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Le jardin des morts et ses adorables squelettes

Après n’avoir pas pu poster ici depuis très longtemps, j’ai décidé de faire mon retour avec de l’insolite (on ne se refait pas). Je suis un peu en retard sur Halloween mais vous me pardonnerez… n’est-ce pas ? En tout cas, aujourd’hui, je vous emmène en excursion dans… le jardin des Morts !

Hugo Simberg, Le Jardin de la mort (en finnois : Kuoleman puutarha), gouache, 15,8 x 17,5 cm, 1896, Musée d'art Ateneum, Helsinki, Finlande.
Hugo Simberg, Le Jardin de la mort (en finnois : Kuoleman puutarha), gouache, 15,8 x 17,5 cm, 1896, Musée d’art Ateneum, Helsinki, Finlande.
Excursion dans le jardin des Morts
Hugo Simberg et sa soeur, photo prise par lui-même en 1896. Finnish National Gallery, Helsinki.
Hugo Simberg et sa soeur, photo prise par lui-même en 1896. Finnish National Gallery, Helsinki.

Hugo Simberg est un artiste Finlandais de la fin du XIXème/début du XXème siècle (1873-1917). Déjà, ça sort de l’ordinaire ! Je ne vous parle pas souvent d’artiste Finlandais. Ensuite, parce que si vous avez jeté un coup d’œil à l’œuvre dont j’ai décidé de vous parler (voir ci-dessus), Le jardin de la mort (1896), vous vous êtes peut-être fait la même remarque que moi : « Mais, ça date de la fin du XIXème, ça ?! » (j’espère que vous avez prononcé cette question à voix haute en prenant l’expression du Cri de Munch… qui était Norvégien, pas Finlandais, ça n’a donc aucun rapport).

Ce squelette n'est-il pas adorable ?
Ce squelette n’est-il pas adorable ?

En effet, si j’ai choisi de vous parler de cette peinture, c’est parce qu’elle m’a sauté aux yeux quand je l’ai découverte. Premièrement parce qu’il n’est pas commun de voir la mort représentée de cette manière : des sympathiques squelettes semblant sourire et s’adonner au jardinage. Deuxièmement, parce que cette peinture m’a semblé très moderne (j’ai cru qu’elle était beaucoup plus récente que ça) et, dans le même temps, m’a rappelé des enluminures du Moyen-Age. Avec ses couleurs et son apparente naïveté, sa simplicité, elle semble sorti d’un autre temps. Et j’adore les œuvres aussi anachroniques !

« Hugo Simberg, symboliste obsédé par la mort et le fantastique, n’a pas laissé une oeuvre abondante, mais ses aquarelles, où des démons étranges personnifient les forces de la nature, sont fascinantes. »

[Source : Georges Desneiges, Finlande, Paris, Seuil, 1960, n.p.]

Des squelettes anachroniques ?

Mon étonnement ne s’est cependant pas arrêté là. Cette œuvre m’a surtout surprise parce qu’elle m’en a rappelé une autre, bien plus récente et bien différente : elle m’a immédiatement fait penser à (tenez-vous bien) un manga que je lis depuis un petit moment : Colette décide de mourir (« Colette decides to die« , en anglais, car il n’est pas encore sorti en France, ou « Colette wa Shinu Koto ni Shita » pour ceux qui voudraient le titre japonais). C’est un peu fou, non ? Personnellement, j’ai trouvé ça un peu fou. Et encore plus anachronique (j’adore les oeuvres anachroniques et le mot « anachronique » qui, d’ailleurs, est un « chrononyme », voilà, c’était une info supplémentaire, comme ça, c’est pour moi, c’est cadeau).

Colette Decides to Die (コレットは死ぬことにした) de Yukimura Alto, publié depuis 2013, Japon.
Colette Decides to Die (コレットは死ぬことにした) de Yukimura Alto, publié depuis 2013, Japon.

Ce manga de Yukimura Alto, dont la publication a commencé en 2013 au Japon, raconte l’histoire (tenez-vous bien, encore) de Colette qui décide de mourir (je vous avais prévenus). Pour ce faire, elle décide de se jeter dans un puits. Puits qui s’avère être un passage vers les Enfers.

