Pour commencer
L’histoire de
l’Arbre Oublié
L’Arbre Oublié est une sculpture unique avec une histoire remarquable.
L’Arbre de métal se trouve sur la place du Canada dans la ville de Valenciennes (Nord, France). Une place ? Pas vraiment : c’est en réalité un grand rond point qui se trouve à l’entrée de la ville et autour duquel tourne d’innombrables voitures chaque jour.
Cette œuvre était initialement appelée l’Arbre d’Usinor mais désormais recluse sur ce rond-point inaccessible au public, nous l’avons renommée l’Arbre Oublié.
L’Arbre d’Usinor devant pourtant son nom à son histoire forte. Elle avait, en effet, été réalisée par les ouvriers sidérurgistes-métallurgistes de l’ex-entreprise Usinor, aujourd’hui fermée.
Toutefois, de nos jours, beaucoup ignorent l’histoire de la sculpture.
Beaucoup de gens la prennent, à tort, pour une sculpture d’art contemporain et ne la comprennent donc pas. Il faut dire qu’installée au milieu de ce rond-point passant, l’Arbre d’Usinor est complètement inaccessible au public. Et on peine souvent à le voir, entre les vrais arbres qui ont été plantés là, quand on passe près de lui en voiture.
Qu’en est-il réellement ?
Cet arbre d’acier immense mesure 6 mètres de haut et est presque aussi large. Il ne pèse pas moins de 13 tonnes. Et quand il fut montré pour la première fois à Dusseldorf (Allemagne) dans le cadre de l’exposition européenne de la sidérurgie, il témoignait du savoir faire des ouvriers métallurgistes nordistes d’Usinor Trith. Ces hommes étaient capables de créer des objets sophistiqués et maîtrisaient des techniques complexes et dangereuses : ils tenaient à le montrer, à le partager mais leur usine a été fermée et ils ont été oubliés.
La région Hauts-de-France souffre encore aujourd’hui de la fermeture d’Usinor où plusieurs générations d’ouvriers travaillèrent, parfois de père en fils, des décennies durant, faisant ainsi vivre l’ensemble du territoire du Valenciennois.
Vue Google Map, octobre 2017
Vue Google Map, septembre 2023
Vue Google Map, septembre 2023
« L’Arbre d’Usinor » peut sembler oublié, mais ses racines, elles, sont toujours présentes.
Ci-dessous, ajoutez votre voix et vos souvenirs pour faire revivre cette histoire oubliée et célébrer l’héritage des ouvriers qui l’ont façonnée !
Le projet
Le projet
Arbre Oublié
L’Arbre Oublié est une sculpture unique avec une histoire remarquable.
Il n’existait jusqu’à présent aucune page web parlant de l’Arbre d’Usinor, désormais connu sous le nom d’Arbre Oublié. Il n’était donc pas possible de se renseigner sur ce monument unique.
Or, l’écrivain Jorge Luis Borges disait : « L’oubli et la mémoire sont également inventifs. »
Notre objectif est de corriger cette lacune et d’impliquer chacun de vous dans ce projet. Nous vous invitons à participer activement en laissant un commentaire sur cette page. Partagez un souvenir, une pensée ou une impression concernant cette œuvre.
Peut-être connaissez-vous cet Arbre Oublié, ou êtes-vous déjà passé devant lui. Même si vous ne l’avez jamais vu, son histoire peut résonner en vous. Que vous évoque-t-elle ? Avez-vous déjà entendu parler de cette œuvre avant de découvrir cette page ? Qu’aimeriez-vous savoir de plus ?
Vous n’avez pas besoin d’être un expert ou de connaître en détail cette œuvre pour participer. Exprimez simplement vos sentiments et réactions à son histoire telle que nous la partageons ici.
Prenez une minute de votre temps pour témoigner que cet arbre, cette œuvre, n’est pas si oubliée que ça. Laissez votre message ci-dessous et contribuez à raviver la mémoire de « L’Arbre Oublié ». Ensemble, nous pouvons lui redonner vie et le faire connaître au monde entier !
Caroline Soreau, Dessin à l’encre et à l’aquarelle, 2014, inspiré par une illustration du livre Denain, Un crime signé : Usinor de Raymond Guienne et Roger Pierrard, Ed. G. Blondel,Janvier 1979
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Pour participer au projet, rien de plus simple : laissez un message ci-dessous. Que vous ayez connu Usinor ou non, que vous découvriez aujourd’hui l’histoire de l’Arbre d’Usinor ou que vous en ayez entendu parler depuis toujours, votre témoignage compte. Que vous soyez de la région ou que votre chemin vous ait simplement conduit jusqu’ici par curiosité, chacun de vos mots contribuera à faire revivre cet arbre et à le sortir de l’oubli.
Laissez ici vos souvenirs, vos réflexions ou vos impressions. Peut-être souhaitez-vous raconter une anecdote liée à Usinor, partager ce que cet arbre représente pour vous, ou même poser une question. Peu importe la forme, chaque message est une pierre apportée à cet édifice collectif de mémoire. Ensemble, redonnons vie à l’Arbre d’Usinor et perpétuons son histoire pour les générations futures.
Je participe !
Réponses
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Je me souviens encore de l’époque où l’Arbre d’Usinor trônait sur la Place d’Armes. C’était bien plus qu’un simple monument. Pour nous, il incarnait la fierté, la lutte et le courage des ouvriers qui avaient façonné notre région. Chaque branche d’acier représentait les mains, les espoirs et les sacrifices de tant de familles. J’avais à peine vingt ans à l’époque des grandes grèves, mais je me souviens des cortèges, des cris de ralliement, et de cette détermination inébranlable à sauver ce que l’on pouvait.
