Le Steampunk : bienvenue chez les héritiers de Jules Verne

Sommaire de l’article

Un simple accident de train ?
Le steampunk, c’est quoi ?
Ce qu’est et n’est pas le steampunk
Les uchronies steampunks : mondes parallèles et Effet Papillon


Un simple accident de train ?

Le 22 octobre 1895, un accident spectaculaire survient à la gare de Paris-Montparnasse : un train ne ralentit pas suffisamment avant son arrivée en gare, il traverse donc tout le bâtiment jusqu’à aller défoncer la façade, la traversant littéralement jusqu’à terminer sa course folle dans la rue. C’est le Studio Lévy & fils qui photographie l’accident à l’époque.

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Studio Lévy & fils, Accident de la gare Paris-Montparnasse, 1895.

accident-train-paris-montmarnasse-1895-autre-vuePlus d’un siècle plus tard, le peintre et illustrateur français Didier Graffet s’empare de la scène, devenue historique, pour en tirer une superbe toile steampunk. En témoignent les dirigeables survolant la scène et les petits robots flottant autour de la carcasse de la locomotive.

Il n’y a pas âme qui vive dans cette image : ni homme, ni femme, ni enfant. Pas même un chat ou un chien errant. Les « personnages » principaux ne sont autres que cette pauvre locomotive et les robots qui s’activent autour d’elle pour constater les dégâts. Comme nous savons que cette peinture fait référence à un évènement bien réel, survenu au XIXe siècle en France, nous pouvons dater la scène. En tout cas, à première vue. Toutefois, la date (1885) ne colle pas avec la technologie qui s’affaire autour du train. Sauf si…?

BIM BADABOUM ! Le train ne s’arrête pas à temps, il défonce la façade et nous voilà plongés au sein d’un univers steampunk. Comme cette locomotive, notre temps vient de dérailler. Et j’aime autant vous prévenir que cet article ne va pas être de tout repos !

Didier Graffet, Montparnasse, Acrylique sur toile 90 x 117 cm  Exposition Daniel Maghen (catalogue) 2012,  Steampunk- De vapeur & d’acier, Editions Le pré aux clercs, 2013.
Didier Graffet, Montparnasse,
Acrylique sur toile 90 x 117 cm
Exposition Daniel Maghen (catalogue) 2012,
Steampunk- De vapeur & d’acier, Editions Le pré aux clercs, 2013.
Comparaison entre la photographie originale de l'accident et la peinture de Didier Graffet.
Comparaison entre la photographie originale de l’accident et la peinture de Didier Graffet.

Le steampunk, c’est quoi ?

Daniel Riche (dir.), Futurs Antérieurs, Paris, Fleuve Noir, 1999.
Daniel Riche (dir.), Futurs Antérieurs, Paris, Fleuve Noir, 1999.

Le steampunk est un genre de la science-fiction qui revisite notre pas comme si le futur y était survenu plus tôt. Nous devons cette définition à Douglas Fetherling, poète, écrivain, rédacteur, érudit et artiste visuel. Mais c’est Daniel Riche, journaliste, écrivain et scénariste pour le cinéma et la télévision, spécialiste de la science-fiction et du fantastique, qui le cite et rend cette définition célèbre en France, dans sa préface de Futurs antérieurs en 1999. Il intitule d’ailleurs cette préface « Le passé est l’avenir de l’homme ». Tout un programme ! (de quoi ravir mon historien préféré, je pense ;))

Si l’on revisite notre passé comme si le futur était arrivé plus tôt, les évènements historiques s’en trouvent généralement transformés et cela finit par former une sorte de réalité parallèle. Un roman steampunk se passe donc dans notre monde tel qu’il aurait été si tel ou tel évènement (plus ou moins abracadabrantesque : dans certains romans, la rupture est vraisemblable, dans d’autres elle tient de la pure fiction et va même emprunter à la fantasy) s’était produit. On appelle ce type d’histoire une uchronie. Alors que d’autres romans ou films de science-fiction vont plutôt opter pour la dystopie (par exemple, un futur post-apocalyptique, une guerre humains-robots, la terre envahie par des extraterrestres assoiffés de sang…) ou l’utopie (beaucoup plus rare, il faut bien avouer, parce que l’auteur de SF n’est généralement pas une personne très optimiste… Je n’ai d’ailleurs pas d’exemple à vous donner, pour le coup).

Il se trouve que j’ai travaillé sur le steampunk quand j’étais encore en Master Recherche et je sais que des définitions, vous en trouverez à la pelle et à rallonge sur internet. Avec plus ou moins de points communs et de différences entre elles. Difficile, donc, de faire le tri.
Pour ma part, et d’après mon haut niveau d’expertise (hum.), je crois pouvoir dire que le steampunk est un genre de science-fiction qui prend place dans notre passé (le plus souvent aux alentours du XIXe siècle, mais ça n’est pas toujours vrai). Le steampunk revisite notre passé, comme je le disais plus haut, et le transforme (un peu, beaucoup, tout dépend) jusqu’à donner naissance à une réalité alternative : il s’agit bien de notre passé mais il n’est pas tout-à-fait celui qu’il a vraiment été.