C’est là qu’elle va faire la rencontre du dieu Hadès (et oui, la mythologie grecque, d’un coup, BAM, vous ne l’aviez pas vue venir celle-ci, hein ?) et de son équipe de gestion du monde des Morts : des squelettes absolument A-DO-RA-BLES. Je vous laisse en juger par vous-mêmes (je ne posterai pas beaucoup d’images car je ne voudrais pas trop vous spoiler) :

En plus de ces squelettes, qui se vouent corps et âme (façon de parler, ahah) à Hadès, le manga met en scène à peu près tous les personnages qui entourent ce dieu dans sa mythologie d’origine : Cerbère (adorable lui aussi !), Charon, le passeur des Enfers, ainsi que d’autres divinités grecs. Se mêlent aussi à cette joyeuse bande des personnages typiquement japonais. Dont Colette, dont on ignore finalement beaucoup de choses, hormis le fait qu’elle est médecin et souhaite, dans un premier temps, mourir.

Squelettes adorables et jardinage dans le monde des Morts

Colette Decides to Die (コレットは死ぬことにした) de Yukimura Alto, publié depuis 2013, Japon.
Colette Decides to Die (コレットは死ぬことにした) de Yukimura Alto, publié depuis 2013, Japon.

Outre la curieuse ressemblance entre les squelettes de ce manga et ceux de la peinture de Simberg, c’est aussi le thème du jardin qui a retenu mon attention. En effet, sans trop vous en dévoiler, tout un arc narratif du manga parle du fait qu’il est impossible de faire pousser quelque chose dans le monde des Morts. Une façon de dire qu’il est impossible de vivre dans cet endroit. Ce que le personnage de Colette va s’évertuer à combattre tant elle va s’attacher à celles et ceux qui font bel et bien vivre les Enfers.

On peut voir en cela toute une symbolique sur l’importance du souvenir mais aussi sur la résilience face à la perte. Il s’agit de maintenir le cycle de la vie, par-delà la mort : conserver la mémoire de ceux qui ne sont plus là mais continuer à avancer car ils l’auraient souhaité ou que d’autres le souhaiteront un jour. Celles et ceux qui ont vu le film d’animation Coco verront sans doute de quoi je veux parler car on y trouve une façon de percevoir la mort assez similaire, par moments. Ces œuvres nous encouragent à penser la mort non pas comme une fin en soi mais une autre forme d’existence, possible grâce à notre faculté à nous rappeler nos défunts et à entretenir leur souvenir.

Le squelette de Frida Kahlo dans le film d'animation Coco (2017)
Le squelette de Frida Kahlo dans le film d’animation Coco (2017)

Il semble en tout cas que le thème du Jardin des Morts était cher à Hugo Simberg car il en a réalisé plusieurs versions, avec différentes techniques. Vous pourrez en trouver quelques unes dans la galerie, à la fin de cet article.

Bref, Colette decides to die est un de mes mangas préférés depuis un petit moment. Je l’ai justement découvert peu de temps après avoir perdu ma maman et, contrairement à ce qu’on pourrait croire, je ne le regrette pas. Il est très positif contrairement à ce que son propos pourrait laisser croire de prime abord. Je trouve qu’il a une façon originale de « dédramatiser » des sujets très durs (la mort, le suicide, l’abandon, la perte, la maladie… tellement de choses). Et puis, on y suit une jolie histoire d’amour (impossible ? On ne sait pas encore, le manga n’est pas encore terminé mais je crois en une happy ending parce que je suis une indécrottable romantique).

Hadès et deux de ses squelettes serviteurs du manga Colette Decides to Die (コレットは死ぬことにした) de Yukimura Alto, publié depuis 2013, Japon.
Hadès et deux de ses squelettes serviteurs du manga Colette Decides to Die (コレットは死ぬことにした) de Yukimura Alto, publié depuis 2013, Japon.

Je ne peux que vous en conseiller la lecture (bon, il faudra lire l’anglais ou le japonais) si vous avez l’occasion de vous le procurer.

Galerie d’œuvres d’Hugo Simberg

Quant à notre artiste Finlandais, Hugo Simberg, je vous propose de découvrir quelques unes de ces autres œuvres ci-dessous. Je pense que, comme moi, vous en conclurez qu’il mérite d’être plus connu !

J’espère que vous ne le trouverez pas trop macabre. En ce qui me concerne, je trouve ses œuvres vraiment surprenantes. C’est pour cette raison que j’ai choisi de vous les faire découvrir. Il faut savoir qu’Hugo Simberg a notamment illustré des contes et a été un artiste Symboliste toute sa carrière (même quand ce mouvement n’était plus trop « à la mode »). Ceux qui suivent un peu les articles de ce blog savent à quel point j’adore ce genre de profil ! On peut donc s’amuser à trouver les histoires derrière ses œuvres et essayer d’y déceler tous les niveaux de lecture possibles. Mais comme le disait l’artiste lui-même :

« Il incitait les gens à faire leurs propres interprétations et il espérait que ses peintures touchent au plus profond et fassent pleurer les gens en leur for intérieur. A son avis on ne devait pas réfléchir à ce que le peintre avait pensé quand il a fait son œuvre ou ce qui se passe dans la peinture : le plus important, c’est la sensation du spectateur. »

[Source]

N’hésitez pas à me dire en commentaire laquelle de ses œuvres est votre préférée ! Et dites-moi si elles vous ont touché, comme l’espérait l’artiste.


