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The Lovers

The Lovers, by Shou'

Petite « surprise », si je puis dire : tout d’abord pour passer mes nerfs (qui sont mis à rude épreuve, ces derniers temps), j’ai commencé une nouvelle toile sans trop savoir où elle me mènerait. Finalement, elle prend peu à peu forme et elle semble devenir de plus en plus colorée ce qui me plait bien :) (le mauvais temps de ces derniers temps méritait bien une vengeance colorée !) Pour une fois, je dois dire que je suis assez contente de ce que je fais… C’est assez rare pour être souligné, non ?
Elle s’intitulera sûrement « The Lovers » et mettra en scène un Lotusier (+ d’informations ici) et une Lotusëia (+ d’informations ici, tant qu’à former un couple.. :p).

Bien sûr, je n’oublie pas mon autre toile en cours. Je compte bien l’achever mais je dois avouer que j’avais besoin d’air, besoin de couleurs.
J’espère en tout cas que celle-ci vous plaira (et plus encore quand elle sera terminée) ! ♥

The Lovers, by Shou'

The Lovers, by Shou'

The Lovers, by Shou'

Work in progress : La vallée des morts

La Vallée des morts by Shou'

Je travaille actuellement sur cette peinture que vous pouvez voir ici évoluer peu à peu. Elle s’intitulera très probablement La Vallée des morts.

Je voulais jouer une fois de plus sur le même concept qu’avec Second Life (plus d’informations ici : https://www.studinano.com/toile-second-life) : la mort d’un être, sa décomposition, servent à la création de nouvelles entités vivantes. Ici, par exemple, les Lotus fleurissent autour des cadavres peu à peu recouverts par la mousse, la végétation et sur lesquels les arbres même choisissent de pousser. Les Lotus créent à leur tour des lanternes volantes qui, dans mes travaux, symbolisent les âmes. Rien ne se perd, tout se transforme.

Comme je le répète souvent, mon travail artistique est basé sur la vision que je me fais d’Internet : comment personnifier, comment donner un corps, un aspect tangible à un univers virtuel fait de 0 et de 1 ? Rien ne se perd, sur la toile. Les informations peuvent se fondre dans la masse. Certaines rejoignent les tréfonds, elles y sont noyées (volontairement ou non : des starlettes, par exemple, font régulièrement disparaître des informations compromettantes à leur sujet en les noyant sur un flot d’autres, plus valorisantes). D’autres s’envolent, si je puis dire, et forment l’âme d’Internet. Une âme qui n’est pas forcément beaucoup plus rose que le reste mais qui fait encore d’Internet une zone à part : ni une zone de non-droit, comme se plaisent à l’appeler ceux qui voudraient la contrôler, ni une zone trop libertaire, seulement un endroit de création incessante où fourmille l’ensemble des différentes facettes de l’humanité (là encore, bonnes ou mauvaises, des plus comiques aux plus poétiques en passant par des aspects beaucoup plus sombres).

Je crois que ce qui dérange le plus les gens qui essayent désespérément de légiférer à propos de l’Internet (et qui sont généralement des gens qui n’utilisent pas véritablement Internet, d’ailleurs, ou qui, s’ils le font, sont plutôt partisans du « faites ce que je dis mais pas ce que je fais »), c’est de constater à quel point c’est un des moyens de communication reflétant le plus ce que nous sommes, en tant qu’êtres humains. Par exemple, nous sommes à la fois capable de vouloir à tout prix partager la moindre information ou création, parce que la possibilité d’accéder à toujours plus de connaissance en un clic est un petit miracle et, dans le même temps, nous souhaitons être protégé de tout (contre le vol d’informations, la copie non-autorisée de notre travail, etc).

J’essaye surtout de personnifier ma propre expérience, mon propre voyage cybernétique. Mes personnages sont mes avatars. Les décors que je leur imagine sont purement subjectifs de ce que j’ai pu connaître ou connais d’Internet et, du coup, de ce que j’imagine à partir de ça. J’utilise le symbolisme pour illustrer ce parcours qui, finalement, pourrait être un grand livre de screenshots (comme j’aimerais avoir encore des screenshots de mes débuts sur la toile !). Je donne forme, à ma façon, à ce qui n’a pas de forme ou à qui en a trop.