Le steampunk : notre passé revisité

Johan Héliot, La Lune seule le sait, Paris, Editions Mnémos, 2007.
Johan Héliot, La Lune seule le sait, Paris, Editions Mnémos, 2007.

Prenons un exemple avec le très bon roman de Johan Heliot, La Lune seule le sait. Il s’agit du premier volume d’une trilogie rétrofuturiste. Oula ! Ne fuyez pas ! Ca n’est pas un gros mot ! Je vous explique : le steampunk est un genre de science-fiction rétrofuturiste (et oui, il y a d’autres genres de rétrofuturismes, j’en reparlerai rapidement plus bas). Autrement dit, plutôt que de foncer vers un futur indéterminé et des galaxies lointaines, très lointaines… et bien on retourne dans le passé. Et on y retourne plus ou moins loin. Le steampunk, comme je le disais, se situe plutôt au XIXe siècle. En fait, pour être tout à fait précise, je devrais dire qu’il emprunte l’esthétique de ce siècle : un contexte de roman steampunk, c’est la Belle Epoque, le siècle de l’industrialisation, de la vapeur et de l’acier, de la Reine Victoria (et de l’ère victorienne) en Angleterre, de Napoléon (plutôt le neveu, j’ai remarqué, parce que personne ne l’aime, bien souvent, et qu’il fait un bon méchant… ce qui peut se comprendre) en France. Ca peut aussi être le Far West américain, comme dans Wild Wild West, vous voyez ?

Pause précision : D’autres genres rétrofuturistes remontent un peu moins loin dans notre passé : le dieselpunk (qui se situe plutôt après la Deuxième Guerre Mondiale, dans les années 50), par exemple, ou l’atompunk (qui serait presque un sous-genre du dieselpunk, par certains aspects, et qui prend plutôt place dans des réalités alternatives inspirées par la technologie atomique, donc Deuxième Guerre Mondiale toujours et années 50 aussi). Je ne m’attarde pas spécialement sur eux car ces genres sont contestés. On peut en effet se dire que ça fait beaucoup de noms en « punk » pour pas grand-chose et que la volonté de précision finit par faire un peu fouillis. Soit. Mais j’aime être précise quand même. Du coup, certaines personnes vous parleront exclusivement de steampunk (parce qu’elles ne reconnaîtront que l’existence du steampunk) et d’autres voudront absolument faire la distinction entre tous ces genres en « punk », même s’ils sont globalement tous des sous-genres du rétrofuturisme. D’ailleurs, pour être encore plus exacte, sachez qu’on pourrait même parler d’un autre sous-genre du rétrofuturisme, qui s’appellerait le rétrofuturisme lui-même, car le rétrofuturisme n’est pas nécessairement steampunk, dieselpunk ou atompunk… Il n’est même pas nécessairement uchronique ! Comment vous dire ? C’est le bordel. Bref, sachez, en tout cas, que ces termes existent.

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Johan Héliot, La Trilogie de la Lune, Edition intégrale, Paris, Editions Mnémos, 2011.

Revenons-en à nos moutons : Johan Heliot, vous disais-je, a écrit la Trilogie de la Lune qui commence par un premier volume intitulé La Lune seule le sait. Ce premier volume est clairement steampunk : nous sommes à Paris, en 1889. Dix ans plus tôt, en pleine Exposition Universelle, un vaisseau extraterrestre s’est installé dans la Capitale et n’en a plus bougé. Résultat, Napoléon III est toujours au pouvoir et est plus tyrannique que jamais. Pendant ce temps, un certain Jules Verne (héros du roman), aidé par son mentor, Victor Hugo (tant qu’à faire), essaye de déjouer les plans diaboliques de l’Empereur qui compte bien conquérir l’Espace après avoir volé leur technologie aux aliens. Et, comme le titre du roman vous l’indique, de toute façon : une partie de l’histoire va se passer nulle part ailleurs que… sur la Lune ! (et, bordel, envoyer Jules Verne sur la Lune, je trouve ça couillu, je suis sûre qu’il aurait adoré)

Ce qu’est et n’est pas le steampunk

Le roman de Johan Héliot est à la fois l’exemple même de ce qu’est et n’est pas le steampunk. Exemples ? Mais bien sûr :

  1. Certains vous diront que le steampunk est TOUJOURS victorien : faux, dans ce roman, nous sommes en France, pas en Angleterre et pourtant, ça fonctionne à merveille. D’autres exemples existent comme Les Confessions d’un automate mangeur d’opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit. Quant à Coeurs de Rouille de Justine Niogret, il prend carrément place dans un monde non-daté. Ce qui ne l’empêche pas d’être un des romans les plus steampunks (et géniaux) qu’il m’ait été donné de lire. Dans le film Wild Wild West, avec Will Smith, on se retrouve en plein Far West steampunk, bien loin du Royaume Uni. Et dans le Demi-Monde de Rod Rees nous nous trouvons carrément dans un programme informatique.
    Dans l'ordre : Le Demi-Monde : Hiver de Rod Rees - Coeurs de Rouille de Justine Niogret - Confessions d'un Automate mangeur d'Opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit
    Dans l’ordre : Le Demi-Monde : Hiver de Rod Rees – Coeurs de Rouille de Justine Niogret – Confessions d’un Automate mangeur d’Opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit

    La violoniste la plus célèbre du web, Lindsey Stirling, propose également des performances musicales plutôt steampunks dans leur genre. L’une de mes préférées, Roundtable Rival, nous propulse dans un univers à la Wild Wild West et prouve une fois encore que le steampunk n’est pas que victorien. Vous pouvez écouter et voir cette performance ci-dessous, parce que c’est bien et que ça fera une bande sonore agréable pour le reste de cet article :D

  2. D’autres vous diront que le steampunk, c’est FORCEMENT de la vapeur et/ou des rouages et/ou de la rouille et encore de la rouille : faux, la technologie peut-être totalement autre et il arrive même qu’elle ne soit pas humaine (chez Johan Heliot, elle est donc extraterrestre) mais il peut aussi arriver qu’elle soit magique : dans Les Lames du Cardinal de Pierre Pevel, il y a des fuckin‘ dragons ! (bon, ok, d’aucuns diront que ça n’est pas steampunk, que c’est juste de la fantasy uchronique…) Et dans sa série de romans Le Paris des Merveilles (dont les couvertures pour les éditions Bragelonne sont tellement belles que je vous les mets toutes ci-dessous), « la tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes ont investi la Seine, les farfadets, le bois de Vincennes, et une ligne de métro rejoint le pays des fées… ». Et oui, ça, pour moi, c’est de la fantasy steampunk ! Comme quoi, en plus de tout le reste, le steampunk ne tient même pas toujours de la science-fiction
    Couvertures de la réédition de la saga "Le Paris des Merveilles" de Pierre Pevel chez Bragelonne.
    Couvertures de la réédition de la saga « Le Paris des Merveilles » de Pierre Pevel chez Bragelonne.

    Je continue ? Non, parce que dans le même ordre d’idée, dans New Victoria de Lia Habel, une jeune femme de la haute société lutte contre une invasion de zombies (!!!). Et je ne vous parle même pas de Anno Dracula de Kim Newman, qui voit la Reine Victoria épouser le Comte Dracula lui-même…
    Plus classique, dans Burton & Swinburne : L’Étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder, un curieux duo (qui n’est pas sans rappeler Sherlock Holmes et le Dr. Watson) doit faire face à des loups garous et une étrange créature démoniaque du folklore populaire anglais, surnommé Jack Talons-à-Ressort (Spring-Heeled Jack) qui aurait pu inspirer Jack l’éventreur. Et je peux aussi remonter plus loin dans le temps, puisqu’un des premiers romans steampunks, Les Voies d’Anubis de Tim Powers, raconte comment son personnage principal affronte des magiciens égyptiens bien décidés à ramener les dieux antiques de leur mythologie à la vie… Et ce ne sont que quelques rares exemples !
    Ceci dit, il est vrai que le steampunk aime bien la vapeur, les rouages, les dirigeables, etc. Il n’est donc pas rare d’en trouver. Même si cela n’est pas toujours particulièrement utile au récit. C’est plutôt pour l’ambiance, vous voyez ? Mais les hauts-de-forme ou un petit automate par-ci par-là peuvent parfois suffire.

    Dans l'ordre : Les Lames du Cardinal de Pierre Pevel - New Victoria de Lia Habel - Burton & Swinburne : L'Étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder - Les Voies d'Anubis de Tim Powers
    Dans l’ordre : Les Lames du Cardinal de Pierre Pevel – New Victoria de Lia Habel – Burton & Swinburne : L’Étrange affaire de Spring Heeled Jack de Mark Hodder – Les Voies d’Anubis de Tim Powers
  3. Vous pourrez aussi entendre dire que le steampunk se passe TOUJOURS au XIXe siècle : et… ça n’est pas forcément vrai. C’est pour cela que vous disais plus haut que le steampunk emprunte essentiellement l’esthétique de ce siècle (la vapeur, les rouages, les dirigeables, la mode victorienne, l’Art Nouveau, etc…) sans s’y dérouler forcément. La Trilogie de
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    Xavier Mauméjean, La Vénus Anatomique, Paris, Editions Mnémos, 2004.

    la Lune, de Johan Heliot commence au XIXe siècle avec La Lune seule le sait et s’achève bien après (du coup, elle s’éloigne un peu du steampunk, si l’on veut, pour devenir plus dieselpunk ou atompunk, puisqu’elle s’achève dans les années 50… à condition qu’on considère que le dieselpunk ou l’atompunk existent, comme je vous le disais plus haut). Je reprends aussi l’exemple des Lames du Cardinal de Pierre Pevel qui se déroule au XVIIe siècle. Mais comme tout le monde ne s’accorde pas à le classer dans la catégorie « roman steampunk », je peux aussi vous citer La Vénus Anatomique de Xavier Mauméjean qui se passe au XVIIIe siècle. Quant à Coeurs de Rouille de Justine Niogret, encore une fois, il se passe à une époque indéterminée.

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    Représentation des différents Docteurs de la série anglaise Doctor Who jusqu’à Matt Smith.

