Le phénix est une créature mythologique fascinante qui occupe une place centrale dans de nombreuses cultures à travers le monde. Il symbolise généralement la résurrection, l’immortalité et le renouveau. Aujourd’hui, je vous emmène faire un tour des légendes et des croyances autour du phénix dans divers folklores autour du globe.
Cette figure mystique est connu pour renaître de ses cendres. Elle évoque la capacité d’émerger plus fort après la destruction. Et elle continue d’inspirer les récits contemporains et les œuvres d’art à travers le monde. Petit tour d’horizon, aujourd’hui, autour de cette figure mythologique à la fois célèbre et méconnue. A l’heure où Studinano renaît après une longue période d’absence, le sujet me semblait plutôt approprié à traiter. Alors, en route !
Le Phénix dans la culture occidentale
Commençons au plus proche de la France.
Dans la culture occidentale, le phénix est une créature mythologique célèbre. Elle est souvent représentée comme un grand oiseau aux plumes flamboyantes, capable de renaître de ses propres cendres après avoir été consumé par les flammes. Qui n’a pas en tête le Phénix d’Albus Dumbledore, dans Harry Potter, surgissant de ses propres cendres juste après s’être enflammé ?
Ce cycle de mort et de renaissance fait du phénix un symbole puissant de résilience, d’immortalité et de renouveau spirituel.
En Occident, cette image du phénix nous vient généralement de la mythologie gréco-romaine. L’oiseau mythique était alors lié à des divinités solaires. Nous verrons aussi que le phénix a également, ensuite, trouvé une place importante dans la culture chrétienne. Il symbolisait alors la résurrection du Christ et la vie éternelle. Pour l’historien Michel Pastoureau, il est surtout une merveille :
« Son cou est d’or fin, son poitrail a la couleur de la pourpre, ses ailes brillent comme le saphir et ses pattes ne se terminent pas par des griffes, elles sont ornées de rubis. »
Michel Pastoureau, Bestiaires du Moyen-Âge
Le phénix dans la mythologie gréco-romaine
Le phénix chez Hérodote
Dans la mythologie grecque, le phénix est un oiseau quasi-immortel. Hérodote, l’historien grec, le décrit comme venant d’Égypte et vivant 500 ans avant de mourir :
« Il y a encore un autre oiseau sacré, nommé phénix. Pour ma part je ne l’ai vu qu’en peinture. D’ailleurs il ne vient en Égypte que rarement, tous les cinq cents ans, aux dires des Héliopolitains [ndlr : habitants de Héliopolis]. D’après eux, le phénix viendrait quand son père meurt. S’il est bien tel qu’on le représente, voici ses dimensions et son apparence : son plumage est rouge et or. Pour la forme et la taille c’est à l’aigle qu’il ressemble le plus. Il procéderait comme suit, mais ce récit me paraît invraisemblable : Partant de l’Arabie, il transporterait au temple d’Hélios son père enrobé de myrrhe pour l’y ensevelir. Voici comment : pour commencer, avec de la myrrhe il façonnerait un œuf aussi gros qu’il soit capable de le soulever ; ensuite il essaierait de le porter et lorsqu’il y serait arrivé, il creuserait l’œuf pour y déposer son père ; avec la myrrhe restante, il boucherait le trou creusé pour y introduire son père. Une fois le mort gisant à l’intérieur, l’œuf retrouverait son poids initial. C’est dans cet appareil que le phénix l’emporterait en Égypte au temple d’Hélios. Voilà, dit‑on, ce que fait cet oiseau. »
(Hérodote, Enquête II, 73)
Dans cette version de la légende, le Phénix n’apparaît donc que tous les 500 ans, à la mort de son père. Il est donc associé à un cycle. On peut penser que tous les 500 ans, un cycle se termine et un autre commence. Ainsi, l’ancien phénix meurt et le nouveau prend sa place. Cela est probablement lié aux croyances d’alors, liées à l’observation des astres. Cela fait déjà du Phénix une représentation du cycle sans fin de la vie, de la mort et de la renaissance.
Où l’on estime combien de temps vit un phénix
Françoise Lecocq (source) explique comment le mythe du phénix a évolué au fil du temps. Elle s’attarde notamment sur les différentes versions concernant la durée de vie de cet oiseau mythique. Bien que la plupart des auteurs se soient accordés sur une longévité de 500 ans, inspirée par Hérodote, d’autres chiffres comme 540, 1000, ou même 7006 ans ont également été proposés, souvent sans explication claire.
Ces variations sont liées à des croyances anciennes sur les cycles du temps, en particulier celle de la « Grande Année ». Il s’agissait d’une période cosmique où les planètes revenaient à leur position initiale, symbolisant un renouveau de l’ordre cosmique (c’était un peu le moment où l’univers remettait les compteurs à zéro, si vous préférez). Le phénix est alors souvent associée à ces cycles, mais il n’y a pas toujours un consensus précis. En effet, certains auteurs ont utilisé des chiffres de manière symbolique pour représenter une longue durée, sans chercher à être exacts vis-à-vis de l’astrologie.
Françoise Lecocq explique que certains évoquent même 1461 ans, soit l’année dite sothiaque, ou caniculaire égyptienne (l’équivalent de leur « Grande Année »). En effet, dans la ville égyptienne d’Héliopolis où était particulièrement célébré le phénix (ou Bénou, en Egypte), tous les 1461 ans, l’étoile Sirius (aussi appelée Sopdet-Sothis, ou Canis maior) redevient visible (on parle d’un « lever héliaque »). Mais ce n’est pas tout : elle redevient visible le jour du Nouvel An et correspond également avec la crue du Nil (c’est précis, donc c’est rare).
« Cette occurrence se produit le 19 juillet 139, […] sous l’empereur Antonin, qui la célèbre par une monnaie au phénix frappée à Alexandrie et légendée Aiôn, en grec « Éternité ». »
Françoise Lecocq, L’oiseau couleur du temps
On peut en tout cas retenir que, dès le début, le Phénix vit longtemps. Très longtemps. Et qu’il est à l’idée de renouveau, de renaissance, de recommencement.
Un phénix venu d’Égypte
En fait, Hérodote fait référence ici au Bénou égyptien que nous décrirons plus après. Toutefois, nous verrons qu’il a aggloméré d’autres mythes dans sa description de l’oiseau. Mais les légendes évoluent en se transmettant (généralement oralement). Cela n’a donc rien d’étonnant.
La version de Hérodote vient donc dépeindre un phénix symbole de la régénération et la continuité de la vie par-delà la mort. Il est aussi une représentation cyclique du temps, des époques, en grandes ères de 500 ans environ.
Pour François Lecocq, cette durée de vie ne provient en revanche pas directement de la mythologie égyptienne. Elle viendrait plutôt d’une ancienne charade trouvée dans un fragment des « Préceptes de Chiron« , attribués à Hésiode, un poète grec. Cette charade compare la durée de vie de diverses créatures mythologiques et animales, toutes considérées comme ayant une longue existence :
« La corneille babillarde vit neuf générations d’hommes florissants de jeunesse ; le cerf vit quatre fois plus que la corneille ; le corbeau vieillit pendant trois âges de cerf ; le phénix vit neuf âges du corbeau et nous vivons dix âges de phénix, nous, Nymphes aux beaux cheveux, filles de Zeus armé de l’égide. »
Françoise Lecocq, L’oiseau couleur du temps
Le phénix est décrit ici comme vivant 972 générations humaines, ce qui est une métaphore pour indiquer une très longue vie. Françoise Lecocq explique que ces calculs symboliques ont été utilisés par des savants de l’antiquité pour réfléchir à des concepts comme l’âge du monde. Cependant, ces calculs ne sont pas basés sur des créatures réelles. C’est parce que ces créatures symbolisent des concepts mathématiques, notamment le système sexagésimal babylonien. En ce basant sur ce système de calcul, cela reviendrait à faire correspondre la longévité du phénix à 32 400 ans. Un chiffre totalement invraisemblable pour un être vivant ! Et une période de temps bien plus longue que les 500 ans proposés par Hérodote.
