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Si tu tends l’oreille, peut-être rencontreras-tu le Baron

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Andrew Michel Golden – The Baron in Real Life
Photomontage
2012

Voici ce à quoi ressemblerait le Baron Humbert von Gikkingen, célèbre personnage des studios d’animation Ghibli, dans la « vraie » vie. L’artiste Andrew Michael Golden s’est amusé à transposer les personnages du studio japonais (dont fait notamment partie Hayao Miyazaki) dans des vraies-fausses photographies « vintages ».

Mais ça n’est pas l’œuvre de Andrew Michael Golden qui va nous intéresser ici. En fait, j’ai choisi de vous parler du Baron parce que l’histoire de ce chat fictif est une de celles qui me tient le plus à cœur. Et elle fait l’objet de deux films d’animation à la fois différents et complémentaires : Si tu tends l’oreille et Le Royaume des chats.

Si tu tends l'oreille, 1995Si tu tends l’oreille
Auteur : Aoi Hīragi
Réalisateur : Yoshifumi Kondo
Scénariste : Hayao Miyazaki
1990Passionnée de lecture, Shizuku Tsukishima fréquente assidûment la bibliothèque municipale, où travaille son père, ainsi que celle de son collège.
Mais à force d’emprunter des livres, elle remarque grâce aux fiches de suivi que tous les livres qu’elle a emprunté l’ont déjà précédemment été par un certain Seiji Amazawa…
Le Royaume des Chats (2002)Le Royaume des Chats
Auteur : Aoi Hīragi
Réalisateur : Hiruyoki Morita
2002Un beau jour, Haru, lycéenne de dix-sept ans, sauve de justesse un chat qui allait être écrasé par un autobus. Mais l’animal s’avère être le fils du roi du Royaume des chats. Pour la remercier, le roi décide de l’inviter dans son pays et de lui donner son fils en mariage…
Shizuku, l'héroïne du film, découvre le Baron. (Si tu tends l'oreille, 1990)
Shizuku, l’héroïne du film, découvre le Baron.
(Si tu tends l’oreille, 1990)

Le Baron Humbert von Gikkingen apparaît d’abord dans le très touchant Si tu tends l’oreille en 1990. Dans ce film d’animation, il n’est qu’une statuette qu’un vieil homme garde précieusement en souvenir de l’amour de sa vie, perdu de vue durant la guerre.

Les yeux de la statuette du Baron semblent étrangement vivants...
Les yeux de la statuette du Baron semblent étrangement vivants… Je vous assure ! Regardez attentivement.
(Si tu tends l’oreille, 1990)
Les statuettes du Baron et sa de compagne, avant leur séparation. (Si tu tends l'oreille, 1990)
Les statuettes du Baron et de sa compagne, avant leur séparation. (Si tu tends l’oreille, 1990)

On apprend que la statuette du Baron formait en réalité un duo avec une autre figurine (représentant sa compagne). Cette dernière a été emportée par la femme perdue de vue par le grand-père.
Les retrouvailles de ces deux chats sculptés auraient symboliquement scellé celles de quatre amoureux mais elles n’auront jamais lieu.
A la place, la jeune héroïne du film, Shizuku, décide de s’inspirer de l’histoire du Baron et se met à écrire un roman dans lequel tout est bien qui finit bien. Elle trouve ainsi sa voie : l’écriture.

La statuette du Baron chez le vieil homme. (Si tu tends l'oreille, 1990)
La statuette du Baron chez le vieil homme.
(Si tu tends l’oreille, 1990)

L’histoire qu’invente Shizuku dans ce roman est très proche de celle que raconte Le Royaume des Chats (2002), l’autre film d’animation dans lequel le Baron apparaît. Cette fois, il est l’un des personnages principaux.
Il n’est pas dit clairement que Le Royaume des Chats est l’histoire inventée par l’héroïne de Si tu tends l’oreille mais cela tiendrait la route.

Toutefois, les deux films ont beau se compléter, ils sont aussi très différents : Si tu tends l’oreille se voulait réaliste, racontant une période de la vie d’une jeune fille en quête de ses rêves d’avenir, Le Royaume des Chats est, lui, totalement fantastique.
En effet, l’héroïne, nommé Haru, se retrouve propulsée dans un monde parallèle uniquement habité par des chats (évidemment !).

A mes yeux, Le Royaume des Chats est une sorte d’Alice au pays des Merveilles revisité. Nous en avons tous les ingrédients : des animaux qui parlent, des tunnels menant d’un monde à l’autre, des personnages qui grandissent ou rapetissent, des souverains fous dangereux et une aventure qui joue souvent le loufoque de façon pas toujours très sympathique, voire un peu inquiétante.