Longtemps adepte des forums de jeux de rôles, j’ai depuis longtemps l’habitude d’essayer d’imaginer du tangible là où il n’y a que des données s’affichant sur un écran froid. C’est un des aspects magiques d’Internet ; on se prend au jeu, là, derrière nos écrans. Quand j’étais sur ces forums, ce sentiment était d’autant plus fort : quelqu’un commençait à écrire une situation et il suffisait de lui répondre. Ces mots devenaient des histoires, complexes et passionnantes, qui pouvaient s’étaler sur des semaines ou des mois. Finalement, Internet est, pour moi, un immense jeu de rôle.
Mais la vie l’est tout autant, me direz-vous ! Nous jouons tous un rôle, voire plusieurs pour chaque situation dans laquelle nous nous trouvons : nous agissons différemment, que nous nous trouvions devant notre patron ou notre maman (…bon, okay, ça n’est peut-être pas le meilleur exemple, mais vous voyez l’idée o: ).

Non, en fait, l’atout majeur d’Internet réside justement en l’anonymat qu’il nous permet de choisir, dans un monde absolument abstrait, fait de pages numériques qui se succèdent encore et encore. Nous pouvons donc choisir d’être qui nous sommes et d’imaginer quoi que ce soit de l’endroit où nous nous trouvons. C’est ce que j’aime d’Internet. C’est ce que craignent d’autres personnes. Mais ça n’en est pas moins un médium créatif absolument passionnant et infini, je ne crois pas qu’on puisse nier cela. Et c’est aussi pour ça que je n’aime pas particulièrement Facebook et son envie de nous voir tout dire de nous, sous notre vrai identité…


Edit : Voici la peinture terminée.

La Vallée des morts
La Vallée des morts
Peinture acrylique sur toile
50 x 100 cm

The White Woman de Gabriel von Max : Petite histoire de la Dame Blanche

Difficile pour moi de choisir une seule et unique toile de Gabriel von Max alors il est fort possible que je vous en présente d’autres à l’occasion. Voici, en tout cas, The White Woman (La Dame Blanche).

Étant donné que les thèmes de prédilection de cet artiste autrichien étaient l’anthropologie, la parapsychologie et le mysticisme, il m’intéresse forcément. En fait, je suis assez fascinée par la plupart de ses toiles, tout comme je peux l’être des thèmes qu’il traite en général.

Par exemple, The White Woman est un tableau qui me dérange particulièrement. Dans le bon sens du terme, bien sûr. Le regard de cette femme fantomatique qui ne nous regarde pas est empli d’une absence de vie qui me met mal à l’aise. Elle semble complètement vide. Absente. Le peintre transcrit ici avec brio la transparence du vêtement, le teint laiteux de la peau et les contrastes (notamment entre la femme et l’obscurité de la pièce d’où elle surgit).

Bref, cette toile a quelque chose de vibrant, malgré l’apparente absence de son occupante. On s’attendrait presque à ce qu’elle s’avance vers nous, passe à nos côtés et disparaisse dans notre dos, sans raison, sans explication, tel le fantôme qu’elle semble être.

Gabriel von Max - The White Woman
Gabriel von Max (1840–1915), « Die weiße Frau », 1900
Huile sur la toile 100 × 72 cm
Collection privée

Difficile, bien sûr, de ne pas penser au mythe de la Dame Blanche. Si, de nos jours, elle tient plus de la légende urbaine, les histoires de « dames blanches » sont pourtant bien plus ancienne. Sorcières, fées, voyantes… Elle a eu bien des rôles au fil des siècles, tantôt bienfaitrice, tantôt porteuse de grands malheurs.

Généralement, la Dame Blanche sert de messagère : son apparition est signe d’une morte prochaine. Dans les légendes contemporaines, elle peut aussi être l’instigatrice de la mort (d’après les histoires, elle dérouterait par exemple les conducteurs en se plaçant au bord d’une route, la nuit, ou pénétrerait leur véhicule sans prévenir, selon les variantes).

Il semble que même les esprits éveillés comme Érasme croient aux histoires comme celle de la Dame Blanche :  « Un des faits les plus connus demeure l’apparition de la dame blanche aux familles princières. » (Source : Érasme, Des prodiges, In Dictionnaire du Diable et de la démonologie, Marabout université, 1968, p. 51) De nombreuses têtes couronnées ont d’ailleurs prétendu, au fil des siècles, avoir vu des Dames Blanches, généralement avant leur mort ou celle d’un de leurs proches.

