aux-clercsVoilà tout sur « ce simple accident de train ». Je vous invite à admirer d’autres œuvres de Didier Graffet sur son site (et quelques unes ci-dessous). Sachez aussi que ses peintures steampunks (je précise car il n’a pas fait que du steampunk), et notamment celle du train de Montparnasse, ont été éditées dans un très bel artbook intitulé Steampunk ! De vapeur et d’acier. Dans ce livre, en dedicace-steampunk-de-vapeur-et-d-acier-xavier-maumejeanplus des œuvres de Graffet, l’auteur Xavier Mauméjean, une des principales figures de l’imaginaire français aujourd’hui (et dont j’ai rapidement évoqué un des livres, plus haut dans cet article, si vous avez été attentifs), vient illustrer les tableaux de ses très beaux textes (et je peux me la péter grave parce que Xavier Mauméjean était non seulement professeur dans mon ancien lycée et qu’il a gentiment accepté de dédicacer mon exemplaire de Steampunk ! De Vapeur et d’Acier, comme vous pouvez le constater ci-contre #fière). Bref, un vrai bel objet que je suis bien contente d’avoir.

comparaisons
Comparaisons de l’intérieur du Nautilus.

Didier Graffet a également participé à la réédition d’une des plus célèbres aventure extraordinaire de Jules Verne : Vingt mille lieues sous les mers. Il l’a entièrement réillustré, non sans s’inspirer de ses illustres prédécesseurs. Pour mon Mémoire, j’avais réalisé un petit comparatif de ses peintures et des gravures qui illustraient les premières éditions de Jules Verne ; je vous propose de voir le résultat ci-contre et ci-dessous.

En tout cas, voici un autre livre tout à fait magnifique et qui remet au goût du jour cette histoire mythique ! Didier Graffet avait également fait de même avec L’île mystérieuse mais je manque d’informations à ce sujet.

Comparaisons du Nautilus
Comparaisons du Nautilus

VOILA !

la-brigade-chimerique-lehman-colin-gess-bessonneauJ’ai sûrement oublié des tas de choses dans cet article. Sans compter toutes les choses à côté desquelles je suis passée parce que je ne les connais pas, étant donné que le steampunk est un petit monde en effervescence constante. Disons que je me suis concentrée sur les romans qui me plaisaient, dans cet article. J’ai pris plaisir à vous faire un petit patchwork de mes lectures steampunks favorites à ce jour. Ceci dit, il y en a des tas d’autres (notamment des BD) que je n’ai pas citées. Comme Le Château des hauteville-house-bande-dessinee-duval-gioux-quet-beauEtoiles d’Alex Alice, qui est une petite merveille (du coup, je le cite, BAM, comme je suis douée). Ou La Brigade Chimérique (pas vraiment steampunk, plutôt dieselpunk, mais on s’en fiche, c’est une uchronie absolument géniale). Et puis, jamais deux sans trois, Hauteville House, qui ravit la fanatique de la Théorie des Anciens Astronautes que je suis :D (si vous ne savez pas ce que c’est… n’allez pas chercher sur Google, vous allez vous faire du mal et tomber sur des tas de théories du complot, toutes plus génialement délirantes les unes que les autres et devenir aussi accro que moi à toutes ces conn… histoires).le-chateau-des-etoiles-alex-alice-bande-dessinee-steampunkJ’aurais aussi pu vous parler d’autres artistes steampunks, en dehors de Didier Graffet, mais j’aurais eu l’impression de réécrire mon Mémoire et ça n’était pas le but de cet article. Ceci dit, vous pouvez m’en parler dans vos commentaires si vous en connaissez et que vous aimez ce qu’ils font ;)

Bref, j’espère que cet article vous a plu. J’ai essayé de le rendre aussi accessible que possible tout en vous parlant de tout ce qui me tenait à coeur. Si j’ai réussi (ou pas, d’ailleurs), vous pouvez me laisser un commentaire en cliquant ici. Et je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures !


Sources :
Site officiel de Didier Graffet
Etienne Barillier, Arthur Morgan, Le Guide Steampunk, Paris, ActuSF, coll. « Les trois souhaits », 2013
S.J. Chambers, Jeff VanderMeer, The Steampunk Bible: An Illustrated Guide to the World of Imaginary Airships, Corsets and Goggles, Mad Scientists, and Strange Literature, New-York, Abrams, 2011
Lien vers mon Mémoire de Master 2 au format PDF : Souvenirs du futur, Le robot dans le steampunk français, 2014

Work in progress : La vallée des morts

La Vallée des morts by Shou'

Je travaille actuellement sur cette peinture que vous pouvez voir ici évoluer peu à peu. Elle s’intitulera très probablement La Vallée des morts.