Haru, l'héroïque du film, découvre avec stupeur la maison du Baron. Et elle y est un peu à l'étroit. (Le Royaume des chats, 2002)
Haru, l’héroïque du film, découvre avec stupeur la maison du Baron. Et elle y est un peu à l’étroit.
(Le Royaume des chats, 2002)
Haru est invité à prendre le thé par le Baron. Elle rencontre aussi Mouta, l'un de ses fidèles amis.
Haru est invité à prendre le thé par le Baron. Elle rencontre aussi Mouta, l’un de ses fidèles amis.
Le Baron est, semble-t-il, bien le même que dans Si tu tends l'oreille (1995) : on peut voir, derrière lui, le portrait de sa compagne perdue.
Le Baron est, semble-t-il, bien le même que dans Si tu tends l’oreille (1995) : on peut voir, derrière lui, le portrait de sa compagne perdue.
Haru est emportée, hors de la maison du Baron, par une horde de chats. Direction, le Royaume des chats !
Haru est emportée, hors de la maison du Baron, par une horde de chats. Direction, le Royaume des chats !
La horde de chats passe par des tunnels magiques pour rejoindre le Royaume des Chats.
La horde de chats passe par des tunnels magiques pour rejoindre le Royaume des Chats.

Et puis, je ne sais pas vous, mais pour moi, la tenue bleue et blanche de l’héroïne, rappelle quand même sacrément celle de la Alice de Disney. Non ?
Sans compter que, comme par hasard, le style du Baron et celui de sa maison, notamment, rappellent vraiment la mode du XIXe siècle (époque où Alice au pays des Merveilles a été écrit par Lewis Carroll, puisque le roman date de 1865).

De plus, dans les deux œuvres, il est difficile de savoir si l’héroïne n’est pas seulement en train de rêver. Alice et Haru sont, en tout cas, propulsées dans une aventure rocambolesque qui les amènera à grandir.

Au milieu de tout ça, le Baron est un Chapelier pas si fou, qui tente, tant bien que mal, de sauver Haru. Dans Si tu tends l’oreille, il sauve également Shizuku, d’une certaine façon, en devenant sa source d’inspiration : elle découvre ainsi qu’elle rêve de devenir écrivain.

Le Baron prenant vie dans le roman de l'héroïne de Si tu tends l'oreille (1990).
Le Baron prenant vie dans le roman de l’héroïne de Si tu tends l’oreille (1990).

L’autre personnage qui fait le lien entre Le Royaume des chats et Si tu tends l’oreille, est le gros chat blanc à l’oreille sombre nommé Mouta (ou Muta). Dans Si tu tends l’oreille, c’est lui qui guide, sans le faire exprès (ou peut-être pas tout à fait, allez savoir !) la jeune Shizuku jusqu’à la demeure du vieil homme possédant la statuette du Baron.
Étrange coïncidence (ou peut-être pas, une fois encore) : la maison du grand-père est étrangement semblable à celle du Baron dans Le Royaume des chats. N’est-il pas un peu le Lapin Blanc de l’histoire ? A la différence qu’il se distingue plutôt par son flegme de grincheux paresseux, là où le Lapin, lui, est sans cesse en mouvement et plein d’énergie puisqu’il est en retard.

On peut se demander si Shizuku écrit donc bel et bien son roman ou si elle n’est pas inconsciemment guidée par une magie qui lui échappe (celle des chats, ndlr). La question reste en suspend, bien sûr, après visionnage des deux films. Et c’est là que l’imagination prend le relais.

En haut : Muta aux côtés de Shizuku dans Si tu tends l'oreille (1990) En bas : Muta tournant le dos à Haru dans Le Royaume des chats (2002)
En haut : Muta aux côtés de Shizuku dans Si tu tends l’oreille (1990)
En bas : Muta tournant le dos à Haru dans Le Royaume des chats (2002)
En haut : devanture de la maison du Baron. (Le Royaume des chats, 2002) En bas : devanture de la maison du grand-père. (Si tu tends l'oreille, 1990)
En haut : devanture de la maison du Baron. (Le Royaume des chats, 2002)
En bas : devanture de la maison du grand-père. (Si tu tends l’oreille, 1990)

Enfin, des chats qui se mettent à marcher sur deux pattes, à parler et se conduire comme des hommes, c’est une chose, mais j’ai surtout retenu que, dans Le Royaume des chats, cela se passait la nuit : ainsi, quand Haru arrive devant la maison du Baron, il fait encore jour et, en regardant par la petite fenêtre, la jeune fille ne voit qu’une statuette de chat inanimée. Le soleil se couche, ensuite, et la figurine prend vie.

Il fait encore jour quand Haru arrive devant la maison du Baron : il n'est donc encore qu'une statuette.
Il fait encore jour quand Haru arrive devant la maison du Baron : il n’est donc encore qu’une statuette.

Curieusement, je trouve que la peinture de Théophile-Alexandre Steinlen, intitulée L’Apothéose des chats à Montmartre, montre quelque chose d’assez semblable, à sa façon.