L’Arbre, c’était notre point de rassemblement, un symbole d’unité. Aujourd’hui, le voir encerclé par les voitures, oublié au milieu d’un rond-point, me serre le cœur. J’aimerais que chacun puisse se souvenir de ce qu’il représente : la force d’une communauté qui n’a jamais baissé les bras. Chaque fois que je passe à proximité, je ressens encore cet écho du passé, et j’espère que cet arbre retrouvera un jour la place qu’il mérite dans la mémoire collective.
Merci pour ce projet, pour raviver les souvenirs et donner une voix à ceux qui ont façonné notre histoire. L’Arbre d’Usinor ne doit pas rester dans l’ombre ; il est un pilier de notre identité.
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J’étais présent quand les ouvriers d’Usinor ont installé leur arbre sur la place d’armes de Valenciennes.
Je ne sais plus si c’était avant ou après cet énorme rassemblement, pas loin de 100000 mille personnes, venues de tout le valenciennois et même de plus loin pour manifester leur désaccord sur la fermeture d’Usinor Denain notamment. Toutes les rues de Valenciennes étaient bondées de monde, de très nombreux manifestants n’ont jamais atteint la place d’armes lieu de rassemblement. Des bus étaient venus de partout, dans toutes les communes tous les commerces étaient fermés pour que les gens soient de la manif. Je n’ai jamais vu une manif aussi importante à Valenciennes. C’était impressionnant car les gens étaient tous très motivés, ils savaient que la fermeture d’Usinor serait un drame, une déchirure pour la vie du valenciennois et de ses habitants. J’étais fier et surtout triste au fond de moi car je savais qu’on ne ferait pas reculer la direction soutenue par le gouvernement ( de gauche pourtant ) dans son désir de casse des usines de Denain et de Trith St Léger. Les jours ont été noirs et les affrontements avec les CRS terribles. Je pense que c’était là la fin de ce que l’on appelait la classe ouvrière dans notre arrondissement . Cet Arbre oublié est le symbole puissant de cette grande classe ouvrière et enfermé dans sont rond point au milieu des arbres qui le cacheNT il montre la désillusion d’un militant communiste que je suis devant l’effondrement du valenciennois. -
Je n’ai jamais mis les pieds à Valenciennes, mais l’histoire de l’Arbre d’Usinor me parle profondément. Originaire de Lorraine, j’ai grandi entouré des vestiges de nos hauts-fourneaux, et j’ai vu mes proches lutter pour sauver leur emploi quand les fermetures d’usines ont déferlé comme une vague inéluctable sur nos vies. Ce sentiment d’impuissance mêlé à la rage, je le comprends bien. L’acier, le charbon, les machines… Ce sont plus que de simples symboles industriels, ce sont les témoins des efforts et des sacrifices de générations entières.
L’Arbre d’Usinor est un rappel puissant de cette mémoire collective qu’il nous incombe de préserver. Même pour nous, loin de Valenciennes, il évoque un combat partagé, une douleur commune, mais aussi une résilience qui dépasse les frontières régionales. En lisant votre projet, je ressens ce lien qui unit tous ceux et celles qui ont vu leur monde changer avec la fin de l’industrie. Merci de ne pas laisser l’Arbre sombrer dans l’oubli. Il nous rappelle que la mémoire des travailleurs, leur courage et leur histoire méritent d’être honorés.
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Je n’ai jamais travaillé dans la sidérurgie, mais mon grand-père, lui, a passé toute sa vie dans les aciéries du Nord. Je me souviens de ses récits, de ses mains usées par les années de labeur et du regard qu’il portait sur la fermeture d’Usinor.
L’apprendre isolé sur un rond-point, oublié de tant de passants, me bouleverse. C’est comme si l’on avait laissé s’effacer une part de l’histoire de nos familles.
Pourtant, l’arbre est là, debout, malgré tout. J’espère que ce projet permettra de lui redonner la place qu’il mérite, dans la mémoire de tous ceux qui passent. Il ne faut pas oublier ce que nous avons traversé, ce que nos anciens ont bâti. Merci à vous de porter ce flambeau de la mémoire collective.
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Aujourd’hui j’ai appris que le site Arcelor Mittal de Denain allait fermer. Et tout de suite le souvenir de la fermeture d’Usinor m’a frappé. Pour nous dans le Valenciennois, c’est comme une blessure qui ne se refermera jamais. Chaque fermeture d’usine, chaque porte qui se ferme, c’est une autre page de notre histoire industrielle qui s’efface, une autre communauté qui perd son coeur.
Je pense à toutes les familles qui vont se retrouvé face à cette incertitude, comme celles qui ont vécu la fin d’Usinor il y a des décennies. C’est le même scénario qui se rejoue, avec la même douleur, la même colère, et ce sentiment d’abandon par ceux qui devrait protéger ces bassins de vie et d’emploi.
L’Arbre d’Usinor, pour moi, prend encore plus de sens aujourd’hui. Il est le témoin de ce qu’on à traversé et de ce qu’on traverse encore. C’est un rappel que ces luttes ne doivent pas être oublié et que les travailleurs de notre région méritent mieux. À ceux qui sont touchés par cette nouvelle fermeture, je veux dire : vous n’êtes pas seuls. Nous sommes avec vous, et nous n’oublierons pas.
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