L’engouement autour de la new romance sur les réseaux sociaux
Imaginez la scène : vous êtes sur votre canapé, emmitouflé dans une couverture douce, une tasse de chocolat chaud à la main, et vous scrollez tranquillement sur Instagram. Soudain, boum, une avalanche de photos de livres entourés de bougies, de fleurs ou de tasses de thé et de plaids moelleux déferle sur votre écran. Vous avez deviné, on parle de la new romance ! Ce genre littéraire qui fait fondre les cœurs sur TikTok et qui squatte les feeds avec ses fameuses couvertures toutes plus roses et pastel les unes que les autres. Mais qu’est-ce qui rend la new romance aussi irrésistible ? Et pourquoi des milliers de personnes se ruent-elles dessus comme sur des churros à la fête foraine ? Spoiler : c’est parce que c’est sacrément bon.
Les tendances sur les réseaux sociaux
Sur Instagram, il semble que personne ne puisse résister à l’appel du plaid et des belles couvertures de livres, au tranches parfois également richement décorées. Les « book hauls » sont là pour nous rappeler qu’il est socialement acceptable de poser fièrement avec une pile de livres qui menace de s’effondrer. Entre deux clichés esthétiques de Il était une fois un cœur brisé de Stéphanie Garber, des chandelles et des paillettes, on se dit que la new romance n’est pas juste un genre : c’est un mood. Et quel mood !
Puis il y a TikTok, alias BookTok, qui a carrément catapulté la new romance sous les projecteurs. Imaginez des vidéos de quinze secondes où des lecteurs vous disent quoi lire en fonction de votre humeur : « Envie de pleurer ? Lis ceci. Envie de hurler contre des protagonistes idiots avant de fondre de tendresse ? Lis ça. » BookTok est un peu comme ce pote qui sait toujours quoi vous conseiller pour votre prochain « date » avec un livre. C’est là aussi qu’on trouve des extraits à faire palpiter nos petits cœurs, ou ces fameuses réactions à chaud qui vont de « OMG je l’aime tellement » à « Je suis dévasté, envoyez-moi des cookies ».
En fait, les réseaux sociaux, TikTok et Instagram en tête, mais aussi Youtube (si on peut considérer Youtube comme un réseau social), ont donné une visibilité incroyable à la new romance, et les hashtags tels que #bookstagram ou #romancereads sont aujourd’hui synonymes de communauté, de partage et de découvertes littéraires. Sur Instagram, il est courant de voir des « book hauls » entièrement consacrés à des séries comme Il était une fois un cœur brisé ou encore Maxton Hall de Mona Kasten, ou encore à tous les livres récemment acheter par le ou la lecteurice. Ceux-ci prennent plaisir à mettre en scène ces livres, à les présenter sous leur plus beau jour. Ces publications suscitent de l’engagement : les photos de couvertures attirantes (car c’est aussi ça, la new romance : de beaux livres qu’on a envie d’avoir dans sa bibliothèque comme objet de décoration !) et les discussions autour des protagonistes font vibrer la communauté, qui n’hésite pas à partager ses avis ou à recommander de nouveaux titres.
Les vidéos recommandant des livres à lire selon ses humeurs ou émotions ont permis d’attirer de nouveaux lecteurs vers le genre. Les histoires de new romance, souvent riches en émotions, sont idéales pour ce format. Des extraits audio des moments les plus palpitants, des réactions à chaud après une lecture poignante, ou même des critiques express – tout cela contribue à maintenir un intérêt constant autour du genre. Certains influenceurs, comme @romanceaddict ou @marine_books, sont devenus des références incontournables pour les amateurs de new romance, partageant régulièrement leurs recommandations et créant un véritable engouement autour de certains titres
Qu’est-ce que la new romance ?
Pour ceux qui se demanderaient encore ce que c’est que la new romance, imaginez des histoires d’amour où tout est amplifié : les émotions, les papillons dans le ventre, les déclarations bouleversantes… C’est comme la première saison d’une série où tout le monde tombe amoureux au ralenti avec une bande-son douce au piano, mais dans un livre. Les protagonistes sont jeunes, souvent en train de galérer avec leur boulot, leurs études, ou tout simplement leur vie. Mais ils trouvent toujours du temps pour vivre de grandes histoires d’amour à nous faire verser quelques (beaucoup) de larmes.