Théophile-Alexandre Steinlen, Tournée du Chat noir, 1896
Théophile-Alexandre Steinlen, Tournée du Chat noir, 1896,
135,9 × 95,9 cm,
The Jane Voorhees Zimmerli Art Museum, université Rutgers, Etats-Unis

Pause précision :
Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923) fut peintre, graveur, illustrateur, affichiste et sculpteur (rien que ça !). Habitué du cabaret parisien Le Chat Noir, on lui doit notamment la plus célèbre affiche (ci-contre) de ce lieu qui fut emblématique de la butte Montmartre à la fin du XIXe siècle.
L’artiste se passionne pour la rue et il la représente sans cesse avec, pour principaux sujets, les plus déshérités qui l’habitent ou l’arpentent et tous les petits métiers qui la font vivre et s’animer sans nécessairement payer de mine. Mais Steinlen est aussi (et surtout) connu comme le spécialiste des chats, qu’il peint, dessine et sculpte même (voir ci-dessous).

Steinlen dans son atelier,  Photographie de l'agence de presse Meurisse (1913),  Bibliothèque nationale de France.
Steinlen dans son atelier,
Photographie de l’agence de presse Meurisse (1913),
Bibliothèque nationale de France.

En effet, tous les chats de la fameuse butte parisienne semblent s’être réunis afin d’élire leur chef suprême. Il faut savoir que le mot « apothéose » marquait l’admission d’un mortel parmi les dieux en Grèce et en Rome antiques. Or, en sauvant un chat au début du film (et pas n’importe lequel), la jeune Haru a droit, elle aussi, à son apothéose : c’est ainsi que, la nuit venue, une procession de chats (avec, parmi eux, leur roi) vient chez elle pour la remercier et la couvrir de cadeaux. Malheureusement, tout cela va lui apporter plus d’ennuis qu’autre chose !

L'Apothéose des Chats à Montmartre Théophile-Alexandre Steinlen - 1905 Musée de Montmartre (Cette toile monumentale se trouvait initialement au Chat Noir, ancien célèbre cabaret parisien.)
L’Apothéose des Chats à Montmartre
Théophile-Alexandre Steinlen – 1885
Huile sur toile, 164,5 x 300 cm
Musée de Montmartre
(Cette toile monumentale se trouvait initialement au Chat Noir, ancien célèbre cabaret parisien.)
La procession des chats déambule dans la ville jusqu'à la maison de la jeune Haru.
La procession des chats déambule dans la ville jusqu’à la maison de la jeune Haru.
La procession des chats déambule dans la ville jusqu'à la maison de la jeune Haru.
La procession des chats déambule dans la ville jusqu’à la maison de la jeune Haru.

Soyons clairs, toutefois : Le Royaume des chats peut sembler moins ambitieux que la plupart des films d’animation du studio Ghibli. Certains diront qu’il est même raté. Je ne suis pas d’accord. Je le vois davantage comme un Disney : divertissant avant tout, bien que non dénué de sens (ni de scènes violentes, que le réalisateur a choisi de faire passer grâce à l’humour omniprésent dans le film). Il est également moins fouillé visuellement que les autres films du studio. Mais le budget qui lui fut alloué, durant sa réalisation, était aussi plus maigre : Le Royaume des chats devait, à l’origine, être un court métrage destiné uniquement au format DVD. Les mauvaises langues diront qu’il aurait dû le rester. Mais, en ce qui me concerne, j’ai apprécié ce bol d’air frais au milieu du sérieux parfois un peu trop pesant et prôné par les films Ghibli (que j’apprécie aussi, là n’est pas la question, mais j’aime aussi regarder des films d’animation japonais sans finir en larmes ou subir une dépression de sept jours après visionnage). Faire simple, ça n’est pas forcément faire mal. De même que divertissant ne rime pas toujours avec dépourvu de sens ou d’intérêt (la preuve, ça ne rime pas en fait !…).

En écrivant son roman, Shizuku s'imagine en train de vivre toutes sortes d'aventures aux côtés du Baron dans un monde onirique. (Si tu tends l'oreille, 1990)
En écrivant son roman, Shizuku s’imagine en train de vivre toutes sortes d’aventures aux côtés du Baron dans un monde onirique. (Si tu tends l’oreille, 1990)

Si tu tends l’oreille, lui, est un petit bijou mais le public qu’il vise n’est pas nécessairement le même : plus contemplatif, il plaira davantage à un public capable de comprendre toutes ses subtilités. Pourtant, je trouve que les deux films se complètent bien, à leur façon. En ce qui me concerne, je les ai aimés tous les deux pour différentes raisons.