Sources :

Wikipédia, Hugo Simberg
Google Arts and Culture – The Garden of Death

A Christmas Carol : Un conte de Noël toujours d’actualité !

Il y a un conte de Noël qui m’a toujours fascinée. Je l’ai lu étant enfant, j’ai vu des adaptations aussi et il n’a jamais cessé de me plaire. Il s’agit de A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens. C’est pourquoi j’ai décidé de lui dédier pour article de Noël, cette année.

Que raconte A Christmas Carol ?

Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.

Pour faire court, étant donné que nous y reviendrons et que, pour les personnes qui ne connaissent pas encore par cœur cette histoire, il existe un très bon résumé sur Wikipédia, A Christmas Carol se déroule une veille de Noël. On ne sait pas exactement en quelle année se déroule le conte (c’est souvent le cas des contes, me direz-vous), mais il est paru en 1843 donc nous sommes au début du XIXème siècle, à Londres. Nous savons juste que l’histoire se déroule tout juste sept ans après la mort de Jacob Marley, qui était l’associé du personnage principal. Le conte commence d’ailleurs par un long discours précisant bien que Jacob Marley est mort. « Mort comme un clou de porte », d’ailleurs, comme le précise longuement Dickens qui s’adresse au lecteur à la première personne du singulier. C’est donc lui qui raconte l’histoire.

Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
L’histoire raconte la nuit mouvementée du 24 décembre que va vivre le vieux Ebenezer Scrooge.

Comme une chanson, puisque le conte s’intitule A Christmas Carol (Un Chant de Noël), le texte est découpé en cinq couplets et non en chapitres.

Scrooge est décrit comme un homme glacial. Il est si froid qu’il semble rendre l’été plus froid et son cœur ne se réchauffe pas même pour Noël – fête qu’il déteste. Il semble que tout le monde le craigne, voire le déteste cordialement. On ne lui adresse pas la parole et même les chiens d’aveugles le fuient pour éviter à leur maître de croiser sa route. Bref, c’est un être pour le moins détestable.

Illustration de Ronald Searle pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Ronald Searle pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.

Comme chaque année, il daigne quand même accorder sa journée à son employé, Bob Cratchit. Scrooge traite ce dernier comme il traite tout le monde : avec froideur, méchanceté et sans une once d’humanité. Par exemple, il ne lui donne qu’un petit morceau de charbon pour chauffer son bureau glacial, en cette veille de Noël ; le reste des morceaux de charbons se trouve bien à l’abri dans la chambre de Scrooge, dévoré par une avarice profonde. Il se permet d’ailleurs de traiter Cratchit de voleur : en effet, il ne viendra pas travailler le lendemain mais sera tout de même payé car, dit Scrooge, sinon ce serait lui qu’on traiterait de voleur. Il trouve cela anormal mais c’est la norme sociale en vigueur, il s’y plie donc bon gré, mal gré.

Une fois son employé parti, commence vraiment l’aventure de Ebenezer Scrooge.

A son retour chez lui, après un repas en solitaire dans une triste taverne, Scrooge a d’abord la surprise de voir apparaître… Jacob Marley ! Mais si, vous savez : son associé aussi mort qu’un clou de porte !

Illustration de Carter Goodrich pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Carter Goodrich pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Ronald Searle pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Ronald Searle pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
 Illustration de Trina Schart Hyman pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.

Illustration de Trina Schart Hyman pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de P.J. Lynch pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de P.J. Lynch pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.

Marley porte de lourdes et longues chaines. Entre deux cris déchirants, il explique à Scrooge que celui-ci subira le même sort que lui s’il continue à vivre sa vie de manière si solitaire : il sera condamné à errer pour réparer toutes ses fautes et cela lui prendra au moins autant de temps que n’aura duré sa vie humaine.

Sa dernière chance, pour éviter ce funeste dessein ? Trois esprits qui vont lui rendre visite, à tour de rôle, au cours des trois nuits à venir.

A Christmas Carol : Un conte politique toujours d’actualité

Comme la plupart des contes, A Christmas Carol est en réalité bien plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord.