Prenons par exemple Check and Mate d’Ali Hazelwood. Les protagonistes sont des âmes blessées, mais à mesure qu’ils s’aiment, ils nous réparent un peu aussi (en plus, ça vient compléter la vague de hype qu’ont connu les échecs après Le jeu de la dame de Netflix). Oui, ça sonne niais, mais parfois, on a besoin de niais. Ces histoires sont comme du chocolat fondu : réconfortantes et délicieusement addictives. C’est peut-être aussi parce que la new romance ne prétend pas être autre chose qu’une évasion, un voyage à travers des pages qui nous donnent la sensation que l’amour guérit tout. Et ça fait du bien, un point c’est tout.
Historiquement, la new romance a émergé comme un sous-genre de la romance contemporaine dans les années 2010, popularisée par des auteurs comme Colleen Hoover et Anna Todd. Le succès de livres tels que After ou Hopeless a ouvert la voie à une nouvelle vague d’histoires d’amour, souvent centrées sur des protagonistes jeunes adultes, et explorant des thématiques variées comme les premières amours, les traumas émotionnels, et la quête de soi.
Pourquoi la new romance séduit tant ?
Maintenant, pourquoi tant d’engouement, me direz-vous ? C’est simple. Parce que la new romance, c’est comme un doudou émotionnel. Imaginez : vous avez passé une journée de boulot pourrie, votre chat vous a ignoré (non, ça, c’est impossible, je ne m’en remettrais pas), et voilà que vous vous retrouvez avec un livre où deux héros imparfaits, mais adorables, se réconcilient sous la pluie. C’est cliché ? Oui. Est-ce que ça fonctionne ? Absolument. On a parfois besoin d’être sûrs que tout ira bien, et la new romance offre cette promesse, page après page.
Ajoutez à cela une grosse communauté de lecteurs tout aussi passionnés. Sur les réseaux, ça parle, ça partage, ça fait de la fanfiction (d’ailleurs, certaines autrices – car ce sont majoritairement des femmes qui écrivent de la new romance – ont commencé à publier en ligne avant d’être découvertes par des maisons d’édition et d’être publiées officiellement). C’est un univers où les personnages masculins deviennent des « book boyfriends ». Oui, on les appelle comme ça, et non, il n’y a aucune honte à avoir. Parce qu’avouez, qui n’a jamais rêvé de tomber amoureux d’un héros de papier ? Ça ne fait pas de mal, ça ne ronfle pas, et c’est toujours super attentionné (et canon, tant qu’à faire). Que demander de plus ?
Si la new romance est aujourd’hui si populaire, c’est en partie parce qu’elle permet aux lecteurs de s’évader tout en se retrouvant dans les histoires racontées. L’aspect immersif des histoires d’amour, combiné à des personnages souvent imparfaits mais terriblement attachants, crée une alchimie qui attire. De plus, le genre est très inclusif : il aborde des thèmes variés tels que la sexualité, les traumas personnels, ou encore les réalités de la vie quotidienne, ce qui le rend accessible et pertinent. Il y en a pour tous les goûts, vraiment ! Même pour ceux qui, contrairement à moi, préfèrent quand ça se termine mal (mais sachez que je ne vous comprends pas !).
Un autre point fort de la new romance, c’est sa dimension communautaire. Les discussions en ligne, les fanfictions, les échanges d’opinions : tout cela contribue à créer une expérience de lecture collective. Les « book boyfriends » deviennent des sortes de fantasmes collectifs, des personnages avec lesquels la communauté entretient une relation presque personnelle. Ce type d’interaction est un puissant moteur pour la popularité du genre. Certains sont devenus de véritables stars alors qu’ils n’existent même pas réellement, imaginez un peu ! Si je devais en citer quelques uns, sachez que James Beaufort (Maxton Hall), Cardan Greenbriar (Le Prince Cruel de Holly Black) ou encore le Prince de Coeur, alias Jacks (Il était une fois un coeur brisé) ont leur fanclubs attitrés.