Pause précision : Si tu tends l’oreille fut réalisé par Yoshifumi Kondo qui, à l’époque, était pressenti pour succéder au maître incontesté des Studios Ghibli : Hayao Miyazaki. Malheureusement, Si tu tends l’oreille fut son unique film car il mourut trois ans plus tard d’une rupture d’anévrisme. La même année, Hayao Miyazaki décida même de prendre sa retraite… Mais il revint finalement pour réaliser Le Voyage de Chihiro (2001).
Toutefois, lors de la réalisation du Royaume des Chats, il semble qu’Hayao Miyazaki demanda lui-même à ce que les personnages de Baron et de Muta soient réutilisés. Preuve que ces personnages lui tenaient à cœur et, probablement, constituaient un hommage au travail de son défunt collègue. C’est pourquoi il s’adressa au même auteur : Aoi Hīragi (déjà créateur du manga qui inspira Si tu tends l’oreille).
A la base, le film ne devait pas durer plus de vingt minutes car il s’agissait alors d’une commande passée par un parc de loisirs. Faute d’argent, le projet fut abandonné par le dit parc et le Studio Ghibli décida de transformer le film en moyen-métrage, de quarante-cinq minutes environ, qui ne sortirait qu’en DVD. Toutefois, en voyant la qualité du travail du réalisateur Hiroyuki Morita (qui, d’ailleurs, réalisait là son tout premier film et le dernier à ce jour), les producteurs décidèrent que le film (d’une durée d’une heure et quart, finalement) sortirait au cinéma.

Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Si_tu_tends_l%27oreille
http://www.kanpai.fr/culture-japonaise/royaume-chats-analyse

Aperçu des décors fouillés et travaillés de Si tu tends l'oreilles (1990).
Aperçu des décors fouillés et travaillés de Si tu tends l’oreilles (1990).
Aperçu des décors fouillés et travaillés de Si tu tends l'oreilles (1990).
Aperçu des décors fouillés et travaillés de Si tu tends l’oreilles (1990).

Ces deux films racontent en tout cas de très touchantes histoires d’amour et bénéficient, en plus, de dessins magnifiques qui sauront, j’en suis sûre, vous transporter. Pour ma part, le Baron est depuis longtemps l’un de mes personnages de fiction favoris et ce sont ses histoires, quand j’ai un coup de mou ou une baisse de moral, qui me donnent envie de me remettre à créer. Ce qui tombe plutôt bien puisque Si tu tends l’oreille raconte finalement l’histoire de deux jeunes gens qui se démènent pour réaliser leurs rêves et leurs arts. Et avec Le Royaume des Chats, il forme un duo de films célébrant joliment les bienfaits de l’imagination et de l’imaginaire pour qui les nourrit avec passion.

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Le Baron sortant de sa maison pour se présenter à Haru. (Le Royaume des Chats, 2002)

* Site web de Andrew Michael Golden : http://andrewmichaelgolden.com/
* Article dédié aux chats noirs dans la peinture : http://echos-de-mon-grenier.blogspot.fr/2013/10/lapotheose-des-chats-noirs.html
* Analyse de Si tu tends l’oreille : http://www.kanpai.fr/culture-japonaise/si-tu-tends-loreille-analyse


N’oubliez pas de laisser un petit commentaire avant de partir ;) (que l’article vous ait plu ou pas !)
C’est par ici !

Le couple démoniaque : petite histoire d’oni

Couple Japonais au masque
Photographie ou photomontage d’un couple japonais portant un masque d’Hannya.

Je suis tombée par hasard sur cette très curieuse image. J’ai longtemps cherché des informations à son sujet avant de me décider à vous en parler car je ne voulais pas vous dire de bêtise à son sujet. Malheureusement, il est difficile, voire impossible de trouver de vraies informations à son sujet. Je ne peux donc pas affirmer qu’il s’agit d’un photomontage. Peut-être est-ce une véritable photographie, même si cela me semble peu probable (encore que, s’il s’agit d’un photomontage, ça me semble quand même très bien fichu… Ok, c’est peut-être une vraie photo).
Quoiqu’il en soit, je tenais à partager cette découverte avec vous.

Alors, qui, quoi, où, pourquoi, comment ?

Masque d’un oni nommé Hannya ?

Cette image nous montre un couple japonais portant des masques de démons (Oni en japonais).
D’après les informations qu’on m’a données (merci beaucoup, d’ailleurs !), il s’agirait d’un masque de Hannya, c’est-à-dire un masque utilisé dans le théâtre japonais Noh et symbolisant un démon femelle jaloux ou un serpent.

Il peut être difficile, à première vue, de considérer que ce démon puisse représenter une femme. Pourtant, dans les légendes fantastiques et les croyances, Hannya représente le fantôme d’une jeune femme revenue de l’au-delà afin d’assouvir son désir de vengeance. Ce démon, fort dangereux, représente surtout la colère et la jalousie.

L’apparence de ce démon peut légèrement varier d’un masque à l’autre. S’il est rouge, par exemple, il représente la jalousie et le crime passionnel qui peut-être engendré. S’il est vert en revanche, il représentera davantage la colère, voire la rage de la femme blessée et bafouée par son homme.

Il s’agirait donc probablement d’un couple d’acteurs, s’il s’agit bel et bien d’une photographie.