François Lecocq conclut en soulignant que malgré ces tentatives d’explications mathématiques, la relation entre les différentes créatures de la charade reste mystérieuse. Elle est peut-être liée à la mythologie d’Apollon, dieu du soleil, à l’astronomie de l’époque ou à des erreurs de lecture des textes anciens :
« Hérodote semble contaminer le bénou avec ce phénix hésiodique, dont il emprunterait, selon nous, et le nom grec (peut-être du fait d’une certaine ressemblance avec le mot bénou) et la durée de vie [40], mais arrondie de 540 à 500 et amputée de la multiplication par 60, ce qui change considérablement l’ordre de grandeur. Il confondrait, volontairement ou non, le symbole temporel d’origine orientale avec l’oiseau sacré égyptien, et tout le monde antique lui fera écho. »
Françoise Lecocq, L’oiseau couleur du temps
Sur la régénération du phénix
Bref, si la version de Hérodote se nourrit de diverses sources et les transforme à son tour, elle n’en restera pas moins célèbre. C’est à lui que nous devons l’idée l’image d’une sorte d’aigle aux plumes rougeâtres, rappelant la couleur du feu. Il ne fait néanmoins pas référence à la capacité du Phénix à se régénérer. Pour R. Van Den Broek, c’est peut-être parce que cette partie de la légende était déjà bien connue de tous (source). Le fait que le père de l’Histoire ne mentionne pas non plus la consumation de cet oiseau par le feu reste néanmoins un mystère.
Quant à savoir comment se reproduirait le phénix, le philosophe Porphyre a proposé qu’il s’agissait sûrement d’un oiseau unique :
«Le phénix, en effet, l’espèce d’oiseau qu’on connaît, n’est pas, dit-on, une espèce qui comprend plusieurs individus dénombrables, du moins dans l’hypothèse où il n’y a qu’un phénix toujours renaissant ; et s’il se dit plusieurs individus, on n’entend pas plusieurs en nombre, mais en raison de la succession.»
Porphyre (234-305), Commentaire aux catégories d’Aristote
Pline l’Ancien va dans le même sens. Pour lui, si le phénix existe réellement (ce dont il doute, comme Hérodote), il est unique en son genre et, après être né des cendres de son père, il s’occupe de sa dépouille. Il offre par ailleurs une description précise de l’oiseau mythique :
« L’Inde et l’Éthiopie produisent surtout des oiseaux de couleurs très diverses, et tels qu’on ne saurait les décrire. Le plus célèbre de tous naît dans l’Arabie : c’est le phénix, si toutefois son existence n’est pas une fable : il est unique dans l’univers entier, et on ne l’a pas vu souvent. On lui donne la taille de l’aigle, un plumage éclatant comme l’or autour du cou ; du reste, pourpre, une queue d’azur entremêlée de plumes roses, des crêtes sous la gorge, et une huppe qui pare sa tête. Le premier parmi les Romains qui en ait parlé, et le plus exact, est Manilius, ce sénateur si célèbre par les connaissances qu’il ne devait qu’à lui seul : il dit que personne ne l’a vu mangeant ; qu’en Arabie il est consacré au Soleil ; qu’il vit cinq cent neuf ans ; que vieillissant il se construit un nid avec des branches de cannelle et d’encens ; qu’il le remplit de parfums, et qu’il meurt dessus ; que de ses os et de sa moelle il naît d’abord une sorte de vermisseau qui devient un jeune oiseau ; que d’abord il rend les honneurs funèbres à son prédécesseur ; qu’il porte le nid tout entier près de la Panchaïe (ndlr : île fabuleuse qui se serait trouvée dans l’océan Indien et était considérée comme une sorte de paradis terrestre), dans la ville du Soleil, et qu’il le dépose sur un autel. Le même Manilius expose que la révolution de la grande année s’accomplit avec la vie de cet oiseau ; qu’alors une nouvelle période, avec les mêmes caractères, s’ouvre pour les saisons et les astres, et qu’elle commence à midi le jour où le soleil entre dans le signe du Bélier. Il ajoute que cette période était à sa deux cent quinzième année sous le consulat de P. Licinius et de Cn. Cornelius (XXX, 3) (an de Rome 657), moment où il écrivait. Cornélius Valérianus a rapporté que le phénix passa en Égypte, sous le consulat de Q. Plautius et de Sex. Papinius (an de Rome 789). Cet oiseau fut apporté à Rome pendant la censure de l’empereur Claude, l’an 800 de Rome, et on l’exposa dans les comices, ce qui est attesté par les Actes ; mais personne ne doute que ce ne fût un faux phénix. »
Pline l’Ancien, Naturalis Historia
Chez Ovide, on retrouve la même idée où, après 500 ans de vie, le phénix construit son nid à l’aide, notamment, de différentes plantes aromatiques (ce qui est sûrement une référence aux rites funéraires romains d’alors). A nouveau, le nouveau phénix emmène la dépouille de l’ancien dans la « ville du soleil » (littéralement « héliopolis », ce qui n’est pas sans rappeler le mythe égyptien comme nous le verrons après) :
« il n’y a qu’un oiseau qui retrouve la vie dans sa mort, et qui se recrée lui-même : les Assyriens le nomment phénix ; il ne vit ni d’herbes ni de fruits, mais des larmes de l’encens et des sucs de l’amome. Après avoir rempli le cours de cinq longs siècles sur la cime tremblante d’un palmier, il construit un nid avec son bec et ses ongles ; il y forme un lit de nard, de cannelle, de myrrhe dorée et de cinnamome, se couche sur ce bûcher, et finit sa vie au milieu des parfums ; alors, de ses cendres renaît, dit-on, un jeune phénix, destiné à vivre le même nombre de siècles. Dès que l’âge lui a donné la force de soutenir un fardeau, il enlève le nid qui fut à la fois son berceau et la tombe de son père ; et, d’une aile rapide, arrive dans la ville du soleil ; il le dépose à la porte sacrée du temple. »
Ovide, Les métamorphoses (8 ap. J.-C.)
Bref, si la mythologie grecque fait finalement assez peu de place au phénix, il devient plus courant chez les romains. L’oiseau mythique sera même associé à la ville de Rome qui, comme lui, semble sans cesse renaître de ses cendres.
Chez les romains, l’oiseau ne sera cependant pas associé à une divinité. Il restera un symbole païen et on lui attribuera volontiers des pouvoirs magiques. Il ne perdra toutefois pas sa symbolique, bien au contraire. Des empereurs s’approprieront par exemple son image.