    Mais, pour faire dans le plus célèbre, nous pouvons citer la série Doctor Who qui, depuis sa reprise en 2005, parvient à créer une ambiance steampunk (et, plus globalement, rétrofuturiste) jusque dans des scènes censées se passer dans un futur parfois très, très lointain. Mais, là encore, on ne peut pas dire que Doctor Who est à 100% une série steampunk. En fait, elle fait référence à d’innombrables éléments de la culture pop, de la science-fiction jusqu’au fantastique, en allant même piocher jusque dans nos légendes les plus anciennes, voire nos textes sacrés les plus célèbres (le Docteur rencontre le Diable, bordel ! Lucifer est un fuckin’ alien !!). Quant à son ambiance steampunk (ou rétrofuturiste) elle la doit en partie au fait d’être la plus ancienne série de science-fiction jamais créée à ce jour. Elle conserve ainsi une certaine unicité de par son côté volontairement désuet et décalé… C’est ce qui fait son charme et je dois dire que ça fonctionne vraiment bien, je trouve. Par contre, une série comme Warehouse 13 se revendique comme steampunk. Et elle a bien raison, pour ce que j’en ai vu (non, je ne passe pas mon temps à regarder des séries, vous voyez… des fois je regarde des films, aussi, alors j’ai pas le temps). Pourtant, elle se passe à notre époque.

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    Les différents personnages de la série Warehouse 13.

(ça vous en fait, des choses à lire et à regarder :D)

Bref ! Le steampunk, c’est de l’imagination et de l’imaginaire ! Il est fait d’aventures rocambolesques, qui tiennent plus ou moins la route, qui sont plus ou moins vraisemblables, mais l’important est avant tout d’être transporté dans un univers qui nous amène à voir notre monde autrement. Le steampunk repose sur le principe du « Et si… » : « et si… » une bande d’extraterrestres avaient un jour débarqué sur la Tour Eiffel en pleine Exposition Universelle ? Tout le reste de l’histoire est le résultat d’une réaction en chaine de ce qui se serait passé, d’après la folle imagination de l’auteur. Est-ce que ça tient la route ? Peut-être pas toujours. Peut-être pas du tout, en fait. Mais parce que le but n’est pas là : le roman de Johan Heliot, comme beaucoup d’autres romans steampunk, est une aventure extraordinaire. Et ça tombe bien puisque l’une des principales sources d’inspiration du steampunk provient justement du père des aventures extraordinaires : Jules Verne. Or, qu’attendaient les lecteurs d’un roman de Jules Verne ? Du rêve, pardi ! Vous demanderiez à vos rêves qu’ils aient l’air parfaitement vrai, vous ? Quel ennui…voyages-extraordinaires-jules-verne

Les uchronies steampunks : mondes parallèles et Effet Papillon

Attention, toutefois ! Une uchronie n’est pas toujours steampunk. Changer un détail de l’Histoire peut donner naissance à toutes sortes de « mondes parallèles« . Il suffit pour cela de provoquer une réaction en chaine. Une sorte d’Effet Papillon, si vous préférez.

Mais comment savoir quel détail est vraiment insignifiant et lequel peut changer entièrement le cours de l’Histoire ? Quel élément peut faire de notre monde un monde steampunk, par exemple (car, comme je viens de vous le dire, une uchronie ne vire pas forcément au steampunk), et lequel le rendra seulement un peu différent du nôtre ? D’ailleurs, l’uchronie est une pure vue de l’esprit : nous ne pouvons pas être sûrs que si nous n’avions pas agi de telle ou telle façon au cours de l’Histoire, notre monde aurait été radicalement différent (même s’il y a fort à parier que oui, quand même).
Et je ne vous parle même pas de la théorie des univers multiples (façon multiverses de Marvel, oui, par exemple) qui voudrait que notre monde existe dans différentes « dimensions »… Comme dans la série Fringe, par exemple.

uchroniques-rejouez-l-histoireCela étant, si vous voulez mieux comprendre ce qu’est une uchronie, je vous invite à en faire simplement l’expérience grâce à l’excellent Uchroniques : Rejouez l’Histoire (http://uchroniques.nouvelles-ecritures.francetv.fr/). Il s’agit d’un site hébergé par France Télévision où vous pouvez, comme son nom l’indique, rejouer différents grands évènements historiques. Pour chaque épisode, un petit jeu vous est proposé : par exemple, empêcher le Titanic de foncer dans un iceberg… Si vous réussissez, vous déclenchez une histoire. De même que si vous échouez. Chaque fois, vous voilà plongés dans une uchronie parce qu’un détail (bon, ok, un iceberg n’est quand même pas un « détail »…) de l’Histoire a changé. Certains scenarii possèdent jusqu’à quatre fins alternatives. A vous de jouer pour les voir toutes ! (j’avoue que je n’ai pas encore réussi à tout débloquer, personnellement)

