Un peu plus ancienne (2007), la vidéo que je tiens à vous présenter aujourd’hui n’en est pas moins surprenanteet tout à fait fascinanteà regarder. Elle met en scène uniquement des portraits de femmes. Cinq cents, pour être exacte. Qui datent de la seconde moitié du XIIe siècle à 1946.
A travers un procédé de morphing, les visages se succèdent avec une fluidité étonnante. On se rend alors compte de la ressemblance entre certains visages, mais aussi de l’évolution des modes et, par conséquent, des critères de beauté. La belle femme du Moyen-Age n’est pas celle de la Renaissance qui n’est pas celle du début du XXe siècle. Et pourtant, à les voir ainsi se succéder, tous ces portraits ont quelque chose d’ensorcelant; ces femmes, malgré leurs différences qui ne sont finalement que détails, ne semblent finalement former qu’une seule et même entité. Comme un modèleimmuable, une museéternelle. La Femme avec unfuckin’ grand F.(évitez de répéter plusieurs fois de suite cette phrase à haute voix)
Loin de moi l’idée de faire de cet article un plaidoyer en faveur de la féminité et plus encore de bercer dans le féminisme (pas trop mon genre, je dois bien l’admettre) mais c’est pourtant bien la Femme, qui qu’elle soit, quels que soient ses défauts ou ses qualités, ses origines, son rang,… dont cette vidéo trace le portrait, à mon sens.
Je tenais seulement à exprimer ici à quel point je trouve assez remarquablede voir comme ces oeuvres se dressent au-dessus de leurs particularités (qui font également leur beauté propre !) pour ne former plus qu’une. Cette vidéo est finalement une œuvre, elle aussi, en réussissant à mettre ainsi bout à bout toutes ces peintures.
Une oeuvre qui est celle de Philip Scott Johnson(dont vous pouvez découvrir d’autres vidéos sur Youtube, notamment) qui a usé du logiciel Abrosoft Fantamorph pour parvenir à ses fins.
Vous pourrez trouver ici la liste de l’ensemble des oeuvres apparaissant dans la vidéo : http://www.maysstuff.com/womenid.htm
Voici aussi celles que je préfère :
William Clark Wontner (1857-1930) An Elegant Beauty, 1920 63.5 x 53.3 cm, Private collection
Alfons Mucha F. Champenois Imprimeur-Éditeur, 1897 Lithographie, 72.7 × 55.2 cm Private collection
Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) Portrait de l’actrice Jeanne Samary, 1878 Huile sur toile, 174 x 101.5 cm
Lord Frederick Leighton (1830-1896) Pavonia, 1858-1859 Huile sur toile, 41.5 x 53 cm Private collection
Léon-François Comerre (1850-1916) Une beauté arabe, n.d. Huile sur toile, 98.4 x 131.4 cm
Sir Joshua Reynolds (1723-1792) Georgiana, Duchess of Devonshire, 1775-1776, Huile sur toile, 237 × 145 cm Huntington Library, San Marino, Californie, Etats-Unis
Elisabeth-Louise Vigée-Lebrun (1755-1842) Autoportrait au chapeau de paille, 1782 Huile sur toile, 97.8 × 70.5 cm National Gallery, Londres
Fyodor Rokotov (1736–1809) Portrait d’une inconnue en robe bleue et passementeries jaunes, v.1760 Huile sur toile Tretyakov Gallery, Moscow, Russia
Tiziano Vecellio dit Le Titien (1485-1576) Portrait de jeune femme (Portrait of a young woman, Ritratto di giovane donna), v.1530 Huile sur toile, 96 x 75 cm Musée de l’Hermitage, St. Petersbourg, Russie
Léonard de Vinci (1452-1519) La Scapigliata (« L’Ébouriffée ») ou Tête de jeune fille, 1508 Terra ombra, ambre verdie et céruse sur bois, 24,7 x 21 cm Galerie nationale, Parme, Italie
Vous y trouverez des vêtements, des bijoux, des accessoires et des créations originales pour faire plaisir aux grands, aux petits, à toute la famille et pour toutes les occasions !
"L’art donne des forces pour la lutte. C'est un aliment comme peut l'être le blé." Diego Rivera
Dernières nouveautés et mises à jour :
7/11/2021 : Aujourd’hui, je vous emmène en excursion dans… le jardin des Morts ! (…) Non ! Restez ! Vous allez voir, leurs squelettes sont adorables ! Ce traditionnel article d’Halloween arrive avec un peu de retard mais j’espère qu’il vous plaira.