Le Phénix chez les romains
L’utilisation du phénix par les romains dépasse largement le cadre mythologique pour s’ancrer dans des pratiques politiques et culturelles. L’oiseau devient un symbole puissant de continuité et de résilience, notamment dans le contexte de l’Empire romain qui, à l’instar du phénix, se veut éternel. L’empereur Hadrien, par exemple, fait graver le phénix sur ses monnaies pour symboliser le renouveau et la pérennité de l’Empire qui devient sien, en tant qu’empereur.
A nouveau, sur cette pièce de monnaie, le phénix prend les atours d’un oiseau aux longues pattes, comme une grue, un héron ou, peut-être un flamand rose. Nous sommes alors encore loin de la représentation que nous nous en faisons aujourd’hui. Notons aussi qu’il se tient sur une branche de laurier et qu’il est auréolé, comme le serait un saint.
Ce symbole est également repris dans l’architecture et les arts, où le phénix orne des monuments et des fresques, affirmant ainsi la stabilité et l’immortalité de l’Empire.
Le phénix comme oiseau de l’empereur
Le phénix acquiert une dimension impériale, devenant une métaphore pour les empereurs eux-mêmes, vus comme des figures qui, malgré les bouleversements, assurent la continuité et le renouveau de l’État. L’oiseau mythique incarne alors la force et la puissance régénératrice de Rome, capable de se relever après chaque crise. Il renforce ainsi son aura d’invincibilité.
Cette appropriation du phénix par les empereurs romains reflète également un désir de transcendance, où le souverain est perçu non seulement comme un chef politique, mais aussi comme une figure quasi-divine, éternelle et indispensable à la survie de l’Empire. Cette imagerie perdure même après la chute de Rome, où le phénix continue d’être un symbole de résurrection dans la culture chrétienne, notamment en tant qu’emblème du Christ ressuscité.
Le Phénix dans la mythologie égyptienne
Le phénix égyptien, souvent appelé Bénou (Benu ou Bennu), est associé au dieu du soleil Rê (ou Râ). Ce dernier est généralement représenté avec une tête de faucon et représente le soleil. C’est pourquoi il est particulièrement célébré dans la cité de Héliopolis : la cité du soleil (hélio signifiant « soleil » en grec ancien).
On raconte que ce dieu serait né d’un œuf, comme un oiseau. A la sortie de sa coquille, d’abord aveuglé par le soleil, on raconte qu’il se mit à pleurer et que de ses larmes naquirent les humains.
Le Bénou, lui, est décrit comme un héron géant avec un plumage doré et rouge. Etymologiquement, il semble en effet que le mot signifie à la fois « héron » et « rouge ».
Selon la légende, le Bénou se perche sur un arbre sacré ou un obélisque dans le temple de Rê. Lorsqu’il sent que sa fin approche, il construit un nid d’aromates et d’encens, y met le feu, et se laisse consumer par les flammes. De ses cendres, un nouvel oiseau renaît, symbolisant le cycle du soleil et de la vie éternelle. Le Bénou était également associé au Nil (fleuve nourricier qui « renaît » chaque année et dont le limon offre des terres fertiles pour les cultures) et à la création, renforçant l’idée de renaissance éternelle. C’est pourquoi on l’associait aussi au dieu Osiris, mort puis ressuscité par son épouse, Isis.
« C’est une figure des cycles journalier et annuel du soleil, auquel se rattachent le pouvoir du pharaon, renouvelé en des fêtes jubilaires, et la crue du Nil qui rythme le calendrier du pays et marque le début du Nouvel An. »
Françoise Lecocq, L’oiseau couleur du temps
Dans la mythologie égyptienne, le Benou peut également être le Bâ des dieux Rê et Osiris, c’est-à-dire leur forme animale. On le trouve parfois représenté coiffé de la couronne d’Osiris ou du disque solaire, comme Rê.
Le Phénix dans la mythologie chrétienne
Le phénix, cet oiseau mythique connu pour sa capacité à renaître de ses cendres, a trouvé une place particulière dans la mythologie chrétienne, où il est devenu un symbole puissant de la résurrection et de la vie éternelle. Son intégration dans le symbolisme chrétien s’est faite progressivement, à mesure que les premiers chrétiens cherchaient à interpréter et à communiquer les mystères de la foi à travers des métaphores et des allégories empruntées aux cultures païennes.
Un symbole de résurrection
L’image du phénix, qui meurt dans un bûcher pour renaître de ses propres cendres, a été naturellement associée à la résurrection du Christ. Dans le christianisme primitif, ce cycle de mort et de renaissance illustrait la promesse de vie éternelle offerte par la résurrection de Jésus. Les premiers chrétiens voyaient dans le phénix un parallèle parfait avec la victoire du Christ sur la mort, un symbole d’espoir pour tous ceux qui croyaient en la vie après la mort.
« Trouvons-nous donc étrange et étonnant que le créateur de l’Univers fasse revivre ceux qui l’ont servi saintement et avec la confiance d’une foi parfaite, alors qu’il nous fait voir dans un oiseau la magnificence de sa promesse ? »
Clément de Rome, Lettre aux Corinthiens, 26.
Clément de Rome, l’un des premiers Pères de l’Eglise, utilise le phénix pour illustrer le concept de résurrection, expliquant que, tout comme le phénix renaît, les fidèles ressusciteront après la mort. Cette allégorie est reprise par d’autres auteurs chrétiens tels que Lactance, qui décrit le phénix comme une preuve tangible de la résurrection.
Le Phénix dans l’art chrétien
Ce symbolisme s’étend également à l’art chrétien, où le phénix apparaît souvent sur les fresques, les mosaïques, les enluminures ou encore les sarcophages.
Le même oiseau peut être vu sur des mosaïques byzantines des Ve-VIe siècles dans l’église de Pétra (Jordanie), bien que sans le symbolisme du feu ajouté ici.
La grue africaine était connue des Romains depuis le début de l’Empire ; elle a finalement été identifiée au Christ en raison de sa couronne rayonnante, et au phénix en raison de la résurrection du Christ.
Il est généralement représenté sous la forme d’un oiseau flamboyant, entouré de feu ou posé sur un bûcher, illustrant l’idée de renaissance spirituelle. Dans certaines représentations, le phénix est même associé à des scènes de la résurrection du Christ, renforçant le lien entre ce symbole mythologique et la théologie chrétienne.
Une évolution du symbole
Avec le temps, le phénix en est venu à symboliser non seulement la résurrection, mais aussi l’idée plus large de purification et de renouvellement spirituel. Pour les chrétiens, la mort n’est pas la fin, mais un passage vers une nouvelle vie, et le phénix incarne cette croyance en une transformation qui transcende la mortalité.
Le phénix, dans la tradition chrétienne, est symboliquement lié à la résurrection, représentant à la fois le Christ ressuscité et la promesse de vie éternelle pour les fidèles. Ovide, comme nous l’avons vu, soulignait déjà le rôle du phénix dans un paradis oriental, loin du monde terrestre. Ce lieu de délices est un symbole de pureté et de renouveau spirituel. Au fil du temps, l’oiseau mythique devient un habitant des paradis bibliques, témoignant des grands événements de l’histoire chrétienne.
