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Theo Jansen : l’artiste qui crée de nouvelles formes de vie

Theo Jansen, Animaris Currens, 1993. © ADAGP, Paris 2014
Theo Jansen, Animaris Currens, 1993. © ADAGP, Paris 2014

Depuis le 18 février et jusqu’au 17 mai 2015, le Palais de Tokyo (Paris) accueille des oeuvres de l’artiste Theo Jansen.

Photo de Theo Jansen.
Photo de Theo Jansen.

Pour la petite histoire, il y a quelques semaines, j’avais partagé par hasard une vidéo d’une de ses œuvres sur mon mur Facebook et elle avait déclenché un vif intérêt auprès de mes amis. C’est pourquoi je vous parle de cet artiste aujourd’hui : j’avais promis de me renseigner à son sujet car je ne le connaissais pas du tout. Et quel hasard, donc, cette exposition débarque !

Theo Jansen vit et travaille à La Haye (Pays-Bas) et c’est là qu’il développe… les « Strandbeasts » ou « Strandbeests » (ou « Créatures de la plage » ). Les quoi, me direz-vous ? Les Strandbeasts sont les étranges et fascinantes créations de l’artiste. Des créatures construites à partir de tubes d’isolation électrique ou de tiges de bambou, de serre-câbles, de voiles et qui sont capables de se déplacer grâce au vent. Attention, nous sommes loin de parler de cerf-volant ou de char à voile ! Les créatures de l’artiste ont souvent de multiples pattes, elles ressemblent à de gigantesques insectes et quand elles se déplacent, cela devient vraiment incroyable car la complexité de leurs mouvements est clairement visible mais d’un grand naturel. On croirait vraiment voir bouger des êtres vivants.

Tous les étés, Theo Janson transforme ainsi la plage de Scheveningen en laissant ses monstres s’y promener. Voici une compilation de ce que cela peut donner (il s’agit de la fameuse vidéo que j’avais partagée et qui a tant fasciné mes amis) :

Le résultat est des plus surprenants ! Il a quelque chose de magique.

Je vous invite d’ailleurs à regarder les photos de ses œuvres, que je regroupe ci-dessous. Vous constaterez aisément que les Strandbeasts n’ont rien de machines ultra-sophistiquées. Il ne s’agit pas de robotique, ici. La mécanique repose sur des principes naturels et les matériaux utilisés par l’artiste n’ont rien de particulièrement nobles. Voilà presque des géants de papier, comme le chantait l’artiste, et c’est d’autant plus spectaculaire !

Pourtant, les oeuvres de l’artiste étaient déjà de passage à Paris du 8 avril 2014 au 4 janvier 2015, dans l’exposition de la Cité des Sciences « Art Robotique ». Alors, robot ou pas robot ?

Il ne s’agit pas d’un art robotique mais d’un art cinétique !

Pause précision : L’art cinétique, qu’est-ce que c’est ? Depuis les années 1960, l’art cinétique désigne des œuvres qui contiennent des parties en mouvement. Le mouvement peut être produit par le vent, le soleil, un moteur ou le spectateur. L’art cinétique englobe une grande variété de techniques et de styles qui peuvent se mêler les unes aux autres.
Un des artistes les plus connus à proposer un art cinétique est Alexander Calder. Ce dernier réalise des mobiles de fils et de pièces métalliques. Une de ces œuvres est actuellement installée devant le Centre Pompidou de Paris. C’est aussi près du même musée que se trouve une des oeuvres d’art cinétique les plus célèbres : la Fontaine Stravinsky de Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle. Mais on peut également citer Victor Vasarely et ses illusions d’optiques colorées et géométriques. Ce qui démontre à quel point l’art cinétique peut prendre des formes diverses et variées.