Enfant, on se réjouit que Scrooge (re)devienne petit à petit un homme bon, généreux et aimant Noël. Car l’on apprend, au fil du récit, qu’il n’est pas devenu un être exécrable du jour au lendemain : c’est finalement la vie qui l’a rendu ainsi, d’évènement en évènement, comme le révèle notamment le Fantôme des Noëls Passés.

Illustration de Libico Maraja pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Libico Maraja pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.

Adulte, on se rend compte que le vrai problème de Scrooge n’était pas tant de ne pas aimer Noël que d’être d’un égoïsme assez maladif. Un égoïsme qui le conduit à penser, par exemple, que si, lui a réussi dans sa vie professionnelle, ceux qui n’y parviennent pas ne sont que des couards, des pleutres ou des paresseux.

Par exemple, à ceux qui viennent lui demander de faire un don pour les gens dans le besoin, Scrooge répond :

« N’y a-t-il pas de prisons ? (…) Et les maisons de refuge (…) ne sont-elles plus en activité ? (…) Le moulin de discipline et la loi des pauvres sont toujours en pleine vigueur, alors ? (…) Je désire qu’on me laisse en repos. Puisque vous me demandez ce que je désire, messieurs, voilà ma réponse. Je ne me réjouis pas moi-même à Noël, et je ne puis fournir aux paresseux les moyens de se réjouir. J’aide à soutenir les établissements dont je vous parlais tout à l’heure ; ils coûtent assez cher ; ceux qui ne se trouvent pas bien ailleurs n’ont qu’à y aller. (…) S’ils aiment mieux mourir, reprit Scrooge, ils feraient très bien de suivre cette idée et de diminuer l’excédent de la population. »

Hum ? Drôlement d’actualité, vous ne trouvez pas ?

Oh je sens que ton œil tilte, toi, français derrière ton écran, à la lecture de cette description de Scrooge. Vous rappellerait-il quelqu’un ? Ou peut-être avez-vous déjà, simplement, lu ce genre de propos sur les réseaux sociaux ? Un simple détour dans l’espace commentaire des journaux, sur Facebook par exemple, et vous voilà plongé dans l’antre du plus abominable des Scrooge.

Il faut dire que si le personnage de Scrooge est un vrai personnage de conte il est aussi, dans le même temps, un être tellement terre-à-terre, qu’il est étrangement très humain. Sa description physique mais aussi certaines choses qu’il semble provoquer autour de lui (le froid par exemple), en font un personnage fantastique. Mais tout fantastique qu’il est, il est pris d’une terreur bien humaine face aux esprits qui viennent tout-à-coup hanter ses nuits. Il n’est jamais plus humain que lorsqu’il déambule avec les différents fantômes de Noël. Car avant et après eux, il est un être fantastique : d’abord pour sa détestabilité légendaire puis, tout au contraire, pour son altruisme sans faille, faisant presque de lui un Saint. Quand il se promène dans le temps, par contre, il s’émeut tant et tellement que son émotion transparaît dans les mots de Dickens.

Illustration de P.J. Lynch pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de P.J. Lynch pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Pourtant, au début du récit, pour Scrooge, l’Humain passe après, biennnn après le profit.

Un profit qui est exclusivement financier, car il ne tire aucun profit sur le plan personnel : il est très riche mais aussi très seul. Il n’est pas marié (même s’il a failli l’être) et n’a pas d’enfant. Sa seule famille semble être son neveu. D’ailleurs, cet échange avec ce personnage qui est presque son antithèse en dit long sur la personnalité de Scrooge :

« Noël, une sottise, mon oncle ! dit le neveu de Scrooge ; ce n’est pas là ce que vous voulez dire sans doute ?
– Si fait, répondit Scrooge. Un gai Noël ! Quel droit avez-vous d’être gai ? Quelle raison auriez-vous de vous livrer à des gaietés ruineuses ? Vous êtes déjà bien assez pauvre !
– Allons, allons ! reprit gaiement le neveu, quel droit avez-vous dêtre triste ? Quelle raison avez-vous de vous livrer à vos chiffres moroses ? Vous êtes déjà bien assez riche ! »

Pour Scrooge, la richesse est synonyme d’argent. Et cet argent, on ne l’obtient qu’en travaillant encore et encore, en économisant, en faisant uniquement de bons placements, en ne dépassant que le strict nécessaire pour réinvestir le reste de manière à faire encore plus d’argent. Scrooge a tout de la personnification du Capitalisme. Comme un robot, dépourvu d’esprit d’initiative, d’imagination, de créativité mais aussi d’envies, de rêves, de désirs, Scrooge tourne en boucle dans son monde où, parce qu’il est riche et fait tous ces efforts pour l’être, il est forcément au-dessus des petites gens qu’il juge, au mieux, comme frivoles.