Les différents sous-genres de la new romance, tels que les romances universitaires (college romance), les histoires « enemies-to-lovers », ou encore les récits de rédemption, apportent également une diversité qui permet à chacun de trouver son compte. Par exemple, les histoires « enemies-to-lovers » jouent sur la tension entre les protagonistes, offrant des moments d’émotions intenses, tandis que les romances universitaires plongent les lecteurs dans l’univers des campus, avec leurs codes et leurs dynamiques spécifiques. Un autre sous-genre de la new romance est la « romantasy », qui mêle romance et éléments de fantasy, transportant les lecteurs dans des mondes magiques où l’amour et les quêtes épiques s’entremêlent.
Cependant, il convient de faire attention à la « dark romance », qui explore souvent des dynamiques amoureuses complexes et qu’on peut qualifier de toxiques. Bien que ce sous-genre puisse être captivant, il nécessite une certaine vigilance de la part des lecteurs en raison de thèmes plus sombres et potentiellement troublants, voire carrément choquants. Personnellement, je ne suis pas du tout une grande fan de ce sous-genre (#TeamFleurBleue). Les relations toxiques, souvent violentes, très peu pour moi. Donnez-moi des mots doux dégoulinant de douceur et d’amour, plutôt ! Je le déconseille tout particulièrement au jeune public. Pour certains, ce sous-genre peut offrir une exploration plus sombre des émotions humaines et des dynamiques complexes, mais il demande une approche réfléchie en raison de ses thèmes parfois dérangeants.
La mode new romance n’est pas qu’une histoire d’amour
Évidemment, il y a des critiques. On reproche à la new romance d’être clichée, de manquer de subtilité. Mais est-ce que ce n’est pas justement ce qu’on aime ? Parfois, on veut juste un happy end garanti, sans prise de tête. Ces histoires suivent souvent des schémas bien connus, mais c’est aussi rassurant que la recette du gâteau de mamie : on sait que ça fonctionne, et c’est tout ce qui compte. De plus, ces livres abordent des thématiques variées et actuelles, rendant le genre plus inclusif et pertinent que jamais.
Moi, par exemple, je suis tombée amoureuse de la saga Maxton Hall (si vous saviez comme j’attends le tome 3…). C’était réconfortant, tendre, et tellement satisfaisant de voir des personnages qui se cherchent, se trouvent, et grandissent ensemble. Sans parler des péripéties ! Car contrairement à ce qu’on pourrait croire, la new romance ne manque pas de rebondissements, au contraire ! Comme un bon film du dimanche après-midi, mais avec plus de papillons dans le ventre et moins de pubs pour des voitures. D’ailleurs, dans le cas de Maxton Hall, il existe une adaptation au format série à voir sur Amazon Prime Vidéo.
Je peux comprendre que certains considèrent ces livres comme étant trop clichés ou peu enrichissants. Mais je pense qu’il est important de rappeler que chaque genre a son utilité, et que le simple fait d’inciter des personnes à lire est en soi une grande victoire. Que l’on recherche une évasion temporaire ou une connexion à des personnages qui nous ressemblent (ou pas), la new romance joue ce rôle sans prétention, mais avec une grande efficacité.
Les critiques se concentrent souvent sur la prédictibilité des intrigues ou la surabondance des stéréotypes, mais n’est-ce pas justement ce que certains lecteurs recherchent ? Ces histoires offrent un cadre sécurisant, dans lequel ils peuvent se projeter et vivre une romance qui, même conflictuelle, offre la promesse d’une fin heureuse (ou pas, d’ailleurs, même si c’est plus rare). Et puis, la diversité des thématiques abordées permet aussi au genre d’évoluer, de refléter les luttes sociales et les questionnements contemporains.
Je ne peux néanmoins pas m’empêcher de me demander si les critiques qui visent ce genre ne sont pas un (gros) poil sexistes. En effet, je l’ai dit plus haut, ces romans sont souvent écrit par des femmes et la plupart de ceux qui les lisent sont également des membres de la gente féminine. Mais, si tel est bien le cas, lâchez-nous donc la grappe, non ? (J’ai l’impression de dire ça si souvent…) LAISSEZ LES FEMMES TRANQUILLES !