Quelques oeuvres d’Alexander Calder :


Quelques oeuvres de Victor Vasarely :

Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle, Fontaine Stravinsky, ou fontaine des Automates, 1983 Près du Centre George Pompidou, Paris
Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle, Fontaine Stravinsky, ou fontaine des Automates, 1983
Près du Centre George Pompidou, Paris

Pour en revenir à Theo Jansen, voici ce que nous explique le site de la Cité des Sciences, dévoilant qu’une partie du travail de l’artiste se déroule d’abord sur ordinateur :

guillemet« Dépourvues de moteurs, de capteurs et de toute autre technologie, elles n’ont besoin pour marcher que du vent et du sable humide de la côte néerlandaise.
Issues d’un procédé combinant hybridation et « évolution darwinienne », elles naissent sous la forme d’un algorithme, puis d’une simulation sur ordinateur qui les met en compétition, comme des organismes vivants artificiels. Les plus rapides prendront ensuite vie physiquement, en trois dimensions, et les plus performantes transmettront leur « ADN » (longueur et disposition des tubes) aux générations suivantes. »

Source : Cité des Sciences et de l’Industrie

C’est une sorte de nouvelle espèce que Theo Jansen crée peu à peu, en jouant à sa façon le rôle de Mère Nature. La création de chacune de ses créatures dépendant directement de ce qu’elle héritera ou non des précédentes générations. Plusieurs « espèces » de Strandbeasts ont déjà été développées par l’artiste à partir de cette procédure et chacune possède des caractéristiques propres : nous avons par exemple Animaris Currens Ventosa, Animaris Umerus ou encore Animaris Ondula. Autant de noms qui rappellent les appellations latines de nombre d’espèces bien « réelles » et bien « naturelles ». (Si cela vous intéresse, le jeu Spore qu’Electronic Arts avait développé il y a quelques années reposait sur un principe semblable : « De la forme de vie la plus primitive jusqu’au plus haut niveau d’existence intergalactique, contrôlez la vie elle-même dans Spore » disait le speech du jeu.)

L’artiste explique volontiers que ses créatures ont vocation à devenir autonomes : elles vivront sur les plages, explique-t-il, et se nourriront du vent. Rêve ou réalité ? L’artiste pense-t-il vraiment réussir à atteindre un tel but ? Seul l’avenir nous le dira. Certaines espèces développées jusqu’ici sont déjà capables de stocker le vent dans… des bouteilles de limonade placées dans leur armature ! Cela leur permet notamment de ne pas se noyer (et oui, c’est ce qui arrive quand la marée monte et que ces pauvres bestioles n’ont pas le temps de fuir).

Pour les plus curieux, voici une seconde vidéo dans laquelle Theo Jansen lui-même parle de ses créatures :

Notons quand même que Theo Jansen a fait des études de physique avant d’embrasser une carrière d’artiste. Ceci explique sans doute cela ! Et cela nous permet de constater à quel point la science peut être une source d’inspiration artistique et créative.

Vue de l’exposition « Le Bord des Mondes », Palais de Tokyo, 2015.  Photo : André Morin.  Theo Jansen, Animaris Umerus, 2010.  Courtesy de l'artiste. ADAGP, Paris 2015.
Vue de l’exposition « Le Bord des Mondes », Palais de Tokyo, 2015.
Photo : André Morin.
Theo Jansen, Animaris Umerus, 2010.
Courtesy de l’artiste. ADAGP, Paris 2015.
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Gros plan sur les tubes qui forment le squelette des créatures.

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Source :
Site officiel de Theo Jansen
Palais de Tokyo, Theo Jansen dans l’exposition « Le bord des Mondes », Paris, 2015

Cité de la Science et de l’Industrie, Theo Jansen dans l’exposition « Art robotique », Paris, 2014-2015
Centre Pompidou, Dossier pédagogique sur l’Art Cinétique
« Ces formidables créatures cinétiques se déplacent de façon autonome à la seule force des vents »


Si cet article vous a plu (ou pas !), n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous ! Aimeriez-vous croiser ces créatures, sur une plage ? Seriez-vous un peu effrayés, comme la femme que l’on aperçoit au début de la vidéo ?

500 ans de portraits de femmes dans l’art occidental


Visionner sur Youtube | Version HD sur Vimeo

Ca n’est pas la première fois que je vous parle d’une vidéo mettant en scène de nombreuses grandes œuvres de l’art occidental de façon originale. C’était déjà le cas dans l’article où je vous parlais de peintures de grands maîtres qui semblaient prendre vie.

Un peu plus ancienne (2007), la vidéo que je tiens à vous présenter aujourd’hui n’en est pas moins surprenante et tout à fait fascinante à regarder. Elle met en scène uniquement des portraits de femmes. Cinq cents, pour être exacte. Qui datent de la seconde moitié du XIIe siècle à 1946.