« Voilà un autre fou, murmura Scrooge, qui l’entendit de sa place : mon commis, avec quinze schellings par semaine, une femme et des enfants, parlant d’un gai Noël. Il y a de quoi se retirer aux petites maisons. »

Illustration de P.J. Lynch pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de P.J. Lynch pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Scrooge est incapable de comprendre Noël car il perçoit cette fête comme quelque chose de coûteux qui ne rapporte rien en retour.

Or, ce « retour sur investissement », Scrooge ne l’entend que d’une façon : pécuniairement parlant.

Scrooge ne peut pas admettre, au début du récit, qu’il puisse exister d’autres formes de richesses. Des richesses qui ne sont pas pécuniaires, voire ne sont même pas palpables. C’est là, en particulier, que son neveu s’inscrit vraiment comme son opposé : ce qu’il retient de Noël est une richesse bien plus grande que celle, bassement matérielle, de l’argent. Sa richesse à lui est intérieure. Ce sont les joies simples de Noël (puisqu’il s’agit d’un conte de Noël, mais cela s’applique bien sûr au quotidien) : le fait d’être en famille, entre amis, entre personnes qui s’apprécient ; c’est le partage, la générosité que chacun porte en lui, à sa façon ; c’est la bonne humeur communicative, des gens qui se souhaitent le bonjour dans la rue ou s’échangent un sourire sans rien attendre en retour.

« Il y a quantité de choses, je l’avoue, dont j’aurais pu retirer quelque bien, sans en avoir profité néanmoins, répondit le neveu ; Noël entre autres. Mais au moins ai-je toujours regardé le jour de Noël quand il est revenu (…), comme un beau, un jour de bienveillance, de pardon, de charité, de plaisir, le seul, dans le long calendrier de l’année, où je sache que tous, hommes et femmes, semblent, par un consentement unanime, ouvrir librement les secrets de leurs coeurs et voir dans les gens au-dessous d’eux de vrais compagnons de voyage sur le chemin du tombeau, et non pas une autre race de oréatures marchant vers un autre but. C’est pourquoi, mon oncle, quoiqu’il n’ait jamais mis dans ma poche la moindre pièce d’or ou d’argent, je crois que Noël m’a fait vraiment du bien et qu’il m’en fera encore ; aussi je répète : Vive Noël ! »

Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Pour Scrooge, cela n’a aucune valeur marchande donc cela n’a aucune valeur du tout.

C’est en cela que A Christmas Carol est un conte politique et qu’il est toujours follement d’actualité. Il y est question de remettre au centre de l’attention des choses qui ne s’achètent et ne se vendent pas, dans notre société, et qui peuvent pourtant valoir tout l’or du monde aux yeux d’une personne, d’une famille, d’une communauté, etc.

« L’histoire rend également compte de la misère et des fortes inégalités, exacerbées dans cette Angleterre de la Révolution industrielle, que l’auteur dépeint également dans Oliver Twist. En situant son histoire à Noël, Charles Dickens souhaite marquer les esprits et ouvrir les yeux de chacun sur les problèmes sociaux de son pays. Le succès est au rendez-vous, l’ouvrage, épuisé encore et encore, étant alors édité sept fois en moins de six mois. La réussite est telle que le terme Scrooge est devenu dans la langue de Shakespeare un nom commun pour qualifier les personnes avare et misanthrope. »

Source : Chronique Disney – Ebenezer Scrooge

Les adaptations de A Christmas Carol : ma sélection

Comme ce conte est toujours d’actualité, il ne cesse de se réinventer. Les adaptations de A Christmas Carol sont très nombreuses ! Tellement que je ne vais pas toutes les citer, évidemment. Nous allons voir, en tout cas, que A Christmas Carol traverse le temps et ne prend pas une ride. A croire que nous sommes encore nombreux à avoir besoin d’en tirer un enseignement !

It's a Wonderful Life, film de Frank Capra, 1946
It’s a Wonderful Life, film de Frank Capra, 1946
Au cinéma, on peut commencer par citer un classique : It’s a Wonderful Life.

Le film prend le parti de mettre en lumière, non pas un être détestable comme Scrooge mais, au contraire, un honnête homme, plein de bonté, George Bailey, auquel il n’arrive pourtant que de mauvaises choses. Alors qu’il pense à se suicider, persuadé que le monde se porterait mieux sans lui, un ange apparaît pour lui montrer ce que serait vraiment le monde sans lui.