17/06/2021 : Une vidéo que j’ai réalisée a été projetée lors de la journée d’étude « Le Bassin Minier en transition : territoire résilient, territoire de recherche ». J’y présentais la partie artistique de mon travail de thèse et, tout particulièrement, celle portant sur le patrimoine industriel minier. Vous pouvez la retrouver ici :
30/03/2021 : Je suis très heureuse et très fière de vous annoncer que j’ai remporté le concours Show your PhD, organisée par mon université, l’Université Polytechnique Hauts-de-France (U.P.H.F.) et l’université de Mons (UMons) avec cette vidéo présentant mon travail de thèse :
J’espère apporter une suite à ce travail très bientôt ! Et je remercie les personnes qui m’ont soutenue dans ce projet car, surtout, il m’a fait le plus grand bien.
🎄 En ce mois de décembre 2020, suivez le calendrier de l’Avent de Studinano sur Instagram :
24/04/2020 Nouvel article en ligne :Voici la deuxième partie de notre voyage dans nos maisons ! Nous allons continuer notre petit voyage dans le temps pour nous rapprocher petit à petit de notre actualité. Cette fois, je vous emmène donc plutôt à la découverte des maisons du XVIIIème et XIXème siècle, jusqu’au début du XXème siècle. Nous allons visiter des logements bourgeois, voir comment ont évolué les demeures de paysans et nous arrêter sur l’apparition des lieux de vie d’ouvriers, pensés pour répondre à l’industrialisation galopante. Bon voyage confiné !
18/05/2019 Nouvel article en ligne : Aujourd’hui, pour faire plaisir à mon n’amoureux dont c’est un des artistes préférés, je vous emmène à la découverte de l’artiste autrichien Egon Schiele. Peintre de la petite mort, il fut l’un des amis de Gustav Klimt. Il croisa aussi Paul Klee et bien d’autres. Nous verrons aussi comme son histoire est étrangement liée à celle d’Adolf Hitler et comme sa vie fut aussi courte que tragique.
Je vous invite à découvrir une vidéo d’une dizaine de minutes, vraiment troublante, réalisée par le vidéaste italien Rino Stefano Tagliafierro.
La compilation qu’il livre donne à voir 100 chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art de manière totalement inédite car mouvante. En effet, l’artiste a animé les décors et les personnages des tableaux choisis de telle façon qu’ils nous apparaissent tout-à-coup empreint d’une vie nouvelle. L’effet est saisissant ! On se croirait vraiment, parfois, au coeur d’une forêt, au bord d’un lac, face à un ange troublant ou une femme au regard étonnement vivant. Parmi les oeuvres choisies, de grands noms : John Everett Millais, Rembrandt, Gustave Doré, Le Caravage… Je vous laisse découvrir cette vidéo hypothétique, étonnement déstressante. Et j’attends vos réactions à son sujet !
Allez jusqu’au bout de la vidéo car vous verrez que sa construction est très claire : Rino Stefano Tagliafierro décrit, à travers le choix des peintures et leur succession, les différentes émotions de la vie par étape, de l’innocence de l’enfance à la mort, en passant par l’amour. Si la vidéo semble douce, au début, la fin est beaucoup plus dérangeante, inquiétante et déstabilisante.
Ainsi, Rino Stefano Tagliafierro sous-titre sa vidéo : « Un chemin de soupirs à travers les émotions de la vie, et un hommage à l’art et à sa beauté désarmante. »
Quelques gifs animés issus de la vidéo de Rino Stefano Tagliafierro :
Voici une petite série de gifs animés que j’ai pu trouver et qui sont ni plus ni moins que des extraits de la vidéo de Rino Stefano Tagliafierro. Grâce à eux, j’ai pu retrouver les sources des différents tableaux visibles dans la vidéo : vous pouvez ainsi voir les titres des différentes toiles, qui les a peintes, où elles sont exposées, etc.
Evidemment, je n’ai pas pu faire ça pour toutes les peintures de la vidéo car ça aurait été particulièrement fastidieux !
La liste complète se trouve, en tout cas, en bas de cet article.
Aujourd’hui, parlons de moi. (wouah, si c’est pas de l’intro égocentrique qui tue, ça !)
Je suis coulrophobe.(à mes souhaits.)
Si, si, je vous jure. J’ai une peur bleue des clowns. (ah, oui, voilà, la coulrophobie, c’est la peur des clowns)
Un clown m’approche, je suis mal à l’aise. S’il devient un peu trop insistant, je crie. Et ils me faisaient beaucoup pleurer quand j’étais enfant.
Allez savoir pourquoi !
Bah si. Je sais pourquoi. En tout cas, pour ma part, la raison est toute trouvée ! C’est ce fichu « Ça » qui m’a traumatisée.