BIM BADABOUM ! Vous foncerez peut-être dans un iceberg comme le train de Didier Graffet dans sa façade. Parmi, réalité et fiction sont indissociables. Mais vous verrez que même si certaines choses ne changent pas, d’autres peuvent prendre un tournant radicalement différent malgré tout.
Notons cependant, avant de nous quitter, que Didier Graffet n’est pas le seul à avoir rejoué l’accident de Montparnasse car il apparaît également dans le film Hugo Cabret, réalisé par Martin Scorsese en 2011. Voici ce que cela donne :


steampunk-de-vapeur-et-d-acier-didier-graffet-xavier-maumejean-le-pre-aux-clercsVoilà tout sur « ce simple accident de train ». Je vous invite à admirer d’autres œuvres de Didier Graffet sur son site (et quelques unes ci-dessous). Sachez aussi que ses peintures steampunks (je précise car il n’a pas fait que du steampunk), et notamment celle du train de Montparnasse, ont été éditées dans un très bel artbook intitulé Steampunk ! De vapeur et d’acier. Dans ce livre, en dedicace-steampunk-de-vapeur-et-d-acier-xavier-maumejeanplus des œuvres de Graffet, l’auteur Xavier Mauméjean, une des principales figures de l’imaginaire français aujourd’hui (et dont j’ai rapidement évoqué un des livres, plus haut dans cet article, si vous avez été attentifs), vient illustrer les tableaux de ses très beaux textes (et je peux me la péter grave parce que Xavier Mauméjean était non seulement professeur dans mon ancien lycée et qu’il a gentiment accepté de dédicacer mon exemplaire de Steampunk ! De Vapeur et d’Acier, comme vous pouvez le constater ci-contre #fière). Bref, un vrai bel objet que je suis bien contente d’avoir.

comparaisons
Comparaisons de l’intérieur du Nautilus.

Didier Graffet a également participé à la réédition d’une des plus célèbres aventure extraordinaire de Jules Verne : Vingt mille lieues sous les mers. Il l’a entièrement réillustré, non sans s’inspirer de ses illustres prédécesseurs. Pour mon Mémoire, j’avais réalisé un petit comparatif de ses peintures et des gravures qui illustraient les premières éditions de Jules Verne ; je vous propose de voir le résultat ci-contre et ci-dessous.

En tout cas, voici un autre livre tout à fait magnifique et qui remet au goût du jour cette histoire mythique ! Didier Graffet avait également fait de même avec L’île mystérieuse mais je manque d’informations à ce sujet.

Comparaisons du Nautilus
Comparaisons du Nautilus

VOILA !

la-brigade-chimerique-lehman-colin-gess-bessonneauJ’ai sûrement oublié des tas de choses dans cet article. Sans compter toutes les choses à côté desquelles je suis passée parce que je ne les connais pas, étant donné que le steampunk est un petit monde en effervescence constante. Disons que je me suis concentrée sur les romans qui me plaisaient, dans cet article. J’ai pris plaisir à vous faire un petit patchwork de mes lectures steampunks favorites à ce jour. Ceci dit, il y en a des tas d’autres (notamment des BD) que je n’ai pas citées. Comme Le Château des hauteville-house-bande-dessinee-duval-gioux-quet-beauEtoiles d’Alex Alice, qui est une petite merveille (du coup, je le cite, BAM, comme je suis douée). Ou La Brigade Chimérique (pas vraiment steampunk, plutôt dieselpunk, mais on s’en fiche, c’est une uchronie absolument géniale). Et puis, jamais deux sans trois, Hauteville House, qui ravit la fanatique de la Théorie des Anciens Astronautes que je suis :D (si vous ne savez pas ce que c’est… n’allez pas chercher sur Google, vous allez vous faire du mal et tomber sur des tas de théories du complot, toutes plus génialement délirantes les unes que les autres et devenir aussi accro que moi à toutes ces conn… histoires).le-chateau-des-etoiles-alex-alice-bande-dessinee-steampunkJ’aurais aussi pu vous parler d’autres artistes steampunks, en dehors de Didier Graffet, mais j’aurais eu l’impression de réécrire mon Mémoire et ça n’était pas le but de cet article. Ceci dit, vous pouvez m’en parler dans vos commentaires si vous en connaissez et que vous aimez ce qu’ils font ;)

Bref, j’espère que cet article vous a plu. J’ai essayé de le rendre aussi accessible que possible tout en vous parlant de tout ce qui me tenait à coeur. Si j’ai réussi (ou pas, d’ailleurs), vous pouvez me laisser un commentaire en cliquant ici. Et je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures !


Sources :
Site officiel de Didier Graffet
Etienne Barillier, Arthur Morgan, Le Guide Steampunk, Paris, ActuSF, coll. « Les trois souhaits », 2013
S.J. Chambers, Jeff VanderMeer, The Steampunk Bible: An Illustrated Guide to the World of Imaginary Airships, Corsets and Goggles, Mad Scientists, and Strange Literature, New-York, Abrams, 2011
Lien vers mon Mémoire de Master 2 au format PDF : Souvenirs du futur, Le robot dans le steampunk français, 2014

Studinano

7 réflexions sur « Le Steampunk : bienvenue chez les héritiers de Jules Verne »