J’aime placer It’s a Wonderful Life dans les adaptations de A Christmas Carol parce que je trouve qu’il forme un joli contre-pied au conte de Dickens.  Un peu comme A Family Man, film plus récent avec Nicolas Cage, où un homme, cette fois plutôt de la trempe de Scrooge, se retrouve à vivre la vie qu’il aurait pu avoir s’il avait fait d’autres choix dans son passé.

Les deux films présentent, à leur façon, des personnages qui sont poussés à se questionner sur leur existence passée et donc future. La morale est plus ou moins la même : prêtons davantage attention aux gens que l’on aime et aux gens, aux êtres en général, parce que le vrai bonheur et le futur sont là.

Les séries ne sont bien sûr pas en reste quand il s’agit d’adapter A Christmas Carol.

Là encore, il y aurait des tas de choses à dire mais je suis une fangirl et en bonne fangirl j’ai choisi de m’arrêter sur l’une de mes séries favorites : Doctor Who. La sixième saison de la série (la nouvelle série, pas l’ancienne, enfin, vous voyez, celle de 2005, non mais, histoire de ne fâcher aucun puriste) s’ouvre sur un épisode de Noël (comme toujours) intitulé Le Fantôme des Noëls passés en français et… A Christmas Carol en anglais.

Cette fois, c’est le Docteur qui joue le rôle du fantôme et fait voyager le « méchant » de l’intrigue, Kazran, dans son passé et son futur pour le faire devenir meilleur. Kazran est une sorte de Scrooge vivant sur une autre planète. Et ce qui fait encore une fois le charme de cette adaptation, ce sont les nombreuses manières originales dont elle modifie le conte de Dickens pour le faire parfaitement coller à l’univers de Doctor Who. Requin volant, chants de Noël et cryogénisation autour d’une belle histoire d’amour : un épisode vraiment plein de magie et de péripéties. Un de mes épisodes préférés de Doctor Who (non, je ne dis pas ça de 90% des épisodes de Doctor Who), idéal pour les Fêtes.

Enfin, on ne peut évidemment pas parler des adaptations de A Christmas Carol sans parler du Drôle de Noël de Scrooge.

Ca n’est pas la première fois que Disney adapte le conte puisque ce bon vieil oncle Picsou avait déjà endossé le rôle de Scrooge dans le court métrage du studio, Le Noël de Mickey, en 1983.

Mais cette fois, Disney fait le choix d’une adaptation très fidèle au conte originel. Tellement fidèle que je me suis un peu émerveillée, je l’avoue, en voyant prendre vie des choses que j’avais imaginées en lisant l’histoire de Dickens. J’ai apprécié, notamment, qu’on retrouve l’apparence effroyable de certains fantômes. En effet, sur ce point, A Christmas Carol fait froid dans le dos quand on est enfant. Pourtant, on perd parfois un peu cet aspect dans les adaptations, je trouve. J’ai pourtant un souvenir très net de l’arrivée du fantôme de Marley, l’ancien associé de Scrooge, qui me faisait très peur avec ses chaines et ses cris déchirants.

Précisons que nous devons cette grande ressemblance entre le film et le conte, aux illustrations de John Leech. Celui-ci fut le premier à mettre en images A Christmas Carol lors de sa sortie en 1843. Ce sont bien souvent ses illustrations que nous avons en tête, à l’évocation du conte de Charles Dickens, car elles sont entrées depuis longtemps dans notre inconscient collectif. Je vous laisse en juger au travers de ces quelques exemples, ci-dessous. Vous pouvez vous amuser à les comparer avec les travaux des autres illustrateurs, du XXème et du XXIème siècle, qui ponctuent l’article.

Bref, réalisé entièrement en 3D (en motion capture, pour être exacte : c’est-à-dire que les acteurs ont été filmés sur fond vert puis les décors, les costumes, etc, ont été créés par ordinateur), Le Drôle de Noël de Scrooge met en scène Jim Carrey sous les traits de Scrooge. A mon sens, si vous cherchez un film fidèle au livre, je pense que vous pouvez vous tourner sans trop de crainte vers celui-là.

Peut-on vraiment pardonner Scrooge ?

Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.

Pour conclure, il me semble légitime que nous nous posions quand même la question : peut-on vraiment pardonner Scrooge à la fin de A Christmas Carol ? Après tout, il a quand même été un être détestable pendant de très nombreuses années.

Scrooge est devenu méchant à causes des affres de la vie : sa solitude sur les bancs de l’école, la mort de sa sœur, sa rupture brutale avec Belle, sa carrière envahissante… En cela, le personnage de Scrooge s’inscrit dans la veine d’autres méchants réduits à cela par la vie. (…) Le personnage est donc complexe. Sa méchanceté pourrait même s’expliquer, voire se justifier.