« Je veux parler de cet oiseau extraordinaire de l’orient, fameux par son unicité, merveilleux par sa postérité, qui, procédant spontanément à ses funérailles, se renouvelle lui-même, dans une fin qui est une naissance décédant et se succédant, de nouveau phénix là où il n’y avait plus personne, de nouveau lui-même, lui qui n’était plus, un autre, le même. Qu’y a-t-il de plus expressif et de plus éclatant en cette matière ou pour quelle autre réalité une telle preuve ? Dieu, en effet, a dit dans ses écritures : Car tu fleuriras comme un phénix, c’est-à-dire de la mort, du cadavre, pour que tu croies que du feu aussi peut surgir la substance du corps. »
Tertullien, De la résurrection de la chair
Le phénix devient ainsi une métaphore de la transformation spirituelle et de la vie éternelle, figurant également dans l’art chrétien comme un symbole puissant de renaissance.
De plus, le phénix a également été utilisé pour symboliser l’Église elle-même, qui, malgré les persécutions et les défis, renaît toujours plus forte, prête à accueillir les croyants dans la promesse d’une vie éternelle.
Le Fenghuang dans la mythologie chinoise
En Chine, le Fenghuang est souvent comparé au phénix occidental, bien qu’il possède des caractéristiques distinctes.
Ce mythique « oiseau de feu » est un symbole d’harmonie, de vertu et de prospérité. Contrairement au phénix occidental, le Fenghuang est également un symbole de la féminité et est souvent associé à l’impératrice (en opposition au dragon, qui représente l’empereur).
« Dans les temps les plus anciens, le fenghuang ne désignait pas un seul oiseau, mais deux. Feng était l’oiseau mâle, tandis que huang était l’oiseau femelle. Ensemble, ils étaient une métaphore du symbole du yin et du yang, ainsi qu’une représentation de la relation solennelle entre l’homme et la femme. Plus tard, le feng et le huang ont été combinés en un seul oiseau femelle et souvent associé au dragon pour son pendant mâle. C’est le phénix chinois le plus communément reconnu aujourd’hui »
Shen Yun Performing Arts
Un Phénix comme plusieurs oiseaux en un
Le Fenghuang est parfois décrit comme un mélange de plusieurs oiseaux. C’est un hybride avec la tête d’un faisan, le corps d’un canard, la queue d’un paon, et des ailes de hirondelle. On raconte qu’il est à la fois doux et d’une grande sagesse.
On croit qu’il apparaît seulement en temps de paix et de prospérité ou, comme le Qilin (qui est une autre créature qui apparaît dans l’univers d’Harry Potter, dans les films de la saga des Animaux Fantastiques), pour annoncer la naissance d’un grand philosophe.
Pour Jean-Pierre Diény, « les ressemblances entre le Fenghuang et le Phénix sont étonnement nombreuses » :
« Je commencerai par les énumérer brièvement. En premier lieu, les deux oiseaux n’apparaissent que rarement dans le monde ; ils ne se manifestent que périodiquement ou dans des circonstances exceptionnelles. D’autre part, ils possèdent l’un et l’autre des affinités avec le soleil et peuvent être considérés comme une incarnation animale de celui-ci. Ils se ressemblent aussi par leur aspect : les écrivains célèbrent leur beauté, leurs couleurs éclatantes, où domine le rouge, et les inscriptions qui couvrent leurs plumes ; les deux oiseaux réunissent même dans leur anatomie des propriétés qui les apparentent à l’ensemble des espèces animales. Ils se ressemblent aussi par leur comportement : leur chant est d’une exquise musicalité ; ils ne se nourrissent que d’aliments raffinés et rares ; ils perchent dans les montagnes, sur des arbres choisis ; ils se font escorter dans leurs déplacements par une multitude d’oiseaux empressés. Ils résident dans des contrées lointaines, paradisiaques, ou dans des îles légendaires. Ces convergences sont si nombreuses et si précises qu’il semble légitime de se demander s’il ne s’agit pas d’un seul et même oiseau. Mais de quel oiseau ? Il est remarquable qu’en Orient comme en Occident on ait beaucoup spéculé sur son identité. »
Jean-Pierre Diény, Le Fenghuang 鳳凰 et le Phénix
Mais bien que ces deux créatures partagent des caractéristiques symboliques telles que leur rareté, leur lien avec le soleil, et leur beauté éclatante, elles représentent des concepts culturels distincts.
Un Phénix symbole de sagesse et de perfection
En effet, explique Jean-Pierre Diény, le Fenghuang est souvent associé à l’harmonie, à la paix et à l’ordre dans le monde. Il est perçu comme un signe de prospérité et de sagesse, apparaissant dans les moments de grande paix ou sous le règne d’un sage. Ce symbole est profondément ancré dans les philosophies confucéenne et taoïste, et incarne un idéal de perfection dans ce monde.
En revanche, le Phénix occidental symbolise principalement la résurrection et l’immortalité. Il est lié aux cycles cosmiques, comme nous l’avons déjà vu, et religieux. Il marque des événements comme le renouveau ou la renaissance, mais est souvent aussi utilisés pour représenter le Christ dans la tradition chrétienne. Nous verrons cela plus après en détail.
L’article de Diény met donc en lumière comment ces deux oiseaux, bien que partageant des traits communs, reflètent des aspirations culturelles différentes : l’harmonie terrestre pour le Fenghuang et l’espoir d’une vie après la mort pour le Phénix. Ce parallèle entre les deux cultures montre comment des symboles similaires peuvent incarner des valeurs et des croyances fondamentalement différentes.
Un phénix qui existerait vraiment ?
Notons également que, comme avec le Phénix chez Hérodote (et bien qu’il semble sceptique), le Fenghuang est parfois considéré comme bien réel. De nos jours, nous pourrions parler d’un cryptide comme le monstre du Loch Ness, de Yeti ou encore le Bigfoot. Il s’agit de créatures ou animaux légendaires dont l’existence est envisagée au travers de témoignages mais non confirmée par des preuves matérielles. Si la question des cryptides vous intéresse, n’hésitez pas à me le faire savoir en commentaire et ce sera peut-être l’occasion d’en faire un article !
Enfin, l‘oiseau à neuf têtes (qui n’a rien à voir avec le renard à neuf queues mais, quand même, ça commence à faire beaucoup d’attributs en neuf exemplaires) symbole de la dynastie Chu, est parfois considéré comme une des premières formes du Fenghuang. Il est alors considéré comme un mauvais présage et on peut le surnommer l’oiseau ou la machine diabolique.
Cela a donné naissance à un dicton dans la province de Hubei : « Au ciel il y a l’oiseau à neuf têtes, sur terre, il y a les jeunes hommes du Hubei. » En chinois, un terme péjoratif est utilisé dans cette phrase pour désigner les jeunes hommes atteignant l’âge adulte que rien n’ébranle et qui obtiennent tout ce qu’ils désirent. Ils sont donc ici comparés à l’oiseau à neuf têtes.
Le Simorgh dans la mythologie perse
Le Simorgh, aussi connu sous le nom de Sîna-Mrû (en Pâzand), est une créature mythologique de l’ancienne Perse, souvent associée à des récits de sagesse et de bienveillance. Présenté comme le chef de tous les oiseaux, il est possible de voir en cela une métaphore : les autres oiseaux sont les humains et cet oiseau est une forme de guide spirituel.
Un chien-oiseau ?