Mais si, vous savez ! Le film inspiré du roman de Stephen King, dans lequel un affreux clown dévore des enfants… Allez savoir pourquoi, j’avais vu le film (de Tommy Lee Wallace) tiré de ce bouquin (bien meilleur, d’ailleurs, le bouquin) étant petite fille. Il était sorti en 1990, je suis née en 1991, j’ai dû le voir en 1997, tout au plus… Et je ne vous cacherai pas que ça fait un peu jeune, pour un film comme celui-là !
Bref, les clowns et moi, on est pas très amis et j’ai un peu peur des salles de bains. (ceux qui ont vu le film comprendront, j’en suis sûre…)
MAIS, je ne suis pas là uniquement pour vous parler de moi, en réalité ! (ahah, vous êtes rassuré, je le sens.)
Ce qui m’amène à vous parler des clowns et de la peur qu’ils inspirent, c’est ce qui se passe actuellement en Grande-Bretagne, à Northampton. Une histoire qui amuse beaucoup internet mais qui doit quand même donner quelques sueurs froides aux habitants de la ville !
En effet, depuis quelques temps, un clown grimé à la façon du personnage du film « Ça », surgit parfois à Northampton.
Plusieurs monstres en un
Dans le film, tout comme dans le roman de Stephen King, « Ça » est un clown tueur d’enfants. Un sympathique personnage, donc, d’autant plus qu’il est capable de prendre des formes très diverses pour s’en prendre à ses proies.
Dans le roman, il est d’ailleurs expliqué qu’il ne serait pas possible, pour un être humain, d’identifier la forme réelle de « Ça ». Par contre, il est capable de prendre diverses formes : clown, loup-garou, sangsues, araignée géante… et bien d’autres encore, sans doute !
Bref « Ça » n’est pas humain (on apprend d’ailleurs qu’il est censé venir de l’espace, bien qu’il se trouve sur terre depuis très longtemps) et « Ça » considère d’ailleurs les humains comme de la nourriture. Mais si cette créature s’en prend avant tout aux enfants, c’est parce qu’il est plus facile pour elle de prendre la forme de leurs peurs : les monstres qui les effraient sont généralement ceux qu’ils ont déjà vu dans un livre, une bande dessinée ou un film.
Séduire pour tuer
La forme du clown, elle, sert dans un premier temps à appâter l’enfant. C’est sous cette apparence que « Ça » apparaît pour la première fois dans le roman et séduit l’enfant qu’il va tuer. Il se trouve dans un égout dans lequel tombe malencontreusement le bateau avec lequel jouait le petit garçon. En se penchant pour tenter de le récupérer, l’enfant découvre « Ça » et il a d’abord peur car il lui semble que « l’animal » (car il pense d’abord qu’il peut s’agir d’un animal) a les yeux jaunes comme ceux du monstre qu’il imagine chaque fois qu’il doit descendre dans la cave de sa maison. Cela ne dure pas, cependant. Peu à peu, la description du clown change : alors que le clown le séduit sans qu’il ne s’en rende compte, le garçonnet croit se rendre compte qu’il a mal vu les yeux jaunes et effrayants du clown. Ils lui apparaissent désormais comme ceux pétillants et bleus de sa maman.
« George se pencha et regarda de nouveau. Il n’en croyait pas ses yeux : c’était comme dans un conte de fée, ou comme dans ces films où les animaux parlent et dansent. Il aurait eu dix ans de plus, il serait resté incrédule : mais il n’avait que six ans, et non seize. Un clown se tenait dans l’égout. L’éclairage n’y était pas fameux, mais néanmoins suffisant pour que George Denhrough n’ait aucun doute sur ce qu’il voyait. Un clown comme au cirque, ou à la télé. Un mélange de Bozo et Clarabelle, celui (ou celle, George n’était pas très sûr) qui parlait à coups de trompe dans les émissions du dimanche matin. Le visage du clown était tout blanc : il avait deux touffes marrantes de cheveux rouges de chaque côté de son crâne chauve et un énorme sourire clownesque peint par-dessus sa propre bouche. Il tenait d’une main un assortiment complet de ballons de toutes les couleurs, comme une corne d’abondance pleine de fruits mûrs. »
Plus sympathique encore, le personnage de « Ça » semble avoir été inspiré par une histoire vraie. En tout cas, il faut avouer que les points communs sont assez étranges ! Il s’agit de celle de John Wayne Gacy, surnommé « le clown tueur ».
Dans les années 70, cet homme d’affaire respectable a assassiné une trentaine de jeunes hommes. Pas moins de 26 cadavres ont été retrouvés enterrés dans le vide sanitaire sous sa demeure de Chicago. Malgré ses efforts pour dissimuler ses méfaits, ces corps dégageaient une odeur pestilentielle dont les voisins se plaignaient. C’est pourquoi, pour se couvrir, il expliquait volontiers avoir des problèmes d’égouts bouchés…
Des égouts ? Une odeur putride ? C’est justement dans les égouts que vit « Ça ». Quant à la forte odeur qu’il dégage, elle est décrite dans le roman, bien qu’il semble capable de la camoufler.