Source : Chronique Disney – Ebenezer Scrooge

N’est-ce pas un peu facile de simplement le pardonner, parce qu’il prend finalement conscience de son comportement ? Peut-on d’ailleurs justifier sa méchanceté par son enfance malheureuse ? Ce serait injuste envers les gens qui, malgré ça, sont restés bons dans leur vie, non ?

Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.

Ma foi, il est légitime de se poser ces questions, oui. L’on pourrait d’ailleurs disserter des heures sur la morale chrétienne que cherche également à transmettre Dickens, à travers ses écrits (et celui-ci en particulier). C’est sans doute cette morale qui pousse le croyant à pardonner un être comme Scrooge. Pourtant, je suis athée et je pardonnerais Scrooge également, s’il existait. Car si l’on ne pardonne pas durant la période de Noël, le fera-t-on jamais ? Il me semble que, comme Scrooge, au fil de l’histoire, la morale qui nous est transmise est bien celle-ci : soyez humains, ayez du cœur et partagez-le tant que possible pour faire des émules.

Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Roberto Innocenti pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.

La morale de A Christmas Carol n’est pas, pour moi, uniquement chrétienne ou liée à Noël : elle est universelle et j’espère vous l’avoir transmise un peu, à travers cet article.

Joyeux Noël ! Joyeuses Fêtes !

Illustration de Harold Copping pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Illustration de Harold Copping pour A Christmas Carol (Un Chant de Noël) de Charles Dickens.
Sources

Scan de A Christmas Carol sur Google Books
Un chant de Noël – Wikipédia
Ebenezer Scrooge – Chronique Disney
A Gallery of John Leech’s Illustrations for Dickens’s A Christmas Carol

Citrouilles chantantes et mapping vidéo : Magie de la lumière

Joyeux Halloween !… Oui, bon, d’accord, je suis en retard d’un jour. Mais c’est l’intention qui compte, non ? :D (Qui a dit non ?)

Aujourd’hui, arrêtons-nous sur ces citrouilles chantantes qui, j’espère, vous feront marrer autant que moi (déjà, ce serait pas mal).

Elles ont été réalisées grâce à un procédé appelé le mapping video. On parle aussi parfois de « fresque lumineuse » ou de « projection illusionniste« . En effet, c’est une forme de création artistique qui utilise la projection (pensez au cinéma ou, plus simplement, au rétroprojecteur que vous avez en classe ou au bureau). On projette des images sur une surface (en l’occurrence, ici, une citrouille) de manière à laisser croire que la surface bouge vraiment (ici, que les citrouilles chantent).
La différence avec une projection classique est simple : la surface sur laquelle on projette n’est pas plane. Par conséquent, il faut tenir compte de ses aspérités pour réaliser l’illusion souhaitée. Un mapping vidéo est donc généralement conçu pour une surface en particulier. Sinon, elle ne fonctionnera pas correctement.
Cela peut sembler complexe mais aujourd’hui il existe des logiciels facile à prendre en main pour s’essayer au mapping vidéo. Le tout étant finalement de disposer d’un projecteur et d’un objet à « mapper ». Et, surtout, d’une bonne dose d’imagination !

Si, dans le cas de nos citrouilles chantantes, la surface utilisée est assez restreinte, cette technique a aussi pu être utilisée sur des monuments entiers. En France, c’est la Fête des Lumières de Lyon qui est l’évènement le plus connu à utiliser cette technologie créative. Je ne résiste pas à l’idée de vous proposer quelques photographies de cet évènement qui a lieu chaque année aux alentours du 8 décembre :

On retrouve aussi le mapping vidéo dans certaines attractions de Disneyland Paris, du Futuroscope ou du Puy du Fou. Il faut dire que les possibilités sont multiples !

Le parc d’attraction Disneyland d’Orlando, en Floride, est d’ailleurs considéré comme le pionnier du mapping vidéo. En effet, en 1969, le parc inaugure l’attraction Haunted Mansion (la maison hantée) qui regorge de procédés illusionnistes pour effrayer ses visiteurs. Le mapping vidéo en fait partie et sert notamment à faire chanter cinq bustes appelés les Grim Grinning Ghosts (littéralement, les « sinistres fantômes grimaçants »).
A Disneyland Paris, l’attraction s’appelle le Phantom Manor (le manoir fantôme) mais elle est légèrement différente de l’attraction du parc d’Orlando. Et ne l’ayant essayée qu’une fois, j’avoue que je ne me souviens plus si ces bustes existent dans la version française du parc ou non. Si vous le savez, n’hésitez pas à me le dire en commentaire !