Bien qu’il ne soit pas exactement un phénix, comme le Fenghuang, il partage de nombreuses similitudes avec lui, notamment, selon certaines légendes, l’immortalité et la capacité de renaître. Il faut dire que le Simorgh a beaucoup évolué dans le temps car il n’était même pas une sorte d’oiseau, aussi fantastique soit-il, dans les premiers temps. Il empruntait plutôt ses traits au chien, ou au lion, comme vous pouvez le voir sur l’image ci-jointe. C’est pourquoi on le surnomme parfois le « chien-oiseau ». Il peut alors avoir la tête d’un chien, le corps d’un paon et les griffes d’un lion (ce que je vous laisse le soin d’essayer d’imaginer).
Ensuite, il est devenu possible de le comparer au faucon, à l’aigle, voire à l’épervier ou, comme souvent, au paon. En fait, selon Amélie Neuve-Eglise :
« Les contes traditionnels persans […] ont souvent joué sur le sens du préfixe « si- » signifiant « trente » en persan, pour alléguer qu’il serait aussi grand que trente oiseaux réunis – « morgh » signifiant « oiseau » -, ou encore que son plumage comporterait trente couleurs. »
Amélie Neuve-Eglise , Sîmorgh : de l’oiseau légendaire du Shâhnâmeh au guide intérieur de la mystique persane
Cela nous indique que l’oiseau mythique perse est un animal, quoiqu’il en soit, impressionnant, tant par sa forme, sa taille ou encore ses couleurs potentielles (décrites comme cuivrées ou pourpres, des couleurs qui peuvent à elles seules comporter un certain nombre de nuances). Il vivait apparemment 1700 ans, selon certaines sources, après avoir acquis toutes sortes de connaissances. Il mourait ensuite dans des flammes qu’il générait lui-même avant de renaître de ses cendres.
Un Phénix pour les gouverner tous
D’après l’auteur Jorge Luis Borges (dont nous avons déjà parlé, avec sa bibliothèque infinie), c’est un oiseau immortel qui niche sur les branches de l’Arbre de la Science. Il explique que Farid ed-Dîn Attâr, au XIIIème siècle, en fait un symbole ou une image de la divinité, symbole de l’unité de tous en un. Ceci arrive dans le Mantiq al-tayr (Colloque des oiseaux) :
« Le lointain roi des oiseaux, le Simourgh, laisse tomber au centre de la Chine une plume merveilleuse ; les oiseaux, lassés de leur présente anarchie, décident de le rechercher. Ils savent que le nom de leur roi veut dire trente oiseaux ; ils savent que son alcazar est dans le Caff, la montagne en cordillère circulaire qui entoure la terre. Au commencement, quelques oiseaux prennent peur : le rossignol allègue son amour pour la rose ; le perroquet, la beauté qui est la raison pour laquelle il vit en cage ; la perdrix ne peut se passer des collines, le héron des marais et la chouette, des ruines. Ils entreprennent enfin l’aventure désespérée ; ils dépassent sept vallées ou mers ; le nom de l’avant-dernière est Vertige ; la dernière s’appelle Anéantissement. Beaucoup de pèlerins désertent ; d’autres meurent durant la traversée. Trente, purifiés par leurs travaux, atteignent la montagne du Simourgh. Ils le contemplent enfin : ils s’aperçoivent qu’ils sont le Simourgh et que le Simourgh est chacun d’eux, et eux tous. »
Jorge Luis Borges, Le livre des êtres imaginaires
Les ailes enchantées du désir et du sens
Du coeur à la raison et à l’âme l’ivresse »
– Antâr, S’envoler vers le ciel, distiques 2659 à 2661 –
Le Cantique des Oiseaux. Farîd od-dîn ‘Attâr. Trad. Leili Anvar. Édition Diane de Selliers
Un Phénix femelle et immortelle
Comme le Fenghuang, il serait plutôt de sexe féminin car il est parfois indiqué qu’il allaite ses petits (ne me demandez pas comment il est censé se reproduire, par contre, je n’en sais fichtre rien, je vous laisse faire vos pronostics dans les commentaires).
Enfin, comme les autres phénix que nous avons déjà évoqués, il semble que le Simorgh puisse vivre très longtemps avant de renaître de ses cendres :
« Si l’on suit les légendes iraniennes, le Sîmorgh aurait vécu assez longtemps pour assister trois fois à la destruction du monde. En outre, sa longue existence lui aurait permis d’accéder à la connaissance de toutes les époques et, dans certains récits mystiques, aux hautes connaissances théosophiques. Selon d’autres récits, il vivrait jusqu’à 1700 ans avant de se consumer dans les flammes pour renaître ensuite de ses cendres sous la forme d’un nouveau Sîmorgh. »
Amélie Neuve-Eglise , Sîmorgh : de l’oiseau légendaire du Shâhnâmeh au guide intérieur de la mystique persane
Un Phénix allié des héros
Selon le poème épique Shâhnâmeh (ou Livre des Rois) de Ferdowsi, écrit aux alentours de l’an 1000, le Simorgh joue un rôle crucial en élevant l’enfant héros Zal, qui était destiné à devenir le père de Rostam, l’un des plus grands héros de Perse.
Le Simorgh est souvent dépeint comme un oiseau géant capable de purifier et de guérir. Ainsi, selon le Shâhnâmeh, le Simorgh est invoqué pour guérir des blessures graves, comme celles subies par Rostam et son cheval Rakhsh. Le Simorgh retire les flèches et utilise ses plumes pour soigner les blessures, démontrant ainsi son pouvoir de guérison mystique.
De plus, le Simorgh est perçu comme un protecteur et un guide spirituel, offrant non seulement des soins physiques mais aussi un soutien moral et spirituel. Cette créature est souvent représentée comme vivant dans un lieu sacré et pur, ce qui renforce son image de gardienne de la pureté et de la santé.
Le Houou dans la mythologie japonaise
Le Houou, ou Hō-ō, est l’équivalent japonais du Fenghuang chinois et revêt une importance particulière dans la culture japonaise. Cet oiseau mythique est profondément ancré dans les traditions religieuses et artistiques du Japon, où il est souvent considéré comme un présage de paix, de prospérité et de sagesse.
Un Phénix à la fois mâle et femelle
Le Houou est une fusion de deux caractères chinois : « Hou », représentant l’oiseau mâle, et « Ou », représentant l’oiseau femelle, ce qui le rend androgyne dans certaines interprétations.
Cet aspect reflète l’unité et l’équilibre, similaires aux concepts du yin et du yang dans la philosophie chinoise.
Au Japon, le Houou est perçu comme un symbole de paix et de vertu, et il est censé apparaître uniquement dans des temps de grande harmonie ou lors de l’accession au trône d’un empereur ou d’une impératrice particulièrement vertueux.
Un Phénix symbole de l’impératrice et du soleil
Le Houou est souvent associé à l’impératrice du Japon, car il symbolise les qualités que l’on attend de la souveraine : justice, fidélité, et un leadership éclairé. En tant qu’emblème de l’impératrice, il est souvent représenté avec le dragon, symbole de l’empereur, pour marquer l’union parfaite et harmonieuse entre le yin (le Houou) et le yang (le dragon).
Dans la tradition shintoïste et bouddhiste, le Houou est également vénéré comme une incarnation de la bienveillance et de la sagesse.
Il est parfois associé au soleil, renforçant son image de gardien de la lumière et de la vie, et au feu, représentant la purification et le renouveau.
Représentation dans l’art japonais
L’image du Houou est omniprésente dans l’art japonais, surtout à l’époque Heian (794-1185), où il est souvent représenté dans les temples, les sanctuaires, et les objets de cérémonie.
