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Toile : Second Life

Second Life
Peinture acrylique sur toile
50cm/61cm
Plus d’informations et vue complète sur : https://www.studinano.com/

Comme vous le savez peut-être, Second Life est, tout d’abord, le nom d’un célèbre monde virtuel en ligne massivement multi-joueurs. Un jeu vidéo célèbre pour son principe de base, censé offrir une sorte de « seconde vie » à ses joueurs. Dans cet environnement, il est donc possible de faire absolument tout ce que vous pourriez faire dans la vie réelle et plus encore. Quant à savoir où se situe l’intérêt d’un tel jeu…

Quoiqu’il en soit, étant donné que ma pratique est tournée essentiellement vers les nouvelles technologies et l’Internet, ce titre me paraissait tout à fait adapté à cette peinture.

Ici, une Faceless Girl (en savoir plus sur les Faceless Girls et dans d’autres nombreux articles de ce blog) est allongée dans l’herbe. Est-elle seulement endormie ? Peut-être est-elle morte ? Ou encore, s’agit-il d’une sorte de phénomène propre à ce qu’elle est ou d’un rituel ? Autour d’elle, ses cheveux forment une sorte de réseau étrange qui semble se mêler à la pelouse. La Faceless Girl n’est pourtant pas un être naturel ; elle est née dans un environnement virtuel, elle n’existe pas dans notre réalité. Aussi, tout ce qui l’entoure n’est pas plus tangible qu’elle. Cependant, elle se mélange à un environnement qui, comme le notre, lui est naturel. Elle s’en nourrit ou elle le nourrit. Comme tout être, elle a deux vies ; son existence et ce qui lui succède. Cette peinture évoque ces deux formes d’existence sans déterminer exactement s’il s’agit de l’une ou de l’autre. Son titre, Second Life, évoque à la fois ce phénomène de double vie mais également l’idée de la virtualité de mon personnage et de son environnement.

 

A noter également que cette toile était aussi pour moi une façon de faire référence aux préraphaélites que j’admire énormément pour leur sens des couleurs, du détail et de la mise en scène. Egalement, il faut bien le dire, parce que de nombreuses jeunes femmes aux longs cheveux blonds étaient les sujets de leurs peintures. Etant petite, je me prenais parfois à imaginer que je pouvais devenir un de ces sujets ou, plus intéressant encore, que ces femmes étaient peut-être mes ancêtres et que l’histoire de ma famille grouillait d’histoires palpitantes qu’il me plaisait d’imaginer. Cette Faceless Girl s’inspire surtout de l’Ophélie de John Everett Millais.1

 

Ophelia

 

1Ophelia, Sir John Everett Millais 1851-52, Huile sur toile, 76 x 112 cm, Londres, Tate Gallery

Les Autarkëia

Aujourd’hui, laissez-moi vous présenter les Autarkëia.

Leur nom provient du mot « autarcie » car ces humanoïdes possèdent des caractéristiques physiques qui leur permettent de vivre sans aucune aide particulière du monde extérieur. Ils réutilisent leurs ressources de base en continu ; air, besoins nutritionnels… Ce qui a été introduit un jour dans leur système le reste à jamais tant que la boucle qui sert de circuit de transport à ces éléments vitaux ne se brise pas. Ils ne sont ni homme, ni femme, bien que leur corps puisse être plus ou moins féminin ou masculin, selon leur naissance. Leur reproduction est donc un mystère mais certains disent qu’ils naissent au loin, d’abord dans le sous-sol des forêts reculées puis à l’air libre, dans celles-ci. Leur masque, semble-t-il, ne leur est donné que plus tard mais, du fait de la méconnaissance qui entoure le lieu de leur création, personne ne sait quel visage (ou non-visage) peut bien se cacher dessous.

Les Autarkëia évoluent dans le même univers virtuel que les Faceless Girls. Ils leur ressemblent, par certains aspects. Nul ne sait si les Faceless Girls étaient là avant les Autarkëia ou l’inverse. Ainsi, impossible de savoir qui a bien pu créer ces personnages à l’allure pour le moins robotique (bien que certains d’entre eux possèdent plus de caractéristiques robotiques que d’autres, d’ailleurs, qui peuvent paraître beaucoup plus humains). Quoi qu’il en soit, il semble que les Autarkëia n’aient pas de volonté propre. Ils effectuent inlassablement les mêmes tâches. Ils sont très à cheval sur les règles, quand bien même celles-ci seraient pour le moins étranges ou farfelues. Ainsi, si un Autarkëia pense qu’il doit se mettre tout-à-coup à danser des heures durant, il le fera sans jamais se poser de questions.

