Archives de catégorie : Secrets d’Histoire… de l’Art

Envie d’apprendre les secrets d’un tableau ? De découvrir de nouveaux artistes ? Ou des oeuvres qui mériteraient d’être plus connues ? Suivez les Secrets d’Histoires de l’Art de Studinano !

L’Horloge astronomique de Strasbourg

Voici des photographies de l’Horloge astronomique de la Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg que j’ai eu la chance de prendre lors d’un week-end passé là-bas en mai dernier. Je souhaitais vous parler de cette merveille sur Studinano depuis un moment. Je prends enfin le temps de le faire !

Horloge Astronomique de Strasbourg (France)
Horloge Astronomique de Strasbourg (France)
Photos personnelles de 2012

Parmi les trésors artistiques dont regorgent la ville, celle-ci est une des plus belles et des plus impressionnantes. Déjà parce qu’elle se situe dans la Cathédrale, elle-même incroyable de part sa grandeur, la richesse de ses décorations et les détails de celles-ci (l’Horloge se situe, par exemple, à côté d’une colonne, surnommée la Colonne des Anges et que vous pouvez voir sur une de mes photos). Mais aussi parce que c’est un objet gigantesque, reposant sur un mécanisme d’horlogerie mis en place au XVIème siècle et toujours en parfait état de marche aujourd’hui. Cette fascinante création indique non seulement l’heure mais aussi le jour, le mois, l’année, le signe du zodiaque, la phase lunaire et la position des planètes jusqu’à Saturne.

Mais ce qui attire le plus les touristes et ce qui participe à alimenter toute la magie dégagée par cette horloge, ce sont les automates. Ceux-ci se mettent en mouvement aux quarts d’heures, aux heures et à midi. À chaque quart d’heure, un ange sonne sur une cloche tandis que le second retourne un sablier. Un personnage parmi quatre défile devant la Mort. Ces quatre personnages représentent les âges de la vie : un enfant au 1er quart d’heure, un jeune homme à la demi, un adulte au 3e quart d’heure et un vieillard à l’heure juste.
Enfin, une fois par jour, à midi, au dernier étage, ce sont les douze Apôtres qui passent devant le Christ. Au passage des 4ème, 8ème et 12ème apôtres, un coq situé en haut et à gauche de l’horloge chante et bat des ailes.
Bien sûr, je pourrais vous parler encore longtemps de cette création qui regorge de détails, de symboles et d’histoires mais je crois bien quelques clics sur d’autres sites vous en diront bien plus et bien mieux que moi. Foncez, en tout cas, si jamais vous avez l’occasion d’aller l’admirer !

 

Horloge Astronomique de Strasbourg (France)
Horloge Astronomique de Strasbourg (France)
Photos personnelles de 2012

Sources :

L’horloge astronomique – Office de Tourisme de Strasbourg
Horloge astronomique de Strasbourg – Wikipédia
L’Alsace.fr « Une horloge d’une ingéniosité astronomique »

Rodney Matthews : entre Fantasy et Science-Fiction

Illustration de Rodney Matthews.
Illustration de Rodney Matthews.
Qui est Rodney Matthews ?

Cette illustration est l’une de celles de Rodney Matthews. Et vous allez sûrement me dire que c’est bien beau mais vous avez vu ce genre de dessin des milliers de fois sur DeviantArt et autres plateformes de partage de dessins, en particulier depuis que tout le monde a sa tablette graphique…

Et ce serait vrai.
Si ce dessin ne datait pas en fait de 1986 et que Rodney Matthews n’était pas l’un des plus célèbres créateurs d’illustrations de science fiction et de fantasy au monde. (Rien que ça, oui.)

J’admire énormément son style, son sens du détail et ses compositions magiques. Ses œuvres vendent du rêve ! C’est pourquoi je voulais les partager avec vous aujourd’hui.

Le travail de Rodney Matthews

Rodney Matthews a notamment illustré Alice au pays des Merveilles (et vous le savez si vous passez de temps en temps sur Studinano : j’adore Alice au pays des Merveilles et ce livre inspire de nombreux de mes travaux, comme ma série de dessins « Who is the Mad Hatter ? ») de façon très réussie. Mais on lui doit également les illustrations de nombreux autres livres de fantasy et de science-fiction ainsi que plein de pochettes d’albums (pour le groupe Scorpions notamment mais aussi les Rolling Stones plus récemment). Vous reconnaîtrez forcément des univers que vous connaissez déjà dans ses illustrations : ceux de Tolkien (on reconnaît notamment ses Ents sur certains dessins) ou du Magicien d’Oz, par exemple. C’est là qu’on se rend compte qu’ils sont entrés dans notre culture collective !

Je vous invite à découvrir une partie de ses œuvres ci-dessous. N’hésitez pas à me dire lesquelles vous préférez en commentaire !