Le pavillon du phénix du Phoenix Hall (Houou-do), officiellement nommé Amida-do, un temple bouddhiste à Uji, près de Kyoto, est l’une des représentations les plus célèbres du Houou. Ce pavillon est nommé ainsi en raison de la forme de son toit, qui rappelle les ailes déployées d’un phénix, et de deux statues de Houou placées sur son sommet.
Le Phoenix Hall et ses trésors intérieurs, comme la statue d’Amida Nyorai et les 52 statues de bodhisattvas, sont considérés comme des trésors nationaux du Japon.
Dans les arts décoratifs, le Houou est souvent représenté avec des couleurs éclatantes, telles que le rouge, l’or et le bleu, qui soulignent son caractère divin. Les motifs complexes qui accompagnent ces représentations incluent des nuages tourbillonnants, des flammes, et des fleurs de pivoine, symbolisant la beauté et la grandeur.
Influence contemporaine
Aujourd’hui, le Houou continue d’influencer la culture japonaise moderne. Il est fréquemment utilisé dans les arts, les tatouages, et même dans les symboles d’entreprises. Par exemple, l’emblème du billet japonais de 10 000 yens représente un Houou, soulignant sa signification durable en tant que symbole de richesse et de prospérité.
Il apparaît aussi parfois dans la culture populaire, comme dans le célèbre univers de Pokémon, sous la forme de Ho-oh. Là aussi, c’est un oiseau mythique et rare, sorte de Pokémon-Dieu, au même titre que d’autres oiseaux imaginaires inventés pour ce jeu Nintendo. Comme le phénix, il est de couleur essentiellement rouge et or. Il possède aussi le pouvoir de résurrection. Il est dit que lorsqu’il vole, il déploie ses grandes ailes qui se mettent à briller de mille feux et qui libèrent des arcs-en-ciel. Les rares personnes qui arrivent à trouver Ho-Oh sont vouées à un éternel bonheur.
En résumé, le Houou est bien plus qu’un simple équivalent japonais du Fenghuang chinois. Il est une figure centrale de la mythologie et de la culture japonaise, incarnant des idéaux de vertu, de justice, et de paix, tout en restant un symbole vivant et influent dans le Japon contemporain.
Le Garuda dans la mythologie hindoue et bouddhiste
Bien que Garuda ne soit pas, à proprement parlé, un phénix, il est un oiseau mythique d’une grande importance dans les mythologies hindoue et bouddhiste. Garuda est un porteur du dieu Vishnu et symbolise la force, la vitesse, et la loyauté. Il est parfois représenté avec des attributs rappelant le phénix, comme des plumes dorées et une aura de feu, mais il est surtout connu pour sa nature à la fois guerrière et protectrice.
Souvent, les temples hindous le dépeignent dans des postures majestueuses, démontrant sa puissance et son dévouement inébranlable à Vishnu (divinité membre de la sainte trinité (trimurti) de l’hindouisme avec Brahma et Shiva). Il lui sert parfois de monture. Ainsi, il représente la force et incarne la protection ainsi que le pouvoir divin.
Garuda est non seulement un symbole de force et de loyauté, mais il est également un lien vivant entre les cieux et la terre, transportant Vishnu à travers les cieux pour ses missions divines.
Garuda est aussi vénéré pour son combat constant contre les serpents (nagas), qui symbolisent les forces du mal. Sa victoire sur eux est une représentation de la destruction du mal et de la protection du bien.
Il est aussi dit qu’il possède la capacité de changer de taille à volonté, pouvant devenir aussi grand que le ciel ou aussi petit qu’un moineau, ce qui le rend redoutable et omniprésent dans la mythologie indienne.
Dans la culture bouddhiste, Garuda conserve son rôle de protecteur et de symbole de la clairvoyance. Il est souvent intégré dans les mandalas bouddhistes et les récits tibétains, où il est décrit comme une force bienveillante et protectrice contre les esprits malins.
Emblème national et culture populaire
Le symbolisme de Garuda a traversé les frontières de l’Inde pour devenir un emblème national dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est. En Indonésie, par exemple, l’image de Garuda est utilisée comme symbole national, incarnant la souveraineté, le pouvoir et la liberté. De même, en Thaïlande, il est un symbole royal, associé à la monarchie et à l’autorité divine.
Comparaison avec le Phénix
Bien que Garuda partage certains traits avec le phénix — comme des plumes dorées et une aura de feu —, il reste distinct par son rôle de monture divine (là où, au contraire, le phénix est extrêmement rare et libre) et, surtout, sa nature guerrière. Le phénix, quant à lui, est davantage associé à la renaissance et à l’immortalité à travers le cycle de la mort et de la résurrection, des concepts moins centraux dans les mythes entourant Garuda. D’ailleurs, Garuda ne renaît pas de ses cendres mais semble plutôt être immortel. Garuda est une figure active de protection et de victoire, tandis que le phénix est plus passif, symbolisant le renouveau.
Garuda n’en reste pas moins une figure centrale et respectée dans les traditions hindoues et bouddhistes. Symbole de puissance divine, de protection et de dévotion, il continue d’inspirer et de fasciner à travers l’art et la culture. Son importance transcende les simples mythes pour devenir une icône de l’héritage culturel et spirituel en Asie du Sud et au-delà.
Origines et signification
Dans la mythologie hindoue, Garuda est décrit comme une créature mi-homme mi-aigle, né de Vinata, mère des oiseaux, et de Kashyapa, un ancien sage. Selon la légende, il est venu au monde avec un éclat si intense qu’il a aveuglé les dieux.
Bref, Garuda est bien plus qu’un simple oiseau mythique. Il symbolise :
- La force et le courage : En tant que roi des oiseaux, Garuda est un symbole de puissance et de courage.
- La victoire sur le mal : Son combat éternel contre les serpents représente la victoire du bien sur le mal.
- La vitesse : Ses ailes puissantes lui permettent de voler à grande vitesse, symbolisant ainsi la rapidité et l’agilité.
- La protection : Garuda est souvent invoqué comme protecteur contre les forces du mal.
Mythes similaires au phénix dans d’autres cultures
L’Oiseau Rokh (ou Roc) dans la mythologie persane et indienne de langue arabe
Cet oiseau gigantesque, souvent mentionné dans les contes des « Mille et Une Nuits« , est une créature puissante capable de soulever des éléphants et des navires. C’est un oiseau de feu qui accompagne l’orage. En cela, il aussi possible de le rapprocher de l’oiseau tonnerre originaire d’Amérique.