Le couple se trouve dans un intérieur typiquement nippon. La femme porte d’ailleurs un très beau kimono (en admettant qu’il s’agisse bien d’une femme, sous ce masque, car si ce sont des acteurs, il est fort probable que ce soit un homme : les femmes ne pouvaient monter sur scène).

Autre théorie : l’ogresse ou oni-baba

Ce masque peut aussi faire penser au mythe de l’oni-baba. Le terme « oni-baba » regroupe les vieilles sorcières et ogresse du folklore japonais. Il en existe donc tout un panel qui agit pour des raisons diverses et variés, selon les histoires locales. On raconte que les oni-baba vivent plutôt dans les montagnes. Le jour, elles ressemblent à de gentilles grands-mères sans défense et c’est ainsi qu’elles parviennent parfois à attirer les voyageurs qu’elles dévoreront, la nuit venue, après leur avoir offert de passer la nuit dans sa grotte ou sa petite maisonnette.

La nuit, donc, elle se transforme en horrible créature qui peut prendre les traits du masque que portent nos deux étranges personnages de la photo. La preuve avec ces screenshots du film Oni-baba de 1964 :

Ou encore dans le manga et l’anime « Divine Nanami » (Kamisama Hajimemashita) où l’ogresse (oni-baba) parvient à duper le personnage de Nanami dans l’optique de la dévorer :

Je vous conseille d’ailleurs la lecture de ce manga si vous souhaitez en apprendre plus sur les croyances Shintoïstes de façon romancées. C’est à la fois distrayant et instructif.

Alors, masque d’oni ? Photomontage ? Pourquoi ?

Ma foi, on n’en sait toujours pas beaucoup plus ! Si ce n’est sur la signification de leur masque, donc.

Notons en tout cas que les Oni (ou démons) sont des créatures du folklore japonais très divers et très nombreux. Il existe énormément de divinités (kami) au Japon et il existe tout autant de démons (oni) !

Difficile de dire pourquoi ce couple porte ici un masque à l’effigie de ces créatures puisque les Oni peuvent être, à la fois, malfaisants ou bienfaiteurs. Dans les anciennes légendes, les Oni sont des créatures bienveillantes qui chassent les mauvais esprits et punissent les criminels. Ce sont alors de puissants esprits des montagnes auxquels on fait des offrandes pour qu’ils protègent les villages alentours, en particulier des tremblements de terre. Leur réputation se détériore ensuite peu à peu et ils deviennent de plus en plus violents et cruels à travers des contes et des pièces de théâtre où ils dévorent des hommes.

Masque d'Hannya, l'un des démons japonais les plus connus au monde. Il apparaît notamment dans des manga, animes et reste très présent dans le théâtre nippon.
Masque d’Hannya, l’un des démons japonais les plus connus au monde. Il apparaît notamment dans des manga, animes et reste très présent dans le théâtre nippon.

En tout cas, cette image (celle du couple) a le mérite de retenir l’attention. Je la trouve perturbante et un peu effrayante, je dois bien l’avouer. Comme sortie d’un autre temps, elle est mystérieuse. Elle semble être hantée.

般若 (Hannya) par Mizuki Shigeru
般若 (Hannya) par Mizuki Shigeru

A noter que si vous possédez plus d’informations concernant l’image de ce couple japonais, je suis preneuse ! N’hésitez pas à partager vos connaissances via les commentaires ! Et si jamais vous deviez croiser l’oni-baba… fuyez !

Le Japon qui dérange ?

Décidément, je continue sur le Japon, en ce moment ! Je vous emmène cependant dans un domaine un peu plus culture pop, aujourd’hui (et, attention, pour moi, « culture pop » et donc « culture populaire » est loin de signifier « sous-culture » comme on peut l’entendre souvent, bien au contraire !).

Il n’est toujours pas devenu facile, aujourd’hui, d’avouer que l’on apprécie la chanson de « variété » japonaise (la J-Pop). Bien souvent parce qu’elle est adorée les adolescents qui disent se passionner pour le Japon parce qu’ils l’imaginent tel qu’il est dépeint dans les manga qu’ils aiment tant. Je ne leur jette pas la pierre ! J’ai été comme eux. Mais je sais aujourd’hui, à force de recherches et de discussions avec des gens de ce lointain pays, que ce que racontent les manga est loin d’être le quotidien d’un japonais lambda. (Nous sommes bien d’accords que je parle, en l’occurrence, des faits vraisemblables que racontent ces BD ? Non, parce que Sailor Moon n’existe pas vraiment. Juste pour info.) Pour autant, les manga restent de très intéressantes sources d’informations sur l’archipel pour peu que l’on prenne le temps de lire entre les lignes. Pour peu que l’on s’intéresse, aussi, à la longue histoire de la culture graphique et artistique nippone qui nous apprend beaucoup sur la culture japonaise en général et sur la façon dont vivent et pensent les japonais.