Par conséquent, qui est la Dame Blanche de la peinture de Gabriel von Max ? Elle a tout l’air d’un fantôme et son regard vide laisse penser qu’elle ne « vit » pas forcément sur le même plan que nous, comme si elle regardait vers un ailleurs que nous sommes incapables de voir. Elle porte des clefs à sa ceinture. Que sont-elles censées ouvrir ? On serait tenté de penser que la porte qu’elle vient de franchir et qui donne sur une complète obscurité, a peut-être été ouverte par l’une de ses clefs. A moins que celles-ci ne soient utilisées pour passer du monde des vivants à celui des morts ? Toutes les hypothèses sont envisageables. Il se peut aussi qu’elle soit la gardienne de quelque chose mais nous ignorons quoi. Elle est une mystérieuse jeune femme, à la fonction tout aussi secrète.

C’est sans doute ce qui éveille une certaine crainte en nous, à la vue de ce tableau. On ne sait pas si la Dame Blanche est porteuse d’un message heureux ou non. On ne peut pas même être sûre qu’elle est bien porteuse d’un message. Est-ce une hallucination ? Un rêve ? Un cauchemar ? La porte de la toile s’ouvre surtout sur toutes les interprétations possibles. Cette jeune femme a mille histoires ; tout comme le mythe de la Dame Blanche a connu mille variantes.

Et vous, que vous évoque cette Dame Blanche ?

Présentation d’une de mes peintures : The tree of life

Expo Virtuelle de ma toile "Tree of life".
L’arbre de la vie | The tree of life
280cm/200cm, 7’/9′
7 canvases / 7 toiles
Peinture acrylique sur toile

Dans cette toile, nommée The Tree of Life1 (dont le titre est un clin d’oeil plus qu’une réelle référence au film du même nom), l’idée est globalement semblable à celle de Second Life. Il s’agit d’un grand arbre (la toile – ou devrais-je dire les toiles car il s’agit d’un polyptyque – est d’ailleurs également plutôt imposant2) dans lequel plusieurs Faceless Girls semblent dormir ou s’être figées pour une raison mystérieuse. Leurs corps s’emmêlent dans les branches et disparaissent en partie dans le feuillage.

Laissez-moi vous expliquer un peu l’histoire de cette toile.

Pourquoi un arbre ?

Voyez vous, il est très difficile de parler de la symbolique de l’arbre car il s’agit « d’un des thèmes symboliques les plus riches et les plus répandus ; celui également dont la bibliographie, à elle seule, formerait un livre. » Toutefois, on peut distinguer « sept interprétations principales [non exhaustives], mais qui s’articulent toutes autour de l’idée du Cosmos vivant en perpétuelle régénérescence ». C’est l’idée du cycle de la vie : nous naissons, nous vivons, nous donnons la vie et/ou nous mourons et la vie renaît de nos cendres et/ou se poursuit en une génération suivante.

C’est pourquoi l’arbre est « symbole de la vie, en perpétuelle évolution » et que ses « feuilles, surtout, évoquent un cycle » car ils s’en dépouillent et s’en recouvrent chaque année3 ; les arbres meurent et renaissent sans cesse à partir de leurs propres « restes » (les feuilles tombant au sol, se décomposant peu à peu et, de ce fait, nourrissant la terre dans laquelle les racines de l’arbre prennent place pour le nourrir à son tour).

Les Faceless Girls

Pour moi, les Faceless Girls sont un peu de ces feuilles qui tantôt disparaissent, tantôt renaissent.

Dans l’univers que j’ai imaginé, quand elles sentent leur heure arrivée, mes Faceless Girls cherchent à trouver l’endroit idéal pour « mourir ». Ici, elles grimpent dans l’arbre et attendent la mort. Puis, avec le temps, elles finissent par se fondre dans l’arbre, à ne faire plus qu’un avec lui : elles deviennent son feuillage. C’est pourquoi mon arbre a également un feuillage, d’ailleurs.

En tombant, ces feuilles nourrissent la terre qui, elle-même, nourrit les fleurs de lotus (qu’on ne voit pas ici) qui donneront un jour naissance aux prochaines Faceless Girls mais qui permettra également à d’autres arbres de pousser, constituant un nouvel endroit où les Faceless Girls pourront finir leurs jours.

C’est un cercle immuable – à moins que quelque chose vienne y mettre fin et, il faut bien avouer que les hommes y sont souvent pour beaucoup.