Les Grim Grinning Ghosts de Disneyland, Orlando, Floride.
Les Grim Grinning Ghosts de Disneyland, Orlando, Floride.

Récemment, la marque d’eau minérale Contrex a également eu recours au mapping vidéo dans une de ses publicités. Vous pouviez y voir des jeunes femmes censées faire du stepper pour sauver de beaux et jeunes hommes musclés des flammes qui consumaient un bâtiment. Ces flammes étaient réalisées grâce au mapping vidéo.

A la base, l'évènement filmé pour les besoins de la pub Contrex a eu lieu à Paris en 2012.
A la base, l’évènement filmé pour les besoins de la pub Contrex a eu lieu à Paris en 2012.

En 2014, c’est l’œuvre de l’artiste japonais Nobumichi Asai qui secoue le web. La vidéo de son mapping, réalisé sur le visage en mouvement d’une femme, fait le tour de la toile. Une vraie prouesse de synchronisation qui, en plus, s’avère être de toute beauté. Le développement de cette technologie pourrait, à terme, servir le cinéma ou l’industrie du jeu vidéo.

Autrement dit, vous avez sûrement déjà dû voir du mapping video même sans savoir de quoi il s’agissait exactement. Et, de toute évidence, ce procédé artistique, développé initialement dans les années 60, a de longs et beaux jours devant lui. De quoi nous émerveiller encore longtemps avec son côté un peu magique.


Cet article vous a plu ? (ou pas ?) N’hésitez pas à laisser un commentaire pour me le faire savoir !


Sources :
Fête des Lumières de Lyon
Galerie Flickr de la Fête des Lumières

Dessins : Fanarts

Les dessins présentés sur cette page sont classés du plus récent au plus ancien.

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Sailor Fuku : Quand je créais des vêtements de pixels

J’ai longtemps été membre du site de jeu en ligne Sailor Fuku (c’est ainsi qu’on appelle les écolières, au Japon, du fait de leur uniforme rappelant celui des marins) car j’y avais obtenu un rôle de « Créatrice de tendances ». Autrement dit, je faisais partie des membres qui réalisaient les tenues des poupées numériques que jouaient les membres du site.

Aperçu de la « poupée » (appelée « base ») que les Créatrices de Tendance du jeu avaient pour rôle d’habiller.

Dans un cadre n’excédant pas 150 sur 290 pixels (en tout cas, à l’époque, ce qui explique les tenues parfois coupées que vous pourrez voir ci-dessous), je devais habiller les poupées. Je disposais donc d’un modèle de corps (voir ci-contre, il était le même pour toutes les joueuses, à l’époque, lui aussi) et c’était à moi (entre autres, nous étions plusieurs) de réaliser des vêtements qui tombaient parfaitement sur ces formes prédéfinies.

Je devais dissocier le haut, le bas, les chaussures et la coiffure (coiffure qui était aussi en deux parties : ce qui tombait devant la poupée et ce qui tombait derrière la poupée).

Je réalisais aussi les « miniatures », c’est-à-dire l’aperçu des futurs vêtements dans les différentes vraies-fausses boutiques du jeu. C’est pourquoi j’ai aussi réalisé quelques paires de chaussures en « gros plan » (ne s’adaptant pas réellement aux pieds des poupées, si vous préférez). Pour ces miniatures, mon travail devait tenir dans un cadre de 80 sur 80 pixels.

Je n’ai malheureusement pas pu récupérer l’ensemble de mes créations car l’ordinateur sur lequel je les stockais à l’époque a été volé (et oui, j’ai de la chance, que voulez-vous…). Du coup, j’ai même quelques images qui s’affichent plus ou moins correctement car elles ont été mal enregistrées, entre temps… Je m’en excuse.
Voici en tout cas une partie des nombreuses petites choses que j’ai pixélisé (si vous êtes observateurs, vous constaterez rapidement que certaines de ces créations font aujourd’hui partie intégrante du design de mon site).

Il m’arrive encore de recevoir des messages de membres de Sailor Fuku, me demandant quand je reviendrai sur le site, si je créerai encore des vêtements, etc. Ca me fait très plaisir de constater que mon passage a laissé une trace dans cette petite communauté :)

N’hésitez pas à cliquer sur les images pour voir les vêtements en taille « réelle » (donc pas en gros plan).

Paires de Chaussures

Diverses tenues complètes

Tenues complètes et leur modèle original
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Divers objets servant de trophées