Kyary Pamyu Pamyu : le style kimo kawaii

Par exemple, quand je me retrouve face à ce clip de Kyary Pamyu Pamyu, jeune artiste dite kawaii (c’est-à-dire, littéralement, mignonne, pour faire simple) et très en vogue en ce moment (jusque dans nos contrées), je lui trouve des qualités graphiques et symboliques très intéressantes (et finalement pas si mignonnes et gentillettes que ça !). Plus que « kawaii« , l’univers de cette chanteuse est dit « kimo kawaii » : c’est-à-dire à la frontière entre le beau et le laid.

De nombreuses images subliminales passent sous nos yeux au visionnage de cette vidéo ; comme cet étrange canard coloré, coiffé d’une couronne de balles de fusil ou un étrange cerveau rose dansant. La culture pop nippone a cela de remarquable ; sa capacité à paraître inoffensive, naïve, presque trop enfantine et, finalement, souvent tout aussi critique, mordante et bien plus ancrée dans la réalité qu’on ne pourrait le penser de prime abord. Les japonais ont l’art du sens-caché, du double-sens. A toujours regarder deux fois pour trouver les failles.

Musicalement, on aime ou pas, évidemment. En ce qui me concerne, c’est surtout d’un point de vue artistique que je trouve la performance (le clip, la mise en scène, les décors, etc.) intéressante. C’est exubérant, déluré, apparemment sans queue ni tête (plus encore pour un occidental !) et tout à fait énervant !…

Ce type de création a tout du défouloir géant. Or, un défouloir n’est pas nécessairement irréfléchi. Il a généralement pour fonction de nous éloigner d’un quotidien un peu trop monotone, strict, voire bridant. Au Japon, si vous regardez les émissions de télévision, les publicités, les clips musicaux… Vous constaterez que beaucoup de créations audio-visuelles semblent être des sortes de défouloirs géants ou tout est possible.

Dans un pays où le taux de suicide reste un des plus importants au monde, un pays réputé pour son système éducatif strict et son monde du travail plus encore, quoi de plus normal que de voir surgir cette sorte d’insurrection informelle ? Ce que les japonais ne peuvent se permettre dans leur vie de tous les jours, les médias le leur fournissent, en quelque sorte. Et ils le font, bien souvent, puissance over 9000 ! (référence de la mort qui tue, seuls les vrais comprendront ;D)

Voici le clip en question, qui s’intitule « Ponponpon » : http://www.youtube.com/watch?v=yzC4hFK5P3g

Cela me fait d’ailleurs repenser à des propos qu’avait tenu le chroniqueur de Laurent Ruquier, un certain Eric Zemmour, dans son émission « On n’est pas couché ». A propos de l’artiste Takashi Murakami (que j’admire beaucoup, il est vrai, et auquel j’ai consacré une grosse partie de mon travail de Licence et dont je parle encore aujourd’hui dans mon mémoire), le prétendu journaliste disait que le Château de Versailles, qui accueillait alors le japonais (du 14 septembre au 12 décembre 2010), avait été transformé « en chambre d’enfant ». Connaissant bien l’univers de Murakami, je me demande encore dans quel genre de chambre Eric Zemmour peut bien faire dormir ses enfants…

Non, les oeuvres de Takashi Murakami ne sont pas enfantines et encore moins naïves. Il faut ne pas les connaître et n’en avoir vu que la surface pour dire une pareille sottise !
Certes, Murakami fait des oeuvres dites « manga », d’après certains. Mais c’est là encore une parfaitement méprise : les manga ne sont pas uniquement destinés aux enfants. C’est d’ailleurs bien pour cette raison que des classifications existent entre les manga pour enfant et pour adultes.
Mais en France, au XXIe siècle, il semble encore que certaines personnes s’imaginent que toute bande dessinée, quelle qu’elle soit (japonaise, belge, française, américaine…) est destinée exclusivement aux enfants…
Et cela fonctionne de même avec l’animation ! C’est ainsi qu’en CM1 ou CM2, c’est-à-dire alors que j’avais moins de dix ans, ma classe a été emmenée au cinéma pour voir Princesse Mononoké, film d’animation de Hayao Miyazaki… J’en ai fait des cauchemars et je pense que je n’étais pas la seule.

Forcément, puisque nous n’étions absolument pas le public visé par ce film !

Au moment où Takashi Murakami exposaient à Versailles, de véritables collectifs avaient vu le jour afin de s’élever contre l’exposition des œuvres de l’artiste au château de Louis XIV. Pétitions dont l’une n’avait pas hésité à se faire appeler les « Non aux mangas » (je préciserai d’ailleurs que le mot « manga » étant un nom étranger, il ne prend pas de « s » au pluriel)…

guillemet« La machine de guerre contre l’art contemporain au château de Versailles est relancée. Deux collectifs, Versailles mon amour et Non aux mangas – Contre les expositions dégradantes au château de Versailles, affûtent leurs armes avant l’exposition consacrée à l’artiste japonais Takashi Murakami. Du 14 septembre au 12 décembre, l’une des stars les plus cotées de l’art contemporain, dont l’œuvre est inspirée des mangas, investira les Grands Appartements du château, la galerie des Glaces et le jardin, pour y présenter vingt-deux sculptures et peintures, dont onze ont été créées spécialement pour l’exposition.