« Georgie se pencha. Ça sentait les cacahuètes, les cacahuètes grillées ! Et le vinaigre, ce vinaigre blanc que l’on verse sur les frites d’une bouteille avec un petit trou ! Ça sentait aussi la barbe à papa et les beignets frits, tandis que montait, encore léger mais prenant à la gorge, l’odeur des déjections de bêtes fauves. Sans oublier celle de la sciure. Et cependant… Et cependant, en dessous, flottaient les senteurs de l’inondation, des feuilles en décomposition et de tout ce qui grouillait dans l’ombre de l’égout. Odeur d’humidité et de pourriture. L’odeur de la cave. Mais les odeurs du cirque étaient plus fortes. »
Mais pourquoi l’appelait-on le « clown tueur », me direz-vous ?
Parce que cet homme n’hésitait pas à se déguiser en clown pour amuser les enfants des hôpitaux. Ça n’était là qu’une des nombreuses activités de cet homme qui faisait tout pour se faire bien voir, après avoir longtemps subi les brimades parfois violentes de son père. Il s’impliqua dans plusieurs organisations. Il s’engagea, par exemple, pour le Federal Civil Defense for Illinois et devint capitaine du Chicago Civil Defense. Il était considéré par beaucoup personne comme quelqu’un de gentil et altruiste.
« Gacy prenait très au sérieux son implication dans ces différentes organisations et leur dévouait tout son temps libre. Ceux qui connaissaient Gacy le considéraient comme un homme sympathique, mais très ambitieux, qui cherchait à se faire un nom. Gacy voulait absolument « être quelqu’un ». Il travaillait tellement qu’il fut hospitalisé pour épuisement nerveux. »
Mais ce qui est plus intéressant encore (si je puis dire), c’est que lors de la perquisition de sa maison, les policiers découvrirent que Gacy peignait des images de clowns. Elle étaient accrochées aux murs.
De plus, « durant les 14 années qu’il passa dans le couloir de la mort, Gacy peignit de nombreux tableaux à la peinture à l’huile. Son sujet préféré était… les portraits de clowns. Après son décès, certaines de ses peintures se vendirent pour 20.000$ lors d’une enchère, provoquant l’indignation des familles des victimes et des autorités. Mais l’acheteur brûla toutes les œuvres de Gacy peu après les avoir acquises. » (Source : tueursenserie.org, http://www.tueursenserie.org/spip.php?article42)
Voici quelques exemples de ce que ces « créations » pouvaient donner (et qui, je dois l’avouer, me donnent froid dans le dos) :
Cette dernière peinture, Pogo in the Making, est un autoportrait dans lequel Gacy se déguise peu à peu en Pogo, le nom de son personnage de clown pour enfants.
Le clown-tueur pensait-il être Blanche Neige ?
Son intérêt, voire sa passion pour les clowns donne lieu à des créations particulièrement malsaines. La figure du clown, censée être aimée par les enfants et symboliser l’amusement, devient ici monstrueuse.
Le clown semble même parfois mort, comme dans Hi Ho With Clown où elle prend la place de Blanche Neige, au moment où elle est entourée des sept nains, dans son cercueil de verre. Blanche Neige est pourtant un personnage de coeur, décrite comme possédant un cœur pur. C’est une belle princesse aimée de tous, en dehors de sa marâtre.
Doit-on voir dans cette représentation l’idée que Gacy se faisait de lui-même, à l’époque où son père le rabaissait sans cesse ? Peut-être. Il semble, en tout cas, avoir cherché à se faire aimer de tous, en devenant par exemple le clown Pogo, l’ami des enfants à l’hôpital. Mais ne cela ne fait que témoigner un peu plus encore de la folie de Gacy.
Se prenait-il vraiment, intérieurement, pour une princesse au cœur pur, ayant simplement « mal tourné » ? Ou avait-il une face sombre, contre laquelle il essayait désespérément de lutter en participant à de nombreuses activités communautaires et sociales ?
Cette seconde hypothèse ne semble pas tenir la route, comme en témoignent certains de ses propos : « La seule chose dont je sois coupable, c’est d’avoir possédé un cimetière sans autorisation. »(Source : tueursenserie.org, http://www.tueursenserie.org/spip.php?article42)
Après tout ça, si vous deviez croiser le clown de Northampton, est-ce qu’il vous ferait rire ? Ne provoquerait-il pas plutôt un long frisson d’inquiétude crasse ? En tout cas, même si ses interventions restent distrayantes, il est clair que, pour ma part, je resterai toujours un peu sur mes gardes en croisant un clown.