Bien qu’il ne partage pas la caractéristique de renaissance du phénix, l’idée d’un oiseau mythique de taille colossale et d’une grande puissance est similaire. Dans le livre de Marco Polo, voici ce qu’on en dit :
« Et ils disent qu’en ces autres îles qui sont au sud (de Madagascar), où les navires ne peuvent aller par peur de ne pouvoir retourner pour le courant de la mer, que là on trouvent les oiseaux Griffon qui y apparaissent en certaines saisons de l’an, mais ils disent qu’ils sont d’une autre façon que nous disons. Et ceux qui ont été là et les ont vus contèrent audit messire Marco Polo qu’ils sont de même façon que l’aigle, mais ils sont grands et démesurés ; car ils disent que leurs ailes couvrent bien 30 pas, et que leurs plumes couvrent et sont longues de bien 12 pas. Et il est si fort qu’il prend un éléphant avec ses serres et le porte moult haut et puis le laisse choir et ainsi le tue et descend sur lui, et en mange à sa volonté. Et les gens de ces îles l’appellent Ruc, et il n’a pas autre nom. »
Marco Polo, La description du monde
Dans le Dictionnaire des symboles, Jean Chevalier et Alain Gheerbrant explique que « tous les symboles rattachés au sîmorgh (ndlr : que nous avons vu avant) conviennent également au rokh, bien que l’aspect légendaire l’emporte souvent sur l’aspect symbolique. » Ils écrivent également :
« Dans la légende kurde du Prince Ibrâhim et la princesse Nûshâfarîn, le rokh est décrit comme un oiseau blanc, long de 18 mètres, originaire de la mer de Muhît (Méditerranée) qui accomplit les mêmes exploits que le sîmorgh.
Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Le dictionnaire des symboles
L’auteur de Nuzhat-ul-qulûb (…) mentionne aussi le rokh parmi les noms d’animaux et d’oiseaux originaires de la mer de Chine.
(…) Le rokh symbolise également un roi puissant ou un émir dont la bravoure est renommée. »
Le Homa dans la mythologie persane
Le Homa (ou Huma, ou Homay-e Sa’adat, l’oiseau du bonheur) est un volatile mythique souvent associé à la félicité, à la gloire mais aussi à la royauté. Il est souvent associé au rokh ou au simorgh que nous avons déjà vus. Leurs légendes se confondent parfois.
Selon certains récits mythologiques, quiconque se trouve dans l’ombre de ce volatile, même brièvement, devient roi (ou, selon les versions, connaît le bonheur, la prospérité, la perfection et le succès, ce qui est franchement pas mal aussi).
Il est également associé à l’immortalité et à la bénédiction, partageant ainsi certains aspects symboliques avec le phénix. On dit aussi que, comme ce dernier, il se consume à la fois de sa vie avant de renaître de ses cendres, après avoir vécu une vie exceptionnellement longue. Tenter de ou blesser un Homa reviendrait à s’attirer le malheur à vie.
Sa description varie selon les cultures, et n’est parfois pas loin du griffon plus que du phénix tel qu’on se le figure de nos jours, mais il est souvent représenté avec des plumes resplendissantes et multicolores. On raconte également que le Homa ne se pose jamais, restant constamment en vol, symbole d’une quête perpétuelle de grandeur et d’idéaux. D’après Marziye Moharami, le Homa « a un rôle clé » dans la culture iranienne d’alors :
« Homa est à l’origine un oiseau carnivore, et comme les Zoroastriens (ndlr : adeptes du zoroastrisme, religion centrée sur l’enseignement du prophète Zoroastre) plaçaient leurs corps dans des grottes, ils croyaient que si Homa se rendait auprès d’un cadavre, cette personne aurait de la chance dans le monde éternel. (…) Homa est en fait un carnivore qui ne mange que des os et, en raison de son alimentation particulière, cet oiseau est également appelé « mangeur d’os ». »
Marziye Moharami, Homa, Un oiseau mythique des légendes iraniennes
Toujours selon Marziye Moharami, il s’agirait d’une sorte de vautour de grande taille, vivant dans les hautes montagnes d’Afrique, d’Europe du Sud et d’Asie, et notamment en Iran donc. Il est d’ailleurs associé à un véritable oiseau indigène d’Iran, le Gypaetus Barbatus. Un oiseau qui est protégé dans le pays et dont le régime alimentaire se compose en effet de 80% d’os et de moelle.
Pour certains, le Homa est un messager des dieux, porteur de prophéties et de révélations divines. Son apparition dans les cieux est souvent perçue comme un présage de prospérité et de renouveau, marquant le début d’une ère de paix et de prospérité durable.
La compagnie aérienne d’Iran a pour symbole Homa.
Le Zhar-Ptitsa dans le folklore russe
Le Zhar-Ptitsa est une créature profondément enracinée dans le folklore slave, particulièrement en Russie, en Ukraine et en Biélorussie. Il est souvent présent dans les contes de fées et les épopées populaires.
Le Zhar-Ptitsa est un oiseau prophétique qui brille de mille feux (certains disent qu’il brûle et que c’est en fait un oiseau de feu, d’où son nom dont c’est la signification littérale). Il peut apporter tantôt la bénédiction, tantôt le malheur.
On raconte que ses plumes peuvent éclairer une pièce sombre. Le plumage lumineux du Zhar-Ptitsa est souvent associé, métaphoriquement, à la connaissance, à la sagesse et à l’illumination spirituelle. Mais si le Zhar-Ptitsa peut apporter la prospérité, il peut aussi être dangereux à capturer. Ses plumes peuvent brûler si elles sont touchées, et certaines légendes affirment que l’oiseau lui-même peut infliger des malédictions à ceux qui le capturent. Pourtant, dans les contes et légendes, il est fréquemment l’objet de quêtes héroïques. Les héros qui parviennent à l’attraper sont d’ailleurs souvent récompensés par une grande richesse, une grande puissance, la vie éternelle ou encore par une princesse à marier (faites vos jeux !).
Bien qu’il ne soit pas associé à la renaissance, sa capacité à se régénérer, grâce à ses plumes lumineuses, rappelle le phénix. Le Zhar-Ptitsa est aussi souvent associé au soleil, tant par sa lumière que par sa chaleur. Il symbolise ainsi la vie, la renaissance et la force vitale.
Dans les différentes représentations, son apparences peut aussi rappeler ce dernier car il emprunte souvent certains atours du paon, comme de nombreux autres phénix que nous avons vus. En plus du feu, le Zhar-Ptitsa est souvent associé aux couleurs vives comme le rouge, l’or et le jaune, ce qui souligne ainsi sa nature divine et lumineuse. Il est fréquemment représenté dans des paysages fantastiques, entouré d’arbres fruitiers, de fleurs et d’oiseaux exotiques.
Bien que ses racines soient slaves, le Zhar-Ptitsa a pu être influencé par d’autres mythologies, notamment celles de l’Inde (avec le Garuda) et de la Perse (avec le Simorgh). De plus, parfois, le Zhar-Ptitsa est considéré comme un messager des dieux, apportant des nouvelles importantes ou des signes divins. Comme certains phénix, il peut aussi être le gardien de trésors cachés, comme des pommes d’or qui confèrent l’immortalité.
En conclusion, le Zhar-Ptitsa est une figure complexe et fascinante du folklore slave, qui combine des éléments de différentes mythologies pour créer une créature à la fois puissante et mystérieuse. Le ballet « L’Oiseau de feu » d’Igor Stravinsky, créé en 1910, est l’une des œuvres les plus célèbres inspirées par cette créature mythique.
Dans l’histoire d’Ivan Tsarévitch et de l’Oiseau de Feu, le Zhar-Ptitsa symbolise la beauté, la richesse et la lumière. Il représente également l’inaccessible et le désir de posséder quelque chose de précieux. L’histoire d’Ivan Tsarévitch et de l’Oiseau de Feu a traversé les siècles et continue d’inspirer les artistes et les écrivains. Elle est considérée comme un véritable trésor du patrimoine culturel russe et est enseignée aux enfants pour leur transmettre les valeurs traditionnelles.