Pour la plupart, les opposants sont les mêmes qui, en 2008, avaient tenté de faire interdire l’exposition de l’Américain Jeff Koons au château du Roi-Soleil. En vain : ils avaient été déboutés par le tribunal administratif de Versailles, puis par le Conseil d’Etat. Ils n’étaient pas partis en croisade, en revanche, contre Xavier Veilhan, invité au château en 2009. Est-ce parce que l’artiste avait installé presque toutes ses œuvres, tel son carrosse mauve, dans le jardin ? Ou parce qu’il est français ? Président de l’Etablissement public du château de Versailles, Jean-Jacques Aillagon dénonce un « activisme aux relents xénophobes ». »

(Article qui était paru dans Le Monde mais a depuis été supprimé, et qui n’est plus aujourd’hui trouvable que sur le site même de ces extrémistes, ceux-là même que l’on peut également voir en ce moment dans les manifestations contre le mariage pour tous, à en croire leurs derniers articles en date : http://coordination-defense-de-versailles.info/wp/tag/non-aux-mangas/)

A mon sens, ces gens font honte à un pays qui, fut un temps, brillait pour son ouverture d’esprit, ses principes égalitaires et sa culture profondément humaine.

Mais cela est loin d’être une première, malheureusement…

En effet, en France, dans les années 80, des personnalités, en particulier politiques, s’étaient déjà élevées contre le manga (je ne vais pas encore citer Ségolène Royal ou faire le procès de Télérama, mais suivez mon regard). Laissant découvrir du même coup toute leur méconnaissance du sujet.
Il est triste de constater que les choses n’ont pas encore évoluées dans notre pays, qui est pourtant le deuxième plus gros consommateur de bandes dessinées japonaises après le Japon lui-même.

Du coup, j’ai bien envie de terminer cet article sur quelques photographies de l’exposition de Takashi Murakami à Versailles (2010). Et, pour ma part, je trouve que ses œuvres n’étaient pas si mal à leur place qu’on a pu l’entendre. Au contraire. Prenez donc en pleine face les sourires goguenards des personnages de l’artiste !

J’avais d’ailleurs travaillé sur cet artiste à l’occasion de cette exposition à l’époque, réalisant un site web expliquant un peu sa pratique en général (rien de très élaboré, je n’avais malheureusement pas beaucoup de temps). J’invite les curieux à y jeter un oeil : https://studinano.com/takashi_murakami/

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La sculpture Flower Matango de Takashi Murakami – Galerie des glaces

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La sculpture Tongari-Kun (Mister Pointy) de Takashi Murakami – Salon d’Hercule

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La sculpture Flower Matango de Takashi Murakami – Galerie des glaces

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La sculpture « Kaikai & Kiki » de Takashi Murakami

Crédits Photos : Gilles Truyens © EPV

guillemet« Pour un japonais, y compris moi, le Château de Versailles est l’un des plus grands symboles de l’histoire occidentale. C’est l’emblème d’une ambition d’élégance, de sophistication et d’art dont la plupart d’entre nous ne pouvons que rêver. Bien sûr nous comprenons que l’étincelle qui a mis le feu aux poudres de la révolution est directement partie du centre du bâtiment.

Mais, sous de nombreux aspects, tout est transmis à travers un récit fantastique venant d’un royaume très lointain. Tout comme les français peuvent avoir du mal à recréer dans leur esprit une image exacte de l’époque des Samouraïs, l’histoire de ce palais s’est étiolée pour nous dans la réalité.

Donc, il est probable que le Versailles de mon imagination corresponde à une exagération et à une transformation de mon esprit jusqu’au point d’être devenu une sorte de monde irréel à part entière. C’est ce que j’ai essayé de saisir dans cette exposition.

Je suis le chat du Cheshire qui accueille Alice au pays des merveilles avec son sourire diabolique, et bavarde pendant qu’elle se balade autour du Château. D’un sourire enjoué, je vous invite tous à découvrir le pays des merveilles de Versailles. »

Takashi Murakami
(source)

Takashi Murakami pour Louis Vuitton : Art, luxe et réussite

En 2009, l’artiste japonais Takashi Murakami collabore avec la célèbre marque française de maroquinerie, Louis Vuitton. Il lui offre un visuel coloré, manga et kawaii sous la forme de pandas et de petites fleurs souriantes.