Je voulais jouer une fois de plus sur le même concept qu’avec Second Life (plus d’informations ici : https://www.studinano.com/toile-second-life) : la mort d’un être, sa décomposition, servent à la création de nouvelles entités vivantes. Ici, par exemple, les Lotus fleurissent autour des cadavres peu à peu recouverts par la mousse, la végétation et sur lesquels les arbres même choisissent de pousser. Les Lotus créent à leur tour des lanternes volantes qui, dans mes travaux, symbolisent les âmes. Rien ne se perd, tout se transforme.

Comme je le répète souvent, mon travail artistique est basé sur la vision que je me fais d’Internet : comment personnifier, comment donner un corps, un aspect tangible à un univers virtuel fait de 0 et de 1 ? Rien ne se perd, sur la toile. Les informations peuvent se fondre dans la masse. Certaines rejoignent les tréfonds, elles y sont noyées (volontairement ou non : des starlettes, par exemple, font régulièrement disparaître des informations compromettantes à leur sujet en les noyant sur un flot d’autres, plus valorisantes). D’autres s’envolent, si je puis dire, et forment l’âme d’Internet. Une âme qui n’est pas forcément beaucoup plus rose que le reste mais qui fait encore d’Internet une zone à part : ni une zone de non-droit, comme se plaisent à l’appeler ceux qui voudraient la contrôler, ni une zone trop libertaire, seulement un endroit de création incessante où fourmille l’ensemble des différentes facettes de l’humanité (là encore, bonnes ou mauvaises, des plus comiques aux plus poétiques en passant par des aspects beaucoup plus sombres).

Je crois que ce qui dérange le plus les gens qui essayent désespérément de légiférer à propos de l’Internet (et qui sont généralement des gens qui n’utilisent pas véritablement Internet, d’ailleurs, ou qui, s’ils le font, sont plutôt partisans du « faites ce que je dis mais pas ce que je fais »), c’est de constater à quel point c’est un des moyens de communication reflétant le plus ce que nous sommes, en tant qu’êtres humains. Par exemple, nous sommes à la fois capable de vouloir à tout prix partager la moindre information ou création, parce que la possibilité d’accéder à toujours plus de connaissance en un clic est un petit miracle et, dans le même temps, nous souhaitons être protégé de tout (contre le vol d’informations, la copie non-autorisée de notre travail, etc).

J’essaye surtout de personnifier ma propre expérience, mon propre voyage cybernétique. Mes personnages sont mes avatars. Les décors que je leur imagine sont purement subjectifs de ce que j’ai pu connaître ou connais d’Internet et, du coup, de ce que j’imagine à partir de ça. J’utilise le symbolisme pour illustrer ce parcours qui, finalement, pourrait être un grand livre de screenshots (comme j’aimerais avoir encore des screenshots de mes débuts sur la toile !). Je donne forme, à ma façon, à ce qui n’a pas de forme ou à qui en a trop.

Longtemps adepte des forums de jeux de rôles, j’ai depuis longtemps l’habitude d’essayer d’imaginer du tangible là où il n’y a que des données s’affichant sur un écran froid. C’est un des aspects magiques d’Internet ; on se prend au jeu, là, derrière nos écrans. Quand j’étais sur ces forums, ce sentiment était d’autant plus fort : quelqu’un commençait à écrire une situation et il suffisait de lui répondre. Ces mots devenaient des histoires, complexes et passionnantes, qui pouvaient s’étaler sur des semaines ou des mois. Finalement, Internet est, pour moi, un immense jeu de rôle.
Mais la vie l’est tout autant, me direz-vous ! Nous jouons tous un rôle, voire plusieurs pour chaque situation dans laquelle nous nous trouvons : nous agissons différemment, que nous nous trouvions devant notre patron ou notre maman (…bon, okay, ça n’est peut-être pas le meilleur exemple, mais vous voyez l’idée o: ).

Non, en fait, l’atout majeur d’Internet réside justement en l’anonymat qu’il nous permet de choisir, dans un monde absolument abstrait, fait de pages numériques qui se succèdent encore et encore. Nous pouvons donc choisir d’être qui nous sommes et d’imaginer quoi que ce soit de l’endroit où nous nous trouvons. C’est ce que j’aime d’Internet. C’est ce que craignent d’autres personnes. Mais ça n’en est pas moins un médium créatif absolument passionnant et infini, je ne crois pas qu’on puisse nier cela. Et c’est aussi pour ça que je n’aime pas particulièrement Facebook et son envie de nous voir tout dire de nous, sous notre vrai identité…


Edit : Voici la peinture terminée.

La Vallée des morts
La Vallée des morts
Peinture acrylique sur toile
50 x 100 cm