Au sein du monde qu’ils partagent avec les Faceless Girls, les Autarkëia ont un rôle obscur mais il semble bien qu’ils soient des sortes de gardiens, immuables, sources et gardiens de bien des souvenirs et des secrets. Les Autarkëia veillent au bon déroulement des choses, à ce que les règles soient respectées pour que l’équilibre ne soit pas dérangé. Si une Faceless Girl ou un autre personnage de ce monde se mettait, soudain, à ne pas tourner rond, ils seraient les premiers à s’en apercevoir et feraient en sorte que les choses rentrent dans l’ordre. Les Autarkëia, les rares fois où ils parlent, ont d’ailleurs pour habitude de dire « Nous ne nous appartenons pas. Nous sommes ce que nous devons être. »
An Autarkëia
50cm/61cm
Peinture acrylique sur toile

An Autarkëia
Dessin, encre et aquarelle sur papier canson

Rodney Matthews : entre Fantasy et Science-Fiction

Illustration de Rodney Matthews.
Illustration de Rodney Matthews.
Qui est Rodney Matthews ?

Cette illustration est l’une de celles de Rodney Matthews. Et vous allez sûrement me dire que c’est bien beau mais vous avez vu ce genre de dessin des milliers de fois sur DeviantArt et autres plateformes de partage de dessins, en particulier depuis que tout le monde a sa tablette graphique…

Et ce serait vrai.
Si ce dessin ne datait pas en fait de 1986 et que Rodney Matthews n’était pas l’un des plus célèbres créateurs d’illustrations de science fiction et de fantasy au monde. (Rien que ça, oui.)

J’admire énormément son style, son sens du détail et ses compositions magiques. Ses œuvres vendent du rêve ! C’est pourquoi je voulais les partager avec vous aujourd’hui.

Le travail de Rodney Matthews

Rodney Matthews a notamment illustré Alice au pays des Merveilles (et vous le savez si vous passez de temps en temps sur Studinano : j’adore Alice au pays des Merveilles et ce livre inspire de nombreux de mes travaux, comme ma série de dessins « Who is the Mad Hatter ? ») de façon très réussie. Mais on lui doit également les illustrations de nombreux autres livres de fantasy et de science-fiction ainsi que plein de pochettes d’albums (pour le groupe Scorpions notamment mais aussi les Rolling Stones plus récemment). Vous reconnaîtrez forcément des univers que vous connaissez déjà dans ses illustrations : ceux de Tolkien (on reconnaît notamment ses Ents sur certains dessins) ou du Magicien d’Oz, par exemple. C’est là qu’on se rend compte qu’ils sont entrés dans notre culture collective !

Je vous invite à découvrir une partie de ses œuvres ci-dessous. N’hésitez pas à me dire lesquelles vous préférez en commentaire !

Sélection d’illustrations de Rodney Matthews  :

Site officiel de Rodney Matthews : https://www.rodneymatthewsstudios.com/

Nid de pensées : Solitude

Nid de pensées : Solitude
Nid de pensées : Solitude
Autoportrait, Peinture acrylique sur toile – 80cm/60cm

Un proverbe dit : « La solitude est le nid des pensées. »
C’est de là que provient le nom de cette toile. La solitude pousse à penser, à réfléchir, à se tourner vers soi-même pour décortiquer la moindre petite chose et elle peut rendre fou. C’est pourquoi nous la fuyons, plus ou moins consciemment, selon moi. Je constate, malgré tout, que c’est souvent grâce à elle que je développe le plus mon imaginaire. Les idées fusent, dans les moments de solitude. Bonnes et mauvaises. Elle m’est, à la foi, tout à fait indispensable et a souvent été destructrice.

C’est donc une toile très personnelle. Un autoportrait, tout d’abord, bordé de symboles. L’ancolie et la dissimulation du regard sous un fourmillement d’idées. La couleur se mêlant au noir. Le mouvement de la chevelure, à la fois souple et contaminateur, ne laissant paraître, finalement, que peu d’éléments du portrait.