Sélection d’illustrations de Rodney Matthews  :

Site officiel de Rodney Matthews : https://www.rodneymatthewsstudios.com/

Takashi Murakami pour Louis Vuitton : Art, luxe et réussite

En 2009, l’artiste japonais Takashi Murakami collabore avec la célèbre marque française de maroquinerie, Louis Vuitton. Il lui offre un visuel coloré, manga et kawaii sous la forme de pandas et de petites fleurs souriantes.

Murakami et Vuitton : une collaboration surprenante mais réussie

Takashi Murakami et Louis Vuitton, c’est, tout d’abord, une collaboration entamée avec la création d’un nouveau visuel pour la marque ; coloré, à l’image des nombreuses créations de l’artiste japonais, il reprend ce qui a fait son succès. Ainsi n’est-on pas surpris de retrouver les fameux yeux typés manga dont disposent la plupart de ses créatures et, plus particulièrement, de trouver une grande ressemblance entre ce visuel pour L.V. et les Jellyfish Eyes de Takashi Murakami, de même que ses fleurs géantes ou ses multiples champignons, tels Super Nova. S’y ajoute des petites fleurs simples et, bien sûr, le logo désormais célèbre de la marque, un « L » et un « V » entrelacés.

Semblables à de petits clips-art prêts à l’emploi, il ne reste plus qu’à décliner ce monogramme sous toutes les formes et toutes les couleurs. Sur fond clair ou foncé. Multicolore ou monochrome. Tout y passe ainsi que tous les supports.

Etrange réunion de l’art et de la marchandise ? Pas vraiment. Takashi Murakami montre, à travers cette coopération, que l’art est depuis longtemps une marchandise comme les autres et va plus loin encore en mettant volontairement son art au service d’une marque, en s’affichant comme symbole de celle-ci. Ainsi, il est un artiste de son temps ; un temps où tout se vend et s’achète. Pourquoi pas l’art ? Et, surtout, pourquoi s’en cacher ?

Murakami crée-il des œuvres d’art ou produit-il des marchandises ?

Il faut aussi dire la frontière entre l’art et le design s’amincit d’année en année et certains artistes, comme Murakami, au style reconnaissable et facilement déployable en une multitude d’objets, atteignent et charment autant qu’ils sont charmés par ce marché de plus en plus ouvert.

Toutefois, une partie du public voit ce phénomène d’un mauvais oeil, comme une sorte de pacte avec le Diable, presque une trahison : l’art devrait rester l’art, pensent-ils. Le problème avec cette idée, c’est qu’elle est souvent saupoudrée d’un élitisme crasse : l’art devrait rester l’art, parce que l’art est au-dessus des basses considérations humaines. Autrement dit, l’art ne devrait pas se populariser.
Mais ainsi que le disait Andy Warhol, loin d’être en accord avec cette doctrine, et bien qu’on puisse aisément le déplorer, « le summum de l’art est de faire du fric ». Et, de fait, dans les années 60, les artistes du mouvement Pop Art étaient passés maîtres dans l’art de « faire du fric » avec l’art (c’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui : il suffit de voir le prix que peut atteindre une sérigraphie de Andy Warhol, justement, sur le marché de l’art). Rien d’étonnant, alors, à ce que les héritiers contemporains de cet art « pop » (entendez  « populaire ») démontrent un talent certain pour faire de même. Takashi Murakami est de ceux-là. Et même si cet état de fait ne plaît pas à une partie du public, il faut bien reconnaître que l’artiste a de quoi s’en ficher royalement : en 2001, il avait déjà vendu une de ces sculptures pour la modique somme de 420 000 euros à New-York. C’était pourtant avant de devenir vraiment internationalement connu, y compris par monsieur et madame tout-le-monde. Avant, par exemple, sa très contestée exposition au Château de Versailles. Avant, aussi, sa collaboration avec Louis Vuitton. Suivie, depuis, par une collaboration avec Marc Jacobs ou encore la marque de bonbons Frisk. Aujourd’hui, Takashi Murakami est aussi célèbre que ses non moins controversés collèges Jeff Koons ou Damien Hirst.

Les produits de la collection Murakami

La marque Louis Vuitton décline le visuel de Takashi Murakami sur tous ses articles. Sac, bagages, porte-monnaie et même porte-clefs. La gamme Takashi Murakami est née et va s’étendre à tous les articles proposés par le catalogue de Louis Vuitton. On voit même apparaître sur certains articles la fameuse fleur de cerisier, symbole le plus connu attaché au Pays du Soleil Levant.