A travers un procédé de morphing, les visages se succèdent avec une fluidité étonnante. On se rend alors compte de la ressemblance entre certains visages, mais aussi de l’évolution des modes et, par conséquent, des critères de beauté. La belle femme du Moyen-Age n’est pas celle de la Renaissance qui n’est pas celle du début du XXe siècle. Et pourtant, à les voir ainsi se succéder, tous ces portraits ont quelque chose d’ensorcelant ; ces femmes, malgré leurs différences qui ne sont finalement que détails, ne semblent finalement former qu’une seule et même entité. Comme un modèle immuable, une muse éternelle. La Femme avec un fuckin’ grand F. (évitez de répéter plusieurs fois de suite cette phrase à haute voix)

Loin de moi l’idée de faire de cet article un plaidoyer en faveur de la féminité et plus encore de bercer dans le féminisme (pas trop mon genre, je dois bien l’admettre) mais c’est pourtant bien la Femme, qui qu’elle soit, quels que soient ses défauts ou ses qualités, ses origines, son rang,… dont cette vidéo trace le portrait, à mon sens.

Je tenais seulement à exprimer ici à quel point je trouve assez remarquable de voir comme ces oeuvres se dressent au-dessus de leurs particularités (qui font également leur beauté propre !) pour ne former plus qu’une. Cette vidéo est finalement une œuvre, elle aussi, en réussissant à mettre ainsi bout à bout toutes ces peintures.

Une oeuvre qui est celle de Philip Scott Johnson (dont vous pouvez découvrir d’autres vidéos sur Youtube, notamment) qui a usé du logiciel Abrosoft Fantamorph pour parvenir à ses fins.

Vous pourrez trouver ici la liste de l’ensemble des oeuvres apparaissant dans la vidéo : http://www.maysstuff.com/womenid.htm
Voici aussi celles que je préfère :

Hypocentre de Claire & Max

hypocentre -short film- from Claire&Max on Vimeo.

Réalisée par deux français, Claire & Max, le projet vidéo Hypocentre nous donne à voir un Paris vide de toute vie humaine.
Ce court métrage est ponctué de citations du physicien Stephen Hawking. Le tout semble nous laisser imaginer que la ville lumière a été abandonnée et que les hommes ont quitté la Terre pour l’Espace.
Pourquoi ? Comment ? Quand ? Les réponses restent en suspend car tel n’est pas le but de cette vidéo. Toutefois, le message est clairement écologiste comme en témoignent les deux artistes sur leur site : http://menilmonde.com/projet-hypocentre/
Quoiqu’il en soit, résultat est impressionnant mais n’est pas sans donner la chaire de poule. On se rend bien compte, alors, que Paris, comme toutes les villes du monde, est un lieu de vie. Sans cela, elle en devient inquiétante d’étrangeté.
Découvrez la vidéo ici : http://vimeo.com/74857458

 

Rino Stefano Tagliafierro : Des peintures de Grands Maîtres prennent vie en vidéo

Je vous invite à découvrir une vidéo d’une dizaine de minutes, vraiment troublante, réalisée par le vidéaste italien Rino Stefano Tagliafierro.

La compilation qu’il livre donne à voir 100 chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art de manière totalement inédite car mouvante. En effet, l’artiste a animé les décors et les personnages des tableaux choisis de telle façon qu’ils nous apparaissent tout-à-coup empreint d’une vie nouvelle. L’effet est saisissant ! On se croirait vraiment, parfois, au coeur d’une forêt, au bord d’un lac, face à un ange troublant ou une femme au regard étonnement vivant. Parmi les oeuvres choisies, de grands noms : John Everett Millais, Rembrandt, Gustave Doré, Le Caravage… Je vous laisse découvrir cette vidéo hypothétique, étonnement déstressante. Et j’attends vos réactions à son sujet !

Allez jusqu’au bout de la vidéo car vous verrez que sa construction est très claire : Rino Stefano Tagliafierro décrit, à travers le choix des peintures et leur succession, les différentes émotions de la vie par étape, de l’innocence de l’enfance à la mort, en passant par l’amour. Si la vidéo semble douce, au début, la fin est beaucoup plus dérangeante, inquiétante et déstabilisante.