Le Quetzal dans la mythologie mésoaméricaine
Pour terminer, et bien que ce ne soit pas un oiseau qui renaît de ses cendres car il s’agit d’un véritable animal, le quetzal est un oiseau sacré pour les Mayas et les Aztèques. Il symbolise la liberté et la divinité. On dit que le quetzal ne peut pas être capturé ni vivre en captivité.
Pour les Mayas et les Aztèques, le quetzal était associé à Quetzalcoatl (aussi connu sous le nom de « serpent à plumes », son nom, dans la langue nahuatl, un jeu de mots sacré, quetzal signifiant « oiseau », « volant » ou « précieux » et cóatl, « serpent » ou « jumeau »), une divinité importante liée à la création, à la connaissance et au vent.
Les plumes du Quetzal étaient considérées comme sacrées et étaient réservées à l’élite. Son plumage éclatant était associé à la divinité et à la spiritualité. D’ailleurs, le quetzal était souvent considéré comme un messager des dieux et un lien entre le monde terrestre et le monde céleste, tout comme le phénix.
Tout comme ce dernier également, le quetzal peut-être associé à des cycles de renaissance et d’immortalité. En effet, son plumage, qui se renouvelle chaque année, symbolise cette capacité à renaître sans cesse. Les plumes du quetzal, d’un vert éclatant, peuvent être comparées au flamboyant ramage du phénix et être associées à la lumière, au soleil et donc à la vie.
Lien historique entre les mythes du phénix dans différentes cultures
Ces mythes montrent que l’idée d’un oiseau mythique représentant la régénération, la puissance, ou l’immortalité est un thème récurrent dans diverses cultures à travers le monde et le temps. Cela illustre à la fois des origines communes possibles et des développements indépendants basés sur des observations naturelles et des besoins symboliques communs. Les mythes du phénix dans différentes cultures semblent donc être le résultat à la fois d’une convergence symbolique indépendante et de possibles échanges culturels à travers les siècles.
Convergence symboliques indépendantes
Le symbole du phénix, représentant la mort et la renaissance, est une idée universelle qui pourrait avoir émergé indépendamment dans différentes cultures. Les cycles naturels de vie, de mort, et de régénération observés dans la nature (comme le cycle des saisons) ont pu inspirer des récits similaires à travers le monde.
Par exemple, le Bénou égyptien, un héron sacré associé à la création et au renouveau, partage des similitudes avec le phénix grec en termes de symbolique de renaissance. Non seulement parce que ces cultures ont pu être proches, en commerçant entre elles par exemples, puis plus tard, avec l’expansion gréco-romaine dans l’ensemble du Bassin Méditerranéen, mais aussi parce que les gens de ces peuples ont observé les mêmes phénomènes et ont pu leur donner des formes similaires pour les décrire, les expliquer. Cela expliquerait comment des oiseaux mythiques ont pu voir le jour dans des cultures qui, a priori, ne sont pas entrées en contact (par exemple, les perses et les mayas).
Échanges culturels et commerciaux
Il est également probable que certains mythes se soient influencés mutuellement à travers les routes commerciales et les conquêtes. L’exemple du Fenghuang chinois et du Houou japonais montre des parallèles avec le phénix occidental, bien que ces figures soient davantage associées à l’harmonie et à la vertu. Les échanges culturels via la Route de la Soie ont permis la diffusion d’idées et de symboles entre l’Asie, le Moyen-Orient, et l’Europe, ce qui pourrait expliquer certaines similitudes.
Les Grecs ont peut-être été influencés par les mythes égyptiens lorsqu’ils ont adopté l’idée du phénix. Hérodote, l’historien grec, a mentionné le phénix en relation avec l’Égypte, ce qui suggère que les Grecs ont pu emprunter ce mythe d’une culture antérieure.
Tableau récapitulatif
Nom du phénix/oiseau | Origine | Caractéristiques symboliques | Caractéristiques physiques | Points communs |
---|---|---|---|---|
Phénix | Mythologie gréco-romaine | Symbole de renaissance, d’immortalité, et de résilience | Oiseau flamboyant, plumes rouges et or, grand aigle | |
Bénou | Mythologie égyptienne | Symbole solaire, associé à la création et au renouveau | Héron géant, plumes dorées et rouges, oiseau sacré | Renaissance, association au soleil, oiseau lié à la divinité |
Fenghuang | Mythologie chinoise | Symbole d’harmonie, de vertu, et de prospérité | Hybride de plusieurs oiseaux : faisan, paon, canard, etc. | Apparence majestueuse, symbolisme solaire et de résurrection |
Simorgh | Mythologie perse | Symbole de sagesse, de bienveillance, et d’immortalité | Chien-oiseau, parfois avec des plumes cuivrées ou pourpres | Renaissance, immortalité, oiseau symbolisant la sagesse et la protection |
Houou (Hō-ō) | Mythologie japonaise | Symbole de paix, de vertu, et de renouveau | Fusion de mâle et femelle, associé au dragon, plumes colorées | Association à la renaissance et à l’impératrice, purification par le feu |
Garuda | Mythologie hindoue et bouddhiste | Symbole de force, de loyauté, et de protection divine | Mi-homme mi-aigle, monture divine de Vishnu | Puissance, symbolisme solaire, oiseau mythologique |
Roc/Rokh | Mythologie persane et arabe | Symbole de puissance et de grandeur | Oiseau géant, capable de soulever des éléphants | Lien avec la lumière, illumination spirituelle |
Zhar-Ptitsa | Folklore russe | Symbole de lumière, de prospérité, et de malédiction | Oiseau de feu, plumes lumineuses, comparable à un paon | Symbolisme du feu et de la renaissance |
Homa | Mythologie persane | Symbole de royauté, de bonheur, et d’immortalité | Vautour ou griffon, plumes resplendissantes, mangeur d’os | Immortalité, renaissance, oiseau sacré lié à la divinité et à la royauté |
Quetzal | Mythologie mésoaméricaine | Symbole de liberté, de divinité, et de renaissance | Oiseau réel, plumes vertes éclatantes, sacré pour les Mayas et Aztèques | Apparence majestueuse, lien avec la souveraineté et la divinité, association au soleil |
Conclusion
Le phénix, à travers les cultures et les mythologies du monde entier, est un symbole universel de renaissance, de résilience et de continuité. Que ce soit sous la forme du Bénou égyptien, du Fenghuang chinois, du Houou japonais, du Simorgh perse, ou de Garuda dans les mythes hindous et bouddhistes, cette créature mythique incarne des idées profondément ancrées dans l’esprit humain : la possibilité de surmonter les épreuves, de renaître plus fort après chacune de celles-ci, et d’atteindre un état supérieur de sagesse ou de spiritualité.
Chaque culture a réinterprété le phénix selon ses propres croyances et valeurs, en l’associant à des concepts tels que la justice, la fidélité, la pureté, ou encore la victoire du bien sur le mal. Les représentations artistiques et littéraires du phénix ont traversé les siècles, inspirant sans cesse de nouvelles générations d’artistes et de penseurs. Dans un monde en perpétuelle évolution, où les défis se succèdent, le phénix continue de nous rappeler que chaque fin peut être un nouveau commencement, une opportunité de transformation et de renouveau. En ce sens, il demeure un puissant symbole d’espoir et de résilience, pertinent pour tous les temps.
Selon vous, comment la métaphore du phénix peut-elle être pertinente dans notre monde actuel, face aux défis mondiaux, ou même plus personnels ?
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