  1. [attention, petit pavé]
    Très bon article, où l’on sent toutefois que tu as du batailler pendant des dizaines d’heures pour faire le tri entre tout ce que tu voulais y aborder. C’est la vraie malédiction des passionnés ;)
    Petit erratum pour commencer, rien de bien méchant mais juste pour signaler : Pour « La lune seule le sait », l’histoire se passe en 1899 (1889 est la date d’arrivée du vaisseau alien).
    Le seul manque éventuel à la liste des reproches/clichés dressés et qui malheureusement, sont en partie vrais (la vapeur et les rouages sont au Steampunk ce que les lasers et les vaisseaux spatiaux sont à la SF futuriste, quelque part), c’est la question du snobisme. J’entends par là, le fait que la large majorité des protagonistes soient des personnages issus de la haute société (haute bourgeoisie ou noblesse), et le fait que la plupart du temps les textes n’abordent pas la dimension sociale/ouvrière/de l’homme du commun, dans ces univers. Là-dessus, le texte de la préface de « À voile et à vapeur », écrit par Arthur Morgan (la préface) contient deux paragraphes assez éclairantes (perso je suis fan du boulot fait sur toute la préface d’ailleurs, mais là ce sont surtout ces deux paragraphes qui m’intéressent), sur la question de l’engagement potentiel de ces textes ainsi que leur écho actuel :
    « Le steampunk ne serait-il donc qu’une autre folie rétro ? 
    Pas vraiment, car ce qui nous attire dans ce 19ème siècle, c’est son extrême proximité avec notre époque. Presque deux cents ans plus tard, nous sommes nous aussi en pleine révolution. La nôtre est certes moins visible car liée au numérique, mais elle aussi transforme profondément notre société. Nous sommes à une époque de choix : perdre un peu de notre humanité, devenir des « plus qu’hommes » ou se recroqueviller et détruire notre environnement.
    Voilà ce qu’explorent les textes que vous allez lire. Ils questionnent la place de l’homme dans la société, mais aussi en tant que personne. Notamment par le vecteur de cet autre qu’est la machine, le robot, l’automate : qui est l’autre ? Cette machine est-elle moi ? Un être à part entière ? Capable de sentiment ? Ces textes font clairement écho au texte de Jeter, Les Machines Infernales, dans lequel le personnage principal découvre que son père horloger a construit une copie conforme de celui-ci, mais doté de capacités et de compétences plus poussées – notamment sexuelles… D’une certaine façon, les textes présentés ici sont les héritiers directs des pères fondateurs. Texte engagés ? Ou juste enfin du vrai steampunk ? »
    Il arrive que les protagonistes ne soient pas des nobles et/ou que l’on côtoie des questions sociales, qu’on s’intéresse à plus qu’un joli emballage qui fait rêver, mais c’est encore loin d’être devenu la norme, je trouve. Il me semble que c’est justement Mark Hodder dans Le Guide Steampunk qui disait qu’il fallait que le Steampunk fasse la même évolution qu’a connu la SF dans les années 60/70, remettre en avant les personnalités, le contenu, le psycho-social, et reléguer le clinquant technologique au second plan, arrêter d’en faire le personnage principal.
    (L’intégralité de la préface, dont ceci est la conclusion, est lisible via l’extrait disponible sur la boutique de Kobo : https://store.kobobooks.com/fr-fr/ebook/anthologie-a-voile-et-a-vapeur si tu es curieuse de la lire en entier ; perso j’ai aussi beaucoup apprécié la lecture de l’anthologie en entier, notamment grâce à sa diversité, mais je ne suis pas neutre dans l’affaire, donc je ne le mets pas dans ma liste « lectures que je peux objectivement te conseiller », par déontologie personnelle)
    Pour ce qui est de ladite liste de lectures, j’avoue avoir eu un gros crush littéraire dernièrement sur David Calvo et son Délius, une chanson d’été. Ce n’est qu’une petite uchronie, en un sens, puisque les changements qui y sont opérés ne sont pas énormes et l’intervention de la fantasy y reste discret, mais j’ai adoré sa lecture justement, la manière dont l’ensemble était, à mon goût, superbement équilibré. C’est hélas un livre aujourd’hui épuisé dans ses deux éditions et qui n’est trouvable que via des bouquinistes (merci priceminister d’ailleurs qui m’a permis de satisfaire ma curiosité).
    L’anthologie « Monstres à toute vapeur », parue aux éditions Lune Ecarlate contient également de très bons textes assez divers dans l’ensemble (exception faite du premier qui me semble trop peu abouti/rushé/déséquilibré et dont la lecture m’a été particulièrement pénible, mais heureusement ce fut le seul dans ce cas).
    Enfin, plus connu, Bohème de Matthieu Gaborit (dans sa version intégrale, puisque originellement il a été publié en deux parties) est aussi une lecture que je te conseillerais, même si la seconde partie est peut être un peu plus rude/moins agréable à la lecture que la seconde (la première est une sorte de « set up/positionnement des persos et enjeux, et la seconde la longue séquence d’action sur fond de sorte de révolution soviétique revisitée). Je suppose que tu l’as déjà lu, mais au cas où, je préfère le mentionner.
    Pour ce qui est de la musique, je trouve que le concert de EZ3kiel « Naphtaline Orchestra » a une sorte de consonance Steampunk qui résonne bien avec le steampunk tel que je peux parfois le concevoir. Le mélange d’orchestration d’instruments « classiques » mêlé avec des rythmiques et des expérimentations plus bruitistes me plaît beaucoup. En fait, ce qui me semble manquer le plus souvent à la musique Steampunk, c’est un aspect répétitif/bruitiste qui se rapprocherait du bruit quotidien des machines industrielles. Mais c’est peut-être aussi l’amoureux de Einstürzende Neubauten, du noisy ET du grunge/garage rock qui s’exprime aussi un peu trop en moi. (un lien pour se faire une idée : https://www.youtube.com/watch?v=ESmwOA-RKz8 )
    Addendum : si des fous veulent quand même se plonger dans le délire de la théorie des anciens astronautes, je leur propose une courte introduction en passant par cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=kJDP7eZMXk0
    Addendum bis : une liste babelio américaine sur laquelle je garde un œil et qui me donne envie de découvrir plein de textes anglophones, au cas où elle pourrait t’être utile/intéressante : la liste des meilleurs romans/nouvelles Steampunk méconnus http://www.goodreads.com/list/show/14836.Best_Unknown_Steampunk_#19472467