Ainsi, Rino Stefano Tagliafierro sous-titre sa vidéo : « Un chemin de soupirs à travers les émotions de la vie, et un hommage à l’art et à sa beauté désarmante. »

Bon visionnage !

La vidéo de Rino Stefano Tagliafierro :

B E A U T Y – dir. Rino Stefano Tagliafierro from Rino Stefano Tagliafierro on Vimeo.

Quelques gifs animés issus de la vidéo de Rino Stefano Tagliafierro :

Voici une petite série de gifs animés que j’ai pu trouver et qui sont ni plus ni moins que des extraits de la vidéo de Rino Stefano Tagliafierro.  Grâce à eux, j’ai pu retrouver les sources des différents tableaux visibles dans la vidéo : vous pouvez ainsi voir les titres des différentes toiles, qui les a peintes, où elles sont exposées, etc.

Evidemment, je n’ai pas pu faire ça pour toutes les peintures de la vidéo car ça aurait été particulièrement fastidieux !

La liste complète se trouve, en tout cas, en bas de cet article.

Et si vous aimez voir ainsi des peintures en vidéo comme ici, je vous conseille aussi d’aller jeter un oeil à cet autre article : 500 ans de portraits de femmes dans l’art occidental.

Le Caravage, Judith et Holopherne
Le Caravage (Michelangelo Merisi da Caravaggio) – Judith et Holopherne ou Judith décapitant Holopherne (Giuditta e Oloferne)
1598, Huile sur toile, 145 cm × 195 cm
Marcus Stone, Loves Daydream End
Marcus Stone – Loves Daydream End
1880
Rembrandt - Leçon d'anatomie du docteur Tulp
Rembrandt – Leçon d’anatomie du docteur Tulp (Lezione di anatomia del dottor Tulp)
1632, Huile sur toile, 169,5 × 216,5 cm
William Adolphe Bouguereau – Eventail naturel - Jeune fille et enfant
William Adolphe Bouguereau – Eventail naturel – Jeune fille et enfant (Nature’s Fan – Girl with a Child)
107cm x 122cm, Huile sur toile, 1881
Caspar David Friedrich - L'Abbaye dans une forêt de chênes
Caspar David Friedrich – L’Abbaye dans une forêt de chênes (Abtei im eichwald)
1809-1810, Huile sur toile, 110 cm x 171 cm

 

La liste des tableaux utilisés :