La sauterelle et le scarabée

Deux petits détails sont également primordiaux pour moi dans cette toile, mais je les ai volontairement voulus discrets car je crois que l’utilisation qui est faite d’internet aujourd’hui est souvent un peu trop naïve – et donc survolée – pour être bénéfique : une sauterelle ainsi qu’un scarabée apparaissent dans la partie basse du tableau, sur le tronc de l’arbre4. Une sauterelle, « image même du fléau, de la pullulation dévastatrice »5. Et un scarabée, « symbole cyclique du soleil, […] en même temps symbole de résurrection »6. A mon sens, ces deux insectes symbolisent l’homme ; fléau pour lui-même et ce qui l’entoure, mais pourtant capable jusqu’ici de se renouveler pour ne pas périr et ne pas finalement tout détruire sur son passage. Jusqu’ici…

The Tree of Life - Peinture - Painting
L’arbre de la vie | The tree of life
280cm/200cm, 7’/9′
7 canvases / 7 toiles
The Tree of Life - Peinture - Painting
L’arbre de la vie | The tree of life
280cm/200cm, 7’/9′
7 canvases / 7 toiles
Détail de The Tree of Life
Détail de The Tree of Life
Détail de The Tree of Life
Détail de The Tree of Life
Détail de The Tree of Life
Détail de The Tree of Life
Détail de The Tree of Life
Détail de The Tree of Life
Détail de The Tree of Life
Détail de The Tree of Life
Détail de The Tree of Life
Détail de The Tree of Life

1 Voir Images de cet article, L’arbre de la vie | The tree of life, 280cm/200cm (7 toiles), Peinture acrylique sur toile, 2012
2 280cm/200cm (l’ensemble se compose de 7 toiles)
3 Jean Chevalier, Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles : Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, op. cit. p.71
4 Voir Images des détails dans cet article
5 Ibid. p.983
6 Ibid. p.984

Toile : Second Life

Second Life
Peinture acrylique sur toile
50cm/61cm
Plus d’informations et vue complète sur : https://www.studinano.com/

Comme vous le savez peut-être, Second Life est, tout d’abord, le nom d’un célèbre monde virtuel en ligne massivement multi-joueurs. Un jeu vidéo célèbre pour son principe de base, censé offrir une sorte de « seconde vie » à ses joueurs. Dans cet environnement, il est donc possible de faire absolument tout ce que vous pourriez faire dans la vie réelle et plus encore. Quant à savoir où se situe l’intérêt d’un tel jeu…

Quoiqu’il en soit, étant donné que ma pratique est tournée essentiellement vers les nouvelles technologies et l’Internet, ce titre me paraissait tout à fait adapté à cette peinture.

Ici, une Faceless Girl (en savoir plus sur les Faceless Girls et dans d’autres nombreux articles de ce blog) est allongée dans l’herbe. Est-elle seulement endormie ? Peut-être est-elle morte ? Ou encore, s’agit-il d’une sorte de phénomène propre à ce qu’elle est ou d’un rituel ? Autour d’elle, ses cheveux forment une sorte de réseau étrange qui semble se mêler à la pelouse. La Faceless Girl n’est pourtant pas un être naturel ; elle est née dans un environnement virtuel, elle n’existe pas dans notre réalité. Aussi, tout ce qui l’entoure n’est pas plus tangible qu’elle. Cependant, elle se mélange à un environnement qui, comme le notre, lui est naturel. Elle s’en nourrit ou elle le nourrit. Comme tout être, elle a deux vies ; son existence et ce qui lui succède. Cette peinture évoque ces deux formes d’existence sans déterminer exactement s’il s’agit de l’une ou de l’autre. Son titre, Second Life, évoque à la fois ce phénomène de double vie mais également l’idée de la virtualité de mon personnage et de son environnement.

 

A noter également que cette toile était aussi pour moi une façon de faire référence aux préraphaélites que j’admire énormément pour leur sens des couleurs, du détail et de la mise en scène. Egalement, il faut bien le dire, parce que de nombreuses jeunes femmes aux longs cheveux blonds étaient les sujets de leurs peintures. Etant petite, je me prenais parfois à imaginer que je pouvais devenir un de ces sujets ou, plus intéressant encore, que ces femmes étaient peut-être mes ancêtres et que l’histoire de ma famille grouillait d’histoires palpitantes qu’il me plaisait d’imaginer. Cette Faceless Girl s’inspire surtout de l’Ophélie de John Everett Millais.1

 

Ophelia

 

1Ophelia, Sir John Everett Millais 1851-52, Huile sur toile, 76 x 112 cm, Londres, Tate Gallery