Un secret (pas si honteux) à partager…
Je dois l’avouer, à cause de tout ce que j’ai pu lire, écrire sur la new romance n’a pas été une décision facile pour moi. C’est un passe-temps que je garde habituellement un peu secret, presque comme une boîte de chocolats qu’on cache pour ne pas avoir à la partager (… vous ne faites pas ça ?). Pourquoi ? Peut-être par une légère honte, comme si ce genre littéraire n’était pas assez « sérieux » pour que je puisse partager ma passion en public (ralala, ce problème que j’ai avec le regard des autres…). Pourtant, en y réfléchissant, je me suis demandé : pourquoi devrais-je cacher ce qui me fait sourire, ce qui me fait ressentir autant d’émotions ? Chacun aime ce qu’il veut, non ? Et moi, j’aime les histoires qui font battre le cœur, qu’elles soient dans les pages d’un roman, les cases d’un shôjo manga, ou les épisodes d’un drama coréen romantique (d’autres sujets à traiter dans des articles à venir ?). Alors, voilà, c’est dit. Et si vous êtes ici, je parie que vous aussi avez un faible pour un peu (ou beaucoup) de romantisme. Soyons fiers de ce qui nous rend heureux, même si c’est un peu fleur bleue !
Quelques recommandations
Si vous êtes tenté par la new romance, voici quelques suggestions (en plus de celles déjà présentes dans l’article) pour enrichir votre pile à lire :
- La Bibliothèque des ombres de Rachel Moore : une histoire envoûtante (et étonnante car l’un des protagonistes est… un fantôme) où les secrets du passé se mêlent à une romance passionnée.
- Love on the Brain de Ali Hazelwood : une comédie romantique intelligente (ou sur l’intelligence ? Les sapo, c’est pour vous !) et pleine d’humour, parfaite pour les amateurs de romance contemporaine.
- La Théorie des couleurs de Mazey Eddings : une exploration des nuances de l’amour et des émotions, portée par des personnages aussi intéressants qu’attachants (ils sont neuroatypiques : TDAH et TSA).
- Everything Everything de Nicola Yoon : Une histoire touchante où l’amour naît dans l’isolement, abordant des thèmes de la découverte de soi et de la résilience (avec un plot twist final pas piqué des hannetons !)
- Better than the Movies de Lynn Painter : Une comédie romantique qui célèbre l’amour à travers le prisme des clichés de comédies romantiques classiques, tout en restant touchante et hilarante. Ce roman est parfait pour ceux qui adorent les références cinématographiques et les retournements de situation pleins de charme.
- Là où réside l’hiver de Laëtitia Arnould : une romance hivernale qui réchauffe le cœur, publiée par Twinkle Editions. Pour les fans des Cinq Légendes qui reveulent une dose de Jack Frost en infusion pour l’hiver.
- Un Noël à BleakHill Castle de Laëtitia Arnould : une histoire festive et romantique, également éditée par Twinkle Editions, qui se passe au XIXème siècle, pour changer un peu d’époque et se plonger dans une douce romance hivernale victorienne.
D’ailleurs, je vous conseille de suivre Twinkle Editions qui est une maison d’édition française qui se distingue par ses ouvrages aux couvertures soignées et aux histoires captivantes. Spécialisée dans la littérature romantique et fantastique, elle offre aux lecteurs des récits immersifs et de qualité. Leur catalogue, disponible sur leur site officiel, propose une variété de titres qui sauront satisfaire les amateurs de new romance.
La new romance, un phénomène à prendre au sérieux (ou pas)
Vous l’aurez peut-être compris à la lecture de cet article, la new romance, c’est bien plus qu’un simple phénomène de mode. C’est un réconfort, une évasion, et une belle façon de retrouver le plaisir simple de la lecture. Que vous soyez déjà un amateur du genre ou simplement curieux, je vous conseille de tenter l’expérience. Parce qu’après tout, un peu de romantisme et beaucoup de feel-good, ça ne fait jamais de mal.
Et vous, avez-vous un « book boyfriend » qui vous fait craquer ? Lequel de ces romans (ou un autre !) vous a fait rire, pleurer, ou juste sourire niaisement dans le bus ? Partagez vos histoires, parce que, soyons honnêtes, on a tous besoin d’un peu plus de new romance dans nos vies !
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