  • Asher Brown Durand – The Catskill Valley‬
  • Thomas Hill – Emerald Bay, Lake Tahoe
  • Albert Bierstadt – Among the Sierra Nevada Mountains
  • Ivan Shishkin – Forest edge
  • James Sant – Frau und Tochter‬
  • William Adolphe Bouguereau – L’Innocence
  • William Adolphe Bouguereau – Song of the Angels
  • Ivan Shishkin – Bach im Birkenwald
  • William Adolphe Bouguereau – Le Baiser
  • William Adolphe Bouguereau – Nature’s Fan- Girl with a Child
  • William Adolphe Bouguereau – The Motherland
  • Ivan Shishkin – Morning in a Pine Forest
  • William Adolphe Bouguereau – The Nut Gatherers
  • William Adolphe Bouguereau – Two Sisters
  • William Adolphe Bouguereau – Not too Much to Carry
  • Thomas Cole – The Course of Empire : Desolation
  • Martinus Rørbye – Entrance to an Inn in the Praestegarden at Hillested
  • William Adolphe Bouguereau – Sewing
  • William Adolphe Bouguereau – The Difficult Lesson
  • William Adolphe Bouguereau – The Curtsey
  • William Adolphe Bouguereau – Little Girl with a Bouquet
  • Claude Lorrain – Pastoral Landscape
  • William Adolphe Bouguereau – Cupidon
  • William Adolphe Bouguereau – Admiration
  • William Adolphe Bouguereau – A Young Girl Defending Herself Against Eros
  • William Adolphe Bouguereau – Dawn
  • William Adolphe Bouguereau – L’Amour et Psych
  • William Adolphe Bouguereau – Spring Breeze
  • William Adolphe Bouguereau – The Invation
  • William Adolphe Bouguereau – Nymphs and Satyr
  • William Adolphe Bouguereau – The Youth of Bacchus
  • William Adolphe Bouguereau – The Birth of Venus
  • William Adolphe Bouguereau – The Nymphaeum
  • Gioacchino Pagliei – Le Naiadi
  • Luis Ricardo Falero – Faust’s Dream
  • Luis Ricardo Falero – Reclining Nude
  • Jules Joseph Lefebvre – La Cigale
  • John William Godward – Tarot of Delphi
  • Jan van Huysum – Bouquet of Flowers in an Urn
  • Adrien Henri Tanoux – Salammbo
  • Guillaume Seignac – Reclining Nude
  • Tiziano – Venere di Urbino
  • Louis Jean François Lagrenée – Amor and Psyche
  • Correggio – Giove e Io
  • François Gérard – Psyché et l’Amour
  • John William Godward – Contemplatio
  • John William Godward – Far Away Thought
  • John William Godward – An Auburn Beauty
  • William Adolphe Bouguereau – Flora And Zephy
  • Louis Jean François Lagrenée – Amor and Psyche
  • Fritz Zuber-Bühle – A Reclining Beauty
  • Paul Peel – The Rest
  • Guillaume Seignac – L’Abandon
  • Victor Karlovich Shtemberg – Nu à la peau de bete
  • Pierre Auguste Cot – Portrait Of Young Woman
  • Ivan Shishkin – Mast Tree Grove
  • Ivan Shishkin – Rain in an oak forest
  • William Adolphe Bouguereau – Biblis
  • William Adolphe Bouguereau – Elegy
  • Marcus Stone – Loves Daydream End
  • William Adolphe Bouguereau – Head Of A Young Girl
  • Hugues Merle – Mary Magdalene in the Cave
  • Andrea Vaccaro – Sant’Agata
  • Jacques-Luois David – Accademia (o Patroclo)
  • Michelangelo Merisi da Caravaggio – San Giovanni Battista
  • Roberto Ferri – In Nomine Deus
  • Michelangelo Merisi da Caravaggio – Cristo alla colonna
  • Michelangelo Merisi da Caravaggio – Incoronazione di spine
  • Paul Delaroche – L’Exécution de lady Jane Grey en la tour de Londres, l’an 1554
  • Michelangelo Merisi da Caravaggio – Decollazione di San Giovanni Battista
  • Michelangelo Merisi da Caravaggio – Sacrificio di Isacco
  • Guido Reni – Davide e Golia
  • Michelangelo Merisi da Caravaggio – Giuditta e Oloferne
  • Michelangelo Merisi da Caravaggio – Davide e Golia
  • Michelangelo Merisi da Caravaggio – Salomè con la testa del Battista
  • Michelangelo Merisi da Caravaggio – Davide con la testa di Golia
  • Jakub Schikaneder – All Soul’s Day
  • Michelangelo Merisi da Caravaggio – San Gerolamo scrivente
  • Guido Reni – San Gerolamo
  • Pieter Claesz – Vanitas
  • Gabriel von Max – The Ecstatic Virgin Anna Katharina Emmerich
  • William Adolphe Bouguereau – Portrait of Miss Elizabeth Gardner
  • Jan Lievens – A young girl
  • Johannes Vermeer – Portrait of a Young Girl
  • Luis Ricardo Falero – Moonlit Beauties
  • Joseph Rebell – Burrasca al chiaro di luna nel golfo di Napoli
  • Luis Ricardo Falero – Witches going to their Sabbath
  • William Adolphe Bouguereau – Dante And Virgil In Hell
  • Théodore Géricault – Cheval arabe gris-blanc
  • Peter Paul Rubens – Satiro
  • Felice Boselli – Skinned Head of a Young Bull
  • Gabriel Cornelius von Max – Monkeys as Judges of Art
  • Michelangelo Merisi da Caravaggio – Medusa
  • Luca Giordano – San Michele
  • Théodore Géricault – Study of Feet and Hands
  • Peter Paul Rubens – Saturn Devouring His Son
  • Ilya Repin – Ivan il Terribile e suo figlio Ivan
  • Franz von Stuck – Lucifero Moderno
  • Gustave Doré – Enigma
  • Arnold Böcklin – Die Toteninsel (III)
  • Sophie Gengembre Anderson – Elaine
  • John Everett Millais – Ophelia
  • Paul Delaroche – Jeune Martyre
  • Herbert Draper – The Lament for Icarus
  • Martin Johnson Heade – Twilight on the St. Johns River
  • Gabriel Cornelius von Max – Der Anatom
  • Enrique Simonet – Anatomía del corazón
  • Thomas Eakins – Portrait of Dr. Samuel D. Gross (The Gross Clinic)
  • Rembrandt – Lezione di anatomia del dottor Tulp
  • Peter Paul Rubens – Die Beweinung Christi
  • Paul Hippolyte Delaroche – Die Frau des Künstlers Louise Vernet auf ihrem Totenbett
  • Elizabeth Jane Gardner Bouguereau – Too Imprudent
  • William-Adolphe Bouguereau – The Prayer
  • Michelangelo Merisi da Caravaggio – Amorino dormiente
  • Augustin Théodule Ribot – St. Vincent (of Saragossa)
  • Caspar David Friedrich – Abtei im eichwald