Murakami et Vuitton : une collaboration surprenante mais réussie

Takashi Murakami et Louis Vuitton, c’est, tout d’abord, une collaboration entamée avec la création d’un nouveau visuel pour la marque ; coloré, à l’image des nombreuses créations de l’artiste japonais, il reprend ce qui a fait son succès. Ainsi n’est-on pas surpris de retrouver les fameux yeux typés manga dont disposent la plupart de ses créatures et, plus particulièrement, de trouver une grande ressemblance entre ce visuel pour L.V. et les Jellyfish Eyes de Takashi Murakami, de même que ses fleurs géantes ou ses multiples champignons, tels Super Nova. S’y ajoute des petites fleurs simples et, bien sûr, le logo désormais célèbre de la marque, un « L » et un « V » entrelacés.

Semblables à de petits clips-art prêts à l’emploi, il ne reste plus qu’à décliner ce monogramme sous toutes les formes et toutes les couleurs. Sur fond clair ou foncé. Multicolore ou monochrome. Tout y passe ainsi que tous les supports.

Etrange réunion de l’art et de la marchandise ? Pas vraiment. Takashi Murakami montre, à travers cette coopération, que l’art est depuis longtemps une marchandise comme les autres et va plus loin encore en mettant volontairement son art au service d’une marque, en s’affichant comme symbole de celle-ci. Ainsi, il est un artiste de son temps ; un temps où tout se vend et s’achète. Pourquoi pas l’art ? Et, surtout, pourquoi s’en cacher ?

Murakami crée-il des œuvres d’art ou produit-il des marchandises ?

Il faut aussi dire la frontière entre l’art et le design s’amincit d’année en année et certains artistes, comme Murakami, au style reconnaissable et facilement déployable en une multitude d’objets, atteignent et charment autant qu’ils sont charmés par ce marché de plus en plus ouvert.

Toutefois, une partie du public voit ce phénomène d’un mauvais oeil, comme une sorte de pacte avec le Diable, presque une trahison : l’art devrait rester l’art, pensent-ils. Le problème avec cette idée, c’est qu’elle est souvent saupoudrée d’un élitisme crasse : l’art devrait rester l’art, parce que l’art est au-dessus des basses considérations humaines. Autrement dit, l’art ne devrait pas se populariser.
Mais ainsi que le disait Andy Warhol, loin d’être en accord avec cette doctrine, et bien qu’on puisse aisément le déplorer, « le summum de l’art est de faire du fric ». Et, de fait, dans les années 60, les artistes du mouvement Pop Art étaient passés maîtres dans l’art de « faire du fric » avec l’art (c’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui : il suffit de voir le prix que peut atteindre une sérigraphie de Andy Warhol, justement, sur le marché de l’art). Rien d’étonnant, alors, à ce que les héritiers contemporains de cet art « pop » (entendez  « populaire ») démontrent un talent certain pour faire de même. Takashi Murakami est de ceux-là. Et même si cet état de fait ne plaît pas à une partie du public, il faut bien reconnaître que l’artiste a de quoi s’en ficher royalement : en 2001, il avait déjà vendu une de ces sculptures pour la modique somme de 420 000 euros à New-York. C’était pourtant avant de devenir vraiment internationalement connu, y compris par monsieur et madame tout-le-monde. Avant, par exemple, sa très contestée exposition au Château de Versailles. Avant, aussi, sa collaboration avec Louis Vuitton. Suivie, depuis, par une collaboration avec Marc Jacobs ou encore la marque de bonbons Frisk. Aujourd’hui, Takashi Murakami est aussi célèbre que ses non moins controversés collèges Jeff Koons ou Damien Hirst.

Les produits de la collection Murakami

La marque Louis Vuitton décline le visuel de Takashi Murakami sur tous ses articles. Sac, bagages, porte-monnaie et même porte-clefs. La gamme Takashi Murakami est née et va s’étendre à tous les articles proposés par le catalogue de Louis Vuitton. On voit même apparaître sur certains articles la fameuse fleur de cerisier, symbole le plus connu attaché au Pays du Soleil Levant.

La marque française a, bien entendu, trouvé un filon en pleine expansion car le Japon est très à la mode dans l’Hexagone depuis déjà longtemps et l’attraction autour de l’archipel ne cesse de croitre. Or, Takashi Murakami représente ce qui fait, aujourd’hui, tout l’intérêt du Japon aux yeux du plus grand nombre : le manga et ses explosions de couleurs, ses univers édulcorés mais étranges, chimériques, parfois perturbants, utopiques et magiques,… C’est l’image d’une sorte de pays idéal (mais pas parfait) qu’il transmet.

Ce sont tous ses codes qui sont repris par l’artiste dans son œuvre et qu’il insuffle au visuel développé pour la marque Louis Vuitton.

Takashi Murakami se charge également de réaliser des films de quelques minutes, sortes de petits clips musicaux, dans lesquels il vente les mérite de la marque à sa façon. Dans ses créations audio-visuelles, Louis Vuitton devient un petit paradis utopique où des jeunes filles rencontrent l’amour et des petits personnages colorés et attachants.


Sources :
Mon site non-officiel consacré à Takashi Murakami