J’ai beaucoup de mal à parler de cette peinture , finalement :)

Présentation de mon installation : Triptyque des Faceless Girls

Triptyque des Faceless Girls
Triptyque des Faceless Girls Peinture acrylique, craies grasses, encre sur toile et plexiglas laqué de paillettes – L’ensemble : environ 300 cm x 150 cm

Cet ensemble de peintures a été réalisé afin d’être présenté dans le cadre d’un atelier pour ma licence en Arts Plastiques. Lors de leur exposition, ces peintures se trouvaient sous des plaques de plexiglas sur lesquelles était peint un réseau en forme de rosace. Le tout était surplombé d’une sphère piquante multicolore, représentant le noyau central du travail.

Je n’ai, malheureusement, que des photo de piètre qualité de l’installation (réalisée avec les moyens du bord, aussi bien que possible, au sein de mon UFR, avec l’aide précieuse de deux compères que je remercie encore une fois).

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Les réseaux que je dessine me permettent de symboliser l’idée de hiérarchisation, de déploiement, d’expansion. Ils sont la représentation du « village global » qu’est internet : ils forment une sorte de toile (« web » en anglais).
Leur forme peut également évoqué le tracé d’un atome. Un tracé volontairement complexifié, exagéré : la matière se désintégrant pour devenir virtuelle.

Mes personnages sans visage, eux, sont un peu la personnification de mon mal être face à ce réseau grandissant. Le fait d’être anonyme, inconnu et, finalement, identique à tout autre me déplaît et, en même temps, j’en use, comme n’importe quel internaute, pour pouvoir exister sur le web sans m’y noyer. Mais au final, je me sens parfois perdue dans un flot incontrôlable d’évènements, d’obligations, de prétendus droits, d’informations, de connaissances, de personnes…
Le visage de mon personnage, qui apparaît en fond de ma première toile, se mue en une espèce de déferlante colorée dans la dernière peinture. Le calme devient agitation. L’endroit devient l’envers, la chute.

Dans l’univers que j’ai créé, les Faceless Girls sont des êtres virtuels, elles appartiennent à l’internet, sont nées à l’intérieur de lui. Elles sont également mes avatars ; elles représentent mon « identité virtuelle ».

La façon dont j’ai choisi de présenter ces toiles n’est pas non plus anodine. Toute mon installation a été pensée pour donner du sens à l’ensemble du travail. Tout est lié.
Ainsi, le triptyque évoque la religion catholique (trois parties : le Père, le Fils, le Saint-Esprit). Je ne suis pas croyante mais cette religion a donné les bases de la société dans laquelle j’évolue chaque jour. Elle a des répercutions sur ce que je suis parce qu’elle a marqué l’histoire de mon pays, de ma famille. Consciemment ou non, mon éducation est ce qu’elle est grâce ou à cause de l’héritage laissé sur mon environnement par la religion chrétienne.
Mon propos n’est cependant pas religieux. J’ai choisi cette organisation tripartite parce que je voulais montrer qu’une nouvelle sorte de pouvoir était en train de naître avec le développement d’internet et des nouvelles technologies.
« Dieu est mort » disait Nietzsche, mais nombre de faits, depuis, tendent à montrer que nous l’avons sans doute remplacé par de nouvelles « croyances », de nouveaux « dogmes », de nouvelles « divinités ». Par exemple, quand je vois avec quelle ferveur est accueilli chaque nouveau produit Apple et comment était quasiment vénéré Steve Jobs, je ne peux qu’établir un parallèle : les nouveaux « dieux » sont là, d’une certaine façon.

J’avais également évoqué cette idée à travers un de mes dessins, intitulé « Nouvelle Eve ». La référence à Apple y est beaucoup plus évidente, je dois bien l’avouer. Encore que la pomme soit tenue par une androïde (« android » en anglais, en référence au système d’exploitation de Google).

Nouvelle Eve, Crayon de bois et acrylique sur papier Canson
Nouvelle Eve,
Crayon de bois et acrylique sur papier Canson

Cependant, ce travail n’est pas un plaidoyer anti-réseaux, anti-internet, anti-nouvelles technologies. Loin de là. Je suis même passionnée par tout ça. J’aurais beaucoup de mal à être contre et plus encore à m’en passer. Cette installation est seulement l’expression d’une certaine forme de crainte et de la difficulté à me créer une place dans un tel système.