Source :
Konbini
CG Explorer

Ma Ballade de l’Impossible : Dancetaria

Parmi les choses qu’il y a à savoir de moi, c’est que je suis fan du groupe Indochine. Très fan.

Et en ce (sur)lendemain de concert, j’ai envie de ressortir de vieux dossiers. En l’occurrence, j’ai envie de profiter de cet article pour vous parler d’une vidéo que j’ai réalisé. Elle se base sur la chanson Dancetaria.

Cette vidéo a été réalisée dans le cadre de ma première année de Licence (2009-2010). Elle est la première partie d’un triptyque . Pour faire simple, c’est-à-dire que j’ai réalisé deux autres vidéos qui « fonctionnent » avec elle pour former un seul et même ensemble qui est, au final, un autoportrait. Ces trois vidéos forment Ma Ballade de l’Impossible (ce nom s’inspire du roman du même nom, de Haruki Murakami, cliquez sur le lien pour voir les autres vidéos composant ce triptyque).

J’ai décidé d’utiliser la technique du stop motion pour créer les différentes animations. Formant une partie d’une sorte d’autoportrait, cette vidéo comporte de nombreux clins d’oeil à mon passé, à ce que j’aime, à ce que je fais, à ce qui m’effraie etc. Par exemple, lorsque la petite télévision apparaît dans le coin gauche de l’écran, elle projette certains de mes tableaux préférés (La vie, de Picasso – L’école d’Athènes, de Raphaël – La cité imaginaire, Anonyme, entre autres). Le damier au sol évoque la peinture classique (durant la Renaissance, représenter un sol en damier permettait au peintre de montrer sa capacité à utiliser la perspective).

Je voulais que mon personnage ressemble à un pantin, à une marionnette. En désarticulant les mouvements, c’est le sentiment que je voulais créer.
La symbolique de cet objet très ancien, m’est importante. La marionnette est utilisée pour raconter des histoires. On la considère souvent comme un objet destiné aux enfants mais elle a souvent servi dans un but satirique. Les spectacles de marionnettes peuvent s’adresser à tous. Un pantin peut aussi être une image de soi, que l’on utilise pour dire des choses qu’on ne dirait pas forcément sans son aide. Pourtant, dire de quelqu’un qu’il est une marionnette est péjoratif : c’est l’idée que quelqu’un tire les ficelles de notre vie, que nous ne sommes pas maître de notre destin. C’est un peu le sentiment que j’ai parfois. C’est le sentiment que j’avais, en tout cas, quand j’ai réalisé Dancetaria.

La question de l’alter-ego occupe également une place importante dans cette réalisation. Depuis toute petite, la création de ces « autres moi » occupe mon temps. Au fur et à mesure, je les ai développés. Certains, comme les jumelles que l’on peut retrouver dans certains de mes travaux, comptent parmi les plus importants. Ici, je les évoque.

Je tenais également à évoquer Alice au pays des Merveilles et l’idée du rêve-éveillé, du rêve-cauchemar, du rêve-fou. Il était important pour moi que se dégage de cette vidéo, une impression d’inquiétante-étrangeté.

Le choix de Dancetaria s’est naturellement imposé à moi. Elle commence comme une douce boite à musique puis l’ensemble s’étoffe peu à peu. A la base, ce morceau est long d’environ sept minutes mais je l’ai volontairement coupé. A cet instant précis, la coupure donne au morceau un sentiment d’inachevé. C’est l’état d’esprit dans lequel je me trouvais au moment de la réalisation de cette vidéo.