Prêts pour un deuxième voyage au Japon ? (Le premier est là pour ceux qui l’auraient raté.) J’espère que vous n’avez pas défait vos valises trop vite car vous allez absolument vouloir rester dans cet endroit merveilleux, j’en suis certaine !
Direction, une fois encore, un des fabuleux parcs du pays du Soleil Levant. Le Ashikaga Flower Park de Tochigi.
A mes yeux, cet endroit est plus magique encore que le précédent (le Seaside Park de Hitachi, voir ici). Il faut dire qu’il se situe dans la ville d’Ashikaga, aussi surnommée la petite Kyoto de l’est. Une ville jeune puisqu’elle ne fut d’ailleurs fondée qu’en 1921 et qui met un point d’honneur à promouvoir la protection de la nature. Et, ma foi, je crois que l’on peut dire que c’est vraiment joliment réussi !
Mais si cet endroit est aussi fabuleux, c’est parce qu’il est une véritable œuvre d’art naturelle (bien qu’il faille une nouvelle fois souligner le fait que rien n’est laissé au hasard, dans ce parc, puisque la moindre pousse est contrôlée, taillée, embellie…) et, de ce fait, il inspire les créateurs. L’endroit est devenu d’autant plus célèbre depuis la projection du film Avatar de James Cameron puisqu’il en inspira certaines des scènes les plus poétiques. En particulier, c’est la plante grimpante, la Glycine (ici, montée en arbres fleuris aux allures de saule pleureur violacé), l’une des attractions principales du parc, qui a inspiré les Arbres des Voix (voir ci-dessous) et probablement également l’Arbre des Âmes si important pour les Omaticayas. Comment aurait-il pu en être autrement, puisque l’écologie est si importante dans ce film ?
Comme la Glycine n’est arrivée en Europe qu’à la fin du XIXe siècle (bien que Le Nôtre en ait planté quelques pieds, rapportés de Chine lors d’une expédition en 1687, dans les jardins de Versailles), elle ne bénéficie pas d’une symbolique forte dans nos pays occidentaux.
Cependant, en Asie, cette plante est beaucoup plus connotée et c’est donc l’image qu’elle a là-bas qui m’intéresse dans mes travaux, comme vous pourrez le voir dans ma prochaine peinture.
En Chine (le nom chinois de la glycine est Zi Tang, littéralement « la plante rampante couleur de lilas »), par exemple, un certain nombre de plantes, dont la glycine, sont placées de façon à recevoir un maximum d’éclairement lunaire car ce rayonnement est réputé les guérir, les soigner et les protéger. Toujours dans le langage chinois des fleurs, la glycine symbolise la douceur de l’amitié mais sa délicatesse est en fait un piège puisque si elle s’enroule d’abord comme un serpent autour du support, elle l’emprisonne ensuite lorsque son bras devient puissant… Ainsi, au bout de vingt à trente ans, ses troncs noueux viennent à bout des plus solides barreaux et pitons d’acier.
Le nom anglais de la Glycine est d’ailleurs Wisteria. Et si je vous dis Wisteria Lane, nom du quartier où vivent les Desperate Housewives de la série du même nom, je suis sûre que l’idée de la « douceur de l’amitié » liée à une plante capable de briser des pitons d’acier vous paraît tout de suite plus parlant… (à moins que vous n’ayez jamais vu cette série o/)
C’est ce double aspect, donc, qui m’intéresse particulièrement dans ma peinture puisque jouer sur l’ambiguïté des choses me permet de pointer du doigt l’aspect à la fois attirant et inquiétant de l’univers que je tente de personnifier, celui d’Internet.
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