La marque française a, bien entendu, trouvé un filon en pleine expansion car le Japon est très à la mode dans l’Hexagone depuis déjà longtemps et l’attraction autour de l’archipel ne cesse de croitre. Or, Takashi Murakami représente ce qui fait, aujourd’hui, tout l’intérêt du Japon aux yeux du plus grand nombre : le manga et ses explosions de couleurs, ses univers édulcorés mais étranges, chimériques, parfois perturbants, utopiques et magiques,… C’est l’image d’une sorte de pays idéal (mais pas parfait) qu’il transmet.

Ce sont tous ses codes qui sont repris par l’artiste dans son œuvre et qu’il insuffle au visuel développé pour la marque Louis Vuitton.

Takashi Murakami se charge également de réaliser des films de quelques minutes, sortes de petits clips musicaux, dans lesquels il vente les mérite de la marque à sa façon. Dans ses créations audio-visuelles, Louis Vuitton devient un petit paradis utopique où des jeunes filles rencontrent l’amour et des petits personnages colorés et attachants.


Sources :
Mon site non-officiel consacré à Takashi Murakami

Présentation de peinture : World War Web inspirée de Géricault

Bonjour, bonjour !

Ceci est la première mise à jour du blog de Studinano ! Il faut bien commencer d’une façon ou d’une autre. Aussi, j’ai décidé de vous présenter un aperçu du travail qui m’occupe en ce moment :

World War Web
World War Web
Acrylique sur toile
50 x 100 cm

Évidemment, je n’ai pas pu passer à côté de l’actualité. La fermeture de Megaupload par le FBI et les réactions d’Anonymous. Bref, tout cela m’a inspiré une petite mise en scène.

Gericault-Horseman
Théodore Géricault – Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant
Huile sur toile, 1812
349 × 266 cm
Musée du Louvre, Paris

J’ai décidé de réaliser un clin d’oeil à une oeuvre de Théodore Géricault, l’Officier de chasseur à cheval (1812, Louvre, Paris).

A cette époque, l’échelle des genres, régulée et mise en place par l’Académie de Peinture et de Sculpture, sert à classer rigoureusement les œuvres les unes par rapport aux autres, ainsi que les artistes qui les réalisent.  Ainsi, quand Géricault produit une peinture d’histoire, mettant en scène un anonyme plutôt qu’une figure (« héroïque ») connue, un problème se pose. D’autant plus que la scène raconte un évènement récent au sein d’un contexte pour le moins complexe. En effet, lorsqu’est dévoilée la peinture de Géricault, Napoléon Ier est tombé et la France va retrouver la monarchie. Autant dire que mettre en scène la fougue d’un soldat napoléonien, à cette période, est pour le moins osé.

Géricault joue ici avec la hiérarchie des genres. Il choisit délibérément de mettre en scène un soldat napoléonien anonyme au sein d’une composition historique. D’ordinaire, les peintures d’histoire mettent en scène des héros et des personnages célèbres. Ça n’est pas le cas ici car cet homme pourrait être n’importe lequel des soldats de Napoléon. Pour l’époque, la scène peut sembler être une peinture d’actualité ou, autrement dit, une scène de genre. Or, la scène de genre est moins noble que la peinture d’histoire. Avec cette peinture, Géricault rend floue la distinction entre les genres ; doit-on dire qu’il s’agit d’une peinture d’histoire ou d’une peinture de genre ?

Qu’est-ce que la hiérarchie (ou l’échelle) des genres en peinture ?

Jusqu’au XIXe siècle, tous les sujets ne se valent pas. Une peinture d’histoire, par exemple, est plus prestigieuse qu’une scène de genre. Elle est également plus prestigieuse qu’un portrait mais un portrait est plus admirable qu’un paysage. Et ainsi de suite.
Au sein d’un même genre, certains sujets sont également plus illustres que d’autres. Le portrait du Roi vaut, bien sûr, plus que le portrait d’un Duc ou d’un notable quelconque.

Voici comment étaient classés les sujets (les genres) :

1- La peinture d’histoire (aussi appelée « le grand genre »).
Comprenait les peintures aux sujets historiques, mythologiques et religieux.
Les peintures d’histoire étaient généralement de grand, voire de très grand format.
2- Le portrait
Les portraitistes avaient pour rôle de représenter les grandes figures de leur temps et du passé.
3- Les scènes de genre
Ces peintures étaient généralement de petite taille et avaient pour sujet des scènes de la vie quotidienne et des personnes ordinaires.
4- Le paysage
Au sein de ce genre, les marines sont plus remarquables car elles nécessitent des connaissances techniques supérieures.
5- La nature morte
Genre qui consiste en la représentation d’objets naturels (par exemple, souvent des fruits) ou manufacturés qui sont le principal (ou le seul) sujet d’un tableau.

Bien sûr, je suis loin de me placer dans la lignée de Théodore Géricault qui, plusieurs fois, se montrera admirablement critique sur son temps. Simplement, la référence me plaisait et me semblait correspondre à ce que je souhaitais transmettre à travers cette peinture.