    1. Déjà, merci pour ce long commentaire très intéressant ! Ça se fait rare, alors je le souligne !
      Merci d’avoir souligné la faute de date. Je vais corriger ça !

      Je n’ai pas encore lu l’anthologie « À voile et à vapeur », ceci explique en partie cela :) Cette année, je me suis un peu éloignée du steampunk, pour poursuivre ma formation. J’ai donc raté des choses. Il va falloir que je me rattrape dès que j’aurai enfin des vacances ! (ça va venir, j’y crois >< ) Je trouve l'interrogation sur le statut social des personnages intéressante, en effet. Je peux me tromper, mais peut-être que cela est dû au contexte dans lequel le steampunk est apparu puis s'est développé ? Je crois que la volonté de faire rêver, de transporter vers un univers à la fois éloigné et "connu" (historiquement) du lecteur, a pu mener au développement d'intrigues souvent axée autour de personnages plutôt "bourgeois" (à quelques exceptions près). D’autant plus que les auteurs steampunks ont quand même été beaucoup influencés par ce qu’ont pu être les romans-feuilletons ou leurs formes les plus développées, comme dans les romans de Jules Verne. Et puis, comme l'esthétique occupe une certaine place, dans un univers steampunk, je crois que les vaporistes nourrissent tous plus ou moins un intérêt pour les modes de l’époque. Et, on ne va pas se mentir, ces modes étaient faites pour les riches. Difficile de les intégrer en se concentrant exclusivement sur des personnages issus du prolétariat (mais pas impossible). Tout dépend, je pense, de ce que les auteurs veulent raconter, au final. Et viendra un jour où l’un d’eux voudra sûrement s’intéresser aux ouvriers, aux pauvres gens, à ceux qui ont vécu au XIXe siècle et qui ne trouvaient pas que c’était un rêve éveillé, au contraire. Bref, je vais sûrement me jeter sur l’anthologie « À voile et à vapeur » car mon domaine de prédilection, plus que le steampunk, est justement le robot. Et quand je lis les paragraphes que tu m’as gentiment partagés, ça me vend du rêve :D Ceci dit, je ne voulais pas en parler dans cet article car ça n’était pas le but. Je ferai sûrement un article « Steampunk 2, le retour » pour compléter x) Et puis, j’adore Arthur Morgan. Je n’ai pas trop apprécié Bohème, curieusement, de Mathieu Gaborit. Mais je crois que j’ai du mal avec son style. J’ai eu un peu le même problème avec Les Confessions d’un Automate mangeur d’Opium. Même si je l’ai préféré. Et merci pour la musique ! J’avoue que, de ce point de vue-là, je n’y connais quasiment rien alors je vais découvrir ça avec plaisir :)

