On a du mal à croire que Takashi Murakami, fervent défenseur de la culture populaire japonaise, ait cherché à faire entrer la culture occidentale dans l'un des temples japonais du Poku (plus d'information sur le Poku ici) qu'est le quartier Akihabara de Tokyo. Il semblerait au contraire que, pour une fois, ce soit la culture nippone qui ait eu raison de la culture occidentale : il transforme ainsi Kirsten Dunst, célèbre actrice américaine, en une sorte de Sailor Moon, l'un des personnages féminins les plus célèbres du manga et de l'anime.
Le cosplay (contraction des termes "costume" et "playing", fait de se déguiser en personnage de manga, anime ou encore jeu vidéo) est une coutume populaire typiquement japonaise très courante dans l'archipel et, en particulier, dans des quartiers tels que Akihabara. Elle a également tendance à envahir l'Europe et les USA au moment de festivals (par exemple, la Japan Expo de Paris) consacrés à la culture japonaise et, plus particulièrement, aux manga et animes.
De plus, le costume de sailor fuku (marin) qu'elle porte, avec plus ou moins de transformations par rapport à l'original, étant donné qu'il s'agit d'un cosplay, est celui que portent encore de nombreuses écolières japonaises. Cependant, cette pratique est en passe de disparaître au profit d'uniformes plus occidentaux, comme en Angleterre, par exemple.
On peut également souligner le fait que, selon ses propres dires, la jeune actrice soit une fan de manga et, plus particulièrement, justement, de Sailor Moon. Le choix de cette actrice pourrait, par conséquent, être en lien avec cet intérêt de l'actrice pour la culture pop nippone. Murakami démontre, ainsi, que les américains, maîtres inconstestés de l'acculturation mondiale, peuvent succomber à une autre forme de culture que la leur ; celle du Japon contemporain et que celle culture japonaise possède, donc, la capacité d'acculturer, elle aussi, faisant perdre ce monopole à la première puissance mondiale, jusqu'alors toute puissante en ce domaine.
Une façon pour Murakami de bousculer l'idée reçue selon laquelle une seule et unique culture mondiale est possible et existe, et de remettre en cause l'américanisme à outrance auquel aucun pays au monde ne peut se vanter d'échapper.