      1. Tout d’abord, concernant l’anthologie, je précise bien que Arthur Morgan n’a fait « que » la préface dessus. Les textes dont d’autres auteurs et l’anthologie elle-même a été dirigée par Julien Morgan (aucun lien de parenté avec Arthur Morgan) et Isabelle Wenta (je précise bien, au cas où). Mais c’est une fois qu’il a eu vent du projet qu’il lui a témoigné un certain intérêt et s’est au final retrouvé à en écrire la préface. Son contenu, une fois encore, est très divers. Il y a un récit avec le Chevalier d’Éon façon cape et épée/espionnage, une histoire de SF, une histoire de pirates, une histoire sur les errances et les doutes du coeur, une de fantasy sur le fait de changer de sexe, une enquête policière, une dans une Afrique coloniale sur fond d’archéologie, une avec des robots fonctionnant au sens propre « à voile et à vapeur », un récit épistolaire et enfin une aventure/action. Donc c’est particulier (je précise une fois encore par déontologie, vu que j’ai participé à l’une de ces nouvelles, je ne veux pas accidentellement « vendre » cette antho sous de faux atours et préfère être ultra-honnête). Les robots ou les automates apparaissent dans la plupart de ces textes, mais pas tous. Au final, il n’y en a que 4 où les robots apparaissent véritablement (je laisse de côté les questions de prothèse ou moyens de déplacements, ou alors quand c’est une simple mention, un motif du décor).
        Pour ce qui est de l’interrogation sur les statuts sociaux, je rejoins en partie ton opinion. Je pense qu’il y a l’écueil classique qui nous conduit, quand l’on se projette dans le passé, à s’idéaliser de préférence un minimum son existence et donc la « rêver » même au niveau de la condition sociale, plutôt que de s’imaginer de suite les mains pleines de cicatrices et la faim nous tenaillant le ventre. Une autre explication que j’avais lue et qui m’avait semblé pertinente est qu’il est plus simple, pour un auteur, d’avoir un protagoniste qui a connu une certaine éducation, y compris dans des langues anciennes, en médecine et autres sciences de l’époque, afin de faciliter le développement du scénario. Et, à cette époque, rares étaient ceux correspondant à ce profil et qui ne faisaient pas partie, au moins, de la haute classe moyenne (alors émergente).
        Mais je pense qu’il y a vraiment tout un champ artistique, autant littéraire que visuel (j’entends au niveau des illustrations), encore assez peu exploré de ce côté-là. Pourtant, quand on voit des photos du Familistère de Guise et des premières cités ouvrières, on se dit qu’il y a aussi là matière à réflexion/reconstruction qui pourrait prochainement émerger, du moins je l’espère.
        Enfin, je dois avouer que si, de mon côté, j’ai aimé Bohème de Gaborit, c’est avec La lune seule le sait de Johan Héliot que j’ai eu du mal. Je n’en ai pas regretté la lecture, mais il y avait quelque chose dans le style de l’auteur qui m’ennuyait prodigieusement. Comme une sorte de non-style, qui justement détonnait face au contenu qui me semblait appeler un peu plus d’audace, d’anti-conformisme. Il faut que je tente de lire quelque chose d’autre de lui (j’ai Faerie Hackers de lui et que je songe prochainement lire) pour savoir si c’est vraiment son style général qui m’a gêné ou uniquement la manière dont il s’exprimait dans ce livre.
        Enfin, d’un point de vue visuel et personnel, j’avoue que ma première claque visuelle steampunk a été avec Le Réplicateur. Dommage que, d’après ce qu’il me semble me souvenir, le scénario s’égare après quelques tomes.
        PS : Ez3kiel a aussi contribué à la mise au point d’objets instrumentaux atypiques, via une exposition baptisée « les mécaniques poétiques ». Je te conseille de jeter un œil au site web, il fourmille d’idées qui, si elles ne sont pas pleinement steampunk, y sont parfois apparentées (la madone theremine est une idée géniale par exemple) : http://www.ez3kiel.com/exposition/

      2. Tout d’abord, désolée de ne pas avoir répondu plus tôt, j’ai eu un programme un petit peu chargé ces derniers jours. Mais me revoilà !

        Pas de souci pour l’anthologie, j’avais bien compris. Je notais juste que j’apprécie ce que fait Arthur Morgan donc je la lirais avec d’autant plus de curiosité qu’il en a écrit la préface. Même si j’ai aussi hâte de découvrir les nouvelles, du coup !

        Il est vrai que des lieux comme le Familistère de Guise (que je dois absolument faire découvrir à un proche, un de ces quatre, ça m’y fait repenser et c’est très bien !) ou, dans le même ordre d’idée, (parce que son histoire m’avait particulièrement marqué quand je l’ai visité la première fois) le Grand Hornu, pourraient inspirer des tas d’histoires ! J’avais commencé à travailler un peu sur le sujet pour un projet de thèse que j’ai dû repousser (grosso-modo, je voulais voir s’il était possible de développer des projets « steampunks » ou s’inspirant de tout ce qui fait un peu la « magie » du rétrofuturisme pour remettre en lumière des friches industrielles, notamment, et permettre de créer des projets culturels, dans le but de faire connaître ces lieux, leur histoire et de les rendre attractifs ; la réhabilitation plutôt que la destruction de ce qui est, malgré tout, un patrimoine). Et j’espère sincèrement que ce sont des choses qui verront le jour car je pense vraiment que des régions comme la mienne (le Nord-Pas-de-Calais) auraient des tas de choses à mettre en place, d’un point de vue culturel (donc de façon très diverses) avec le steampunk comme « inspiration ». Et pour ça, justement, il faudrait que le steampunk se fasse plus « populaire » dans le choix de ses protagonistes parce qu’effectivement, dans des lieux comme ceux que j’évoquais (des friches industrielles), les principaux « personnages » étaient monsieur et madame tout-le-monde, pas forcément éduqué, pas forcément magiciens, mais non moins intéressants et inspirants.
        Malheureusement, j’ai dû laisser tout ça de côté pour l’instant. Je ne désespère pas d’y revenir !

        Gros coup de cœur, en tout cas, sur les créations d’Ez3kiel, merci pour la découverte ! Ca me fait penser à ce que fait Datamancer (http://www.datamancer.net/). Mais, je ne sais pas pourquoi (peut-être la présentation, en fait, plus réussie, je trouve, et le fait qu’il ne s’agisse pas seulement de « customisation »), je préfère. Je le garde sous le coude car j’ose espérer avoir mon Concours de prof d’arts plastiques et ça pourrait me faire une très bonne base pour inspirer mes futurs élèves ! Ses créations portent bien leur nom de « mécaniques poétiques », je trouve, c’est très réussi.

  2. Bonsoir.
    Amateur de retrofuturisme, je trouve votre article très attractif. Bravo.
    Petite précision. Stricto sensu, le streampunk est un univers victorien dont le progrès technologique s’est arrêté au XIXe siecle. Point. D’où la vapeur, les montres à gousset, les zeppelin, les messieurs en gibus et les jolies dames en crinoline.
    